16/08/2008
Bruno Guigue l’honnête homme, sanctionné
Pourquoi donc l’a-t-on limogé maintenant ? Pourquoi n’a-t-on retenu que deux seules phrases, extraites du long article qui s’en prenait essentiellement à une tribune publiée dans Le Monde sous le titre « L’ONU contre les droits de l’homme » [1] ; tribune signée notamment par Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel ?
C’est la question pertinente qui est posée dans un article qui mérite, à notre avis, une lecture exhaustive [2].
L’auteur de cet article, Nidal, trouve une première explication à la question posée, dans le fait qu’« Israël lance sa campagne contre Durban 2 » [3].
Il relève, en effet, que « le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU organise en 2009 une seconde conférence mondiale contre le racisme à Durban, après celle de 2001, dénoncée par Israël et les États-Unis comme un « cirque » antisémite et anti-israélien ».
Il observe que, depuis février 2008, « les milieux sionistes se passionnent pour la préparation de cette conférence (alors que le sujet ne passionne tout de même pas les foules) : il faut délégitimer la conférence de manière préventive ».
Il remarque que tel apparaît bien le but de la tribune publiée dans Le Monde sous le titre « L’ONU contre les droits de l’homme », et qui dénonce le « Conseil des droits de l’homme », organisateur de la conférence de Durban (tribune contre laquelle a réagi M. Guigue dans l’article qui lui est reproché).
Il trouve une seconde explication dans une volonté de « mise au pas de l’exécutif » de la part d’un nouveau gouvernement pro-israélien qui « aura le sentiment de se heurter à une administration moins... convaincue », et dans le fait que « l’orientation « pro-arabe » de l’administration française est au cœur des préoccupations des agitateurs pro-israéliens ».
Il relève enfin, exemples à l’appui, que le « devoir de réserve » invoqué pour limoger M. Guigue ne s’applique, à sens unique, que lorsque l’on s’en prend à Israël, et pas quand on s’en prend aux musulmans.
Il nous paraît que l’auteur de cet article a bien vu les enjeux de l’affaire et la stratégie mise en œuvre.
Le lancement et la manipulation de débats (qui vont dans le sens de la politique belliciste néoconservatrice des Etats-Unis et de leur nouveau petit caniche sarkozyien - contre Durban, contre le Soudan au sujet du Darfour, contre la Chine par Tibétains instrumentalisés et interposés, contre Chavez, contre le Hamas, contre le Hezbollah, l’Iran, la Syrie, etc) contre les cibles du lobby pro-israélien français a commencé il y a fort longtemps. Mais elle est devenue très efficace depuis que les prétendus « nouveaux philosophes » (qui n’ont jamais rien apporté à la philosophie) sont dans les coulisses de la présidence Sarkozy.
Quant au fait que l’UJPF (Union Juive Française pour la Paix) ait apporté son soutien [4] à Bruno Guigue, on ne peut que s’en féliciter. Mais cela ne permet pas d’oublier que des responsables de cette association se sont employés, ces dernières années, à lancer des appels à la « vigilance », à isoler et ostraciser nombre de gens en les accusant à tort et à travers d’« antisémitisme » parce qu’ils critiquaient la politique d’Israël d’une manière qui ne leur convenait pas (pour des raisons idéologiques ?), et à alimenter des campagnes mensongères.
On pourra vraiment croire que l’UJFP ne pratique pas, selon ses propres convenances, une défense à la tête du client, lorsqu’elle prendra la défense de tous ceux qui, à cause de leur critique d’Israël, se sont vus traînés dans la boue. Nous pensons par exemple à Dieudonné, que le président de l’UJFP Pierre Stambul a contribué à salir [5], alors qu’il était déjà la cible du CRIF et d’avocats qui le traînaient d’un tribunal à l’autre. Le jour où cette association présentera ses excuses à tous ceux que ses dirigeants ont insultés nous pourrons la croire sincère dans ses positions.
Silvia Cattori
Pour l’article qui lui a valu d’être limogé, voir :
http://oumma.com/Quand-le-lobby-pro-israelien-se
[1] Voir : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/27/l-onu-c...
[2] « Commentaires sur l’affaire du sous-préfet limogé »
http://tokborni.blogspot.com/2008/03/commentaires-sur-laf...
[3] À la Conférence Mondiale contre le Racisme, organisée à Durban en septembre 2001 sous la houlette du haut commissaire des Droits de l’Homme à l’ONU, Israël a été désigné comme Etat raciste.
[4] Soutien assorti toutefois d’une étrange réserve lorsque l’UJFP nuance le propos de Bruno Guigue en disant qu’Israël « n’est sans doute pas le seul » pays dont les snippers tirent sur des petites filles à la sortie des écoles. Les responsables de l’UJFP peuvent-ils citer un pays où, depuis 1987, des bataillons de soldats en jeeps et chars entrent, jour après jour, parfois plusieurs fois par jour, dans les camps de réfugiés de Jenin et de Balata comme nous l’avons vu nous-mêmes, exciter les enfants, les provoquer jusqu’à ce que ces enfants, fous de rage lancent des pierres, et en tirer ainsi prétexte pour les viser, les blesser, les mutiler, les tuer ?
J’ai été personnellement témoin des crimes de l’armée israélienne sur les enfants, voir par exemple :
« Les enfants de Market Street », 22 mars 2004.
« BALATA ou la mort à petit feu », 12 décembre 2003
« Tsahal : une armée qui mène la guerre contre des enfants », 3 décembre 2003
[5] M. Stambul est intervenu auprès de sites pour faire enlever un entretien de Dieudonné qu’il accusait d’antisémitisme, par exemple. « Je suis assez ahuri de trouver cet "entretien" de Sylvia Cattori et de Dieudonné (…) Si ce genre d’article continue de passer sur « Marseille solidaire » je demanderai à être désinscrit »
Voir : « Palestine : l’ampleur de la tragédie exige un soutien sans faille », 30 janvier 2005
- Bruno Guigue l´onesto sanzionato
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Snipers israéliens avec des enfants dans leurs lignes de mire
Gaza - 29-06-2005 Par Chris McGreal > chris.mcgreal@guardian.co.uk | ||
Ce fut le tir sur Asma Mughayar qui a balayé tous les derniers doutes que j'avais sur la façon dont les soldats israéliens tuaient tant d'enfants et de civils palestiniens. Asma, 16 ans, et son plus jeune frère, Ahmad, ramassaient le linge sur le toit de leur maison au sud de la bande de Gaza au mois de mai l'an dernier quand ils ont été abattus par un sniper de l'armée israélienne. Ni l'un ni l'autre enfant n'était armé ou ne menaçait le soldat, qui a tiré, invisible, par un trou percé dans le mur d'un bloc d'appartements voisins. L'armée a dit qu'ils avaient sauté tous les deux sur une bombe palestinienne plantée dans le sol pour tuer des soldats. Les cadavres offraient un rapport différent. A la morgue de Rafah, Asma était étendue avec un seul trou de balle dans la tempe; son frère 13 ans avait un seul impact de balle au front. Il n'y avait aucune autre blessure, certainement pas de conséquence à une explosion. Confronté avec cela, l'armée a changé son rapport et a prétendu qu'ils avaient été tués tous les deux par un Palestinien, bien qu'il y avait une preuve convaincante qui montrait du doigt le repaire du sniper israélien. Ce que les militaires n'ont pas fait, c'était de demander à ses soldats pourquoi ils ont donné un faux rapport des décès ou de parler aux parents des enfants ou aux autres témoins. Quand les journalistes ont fait pression sur la question, l'armée a promis une enquête complète, mais quelques semaines plus tard elle a été tranquillement abandonnée. C'est devenu la norme dans une armée qui semble estimer qu'il vaut mieux se protéger de toute responsabilité que de vivre selon son affirmation d'être "l'armée la plus morale au monde". Comme l'ont fait remarqué les parents de Tom Hurndall hier après la condamnation d'un sergent israélien pour l'homicide involontaire de leur fils, le soldat a été jugé seulement parce que la famille britannique a eu les ressources pour mettre assez de pression. Mais il n'y a eu aucune justice pour les parents des centaines d'enfants palestiniens tués par des soldats israéliens. Selon le groupe des Droits de l'Homme israélien, B'Tselem, l'armée a tué 1.722 civils palestiniens - plus d'un tiers d'entre eux étaient des mineurs – ainsi que 1.519 combattants, puisque l'Intifada a commencé il y a presque cinq ans; les chiffres israéliens comparables sont 658 civils tués – dont 17% de mineurs - et 309 militaires. L'armée a enquêté sur seulement 90 décès palestiniens, comme d'habitude sous la pression extérieure. Sept soldats ont été condamnés : trois pour homicide involontaire, aucun pour meurtre. Le mois dernier, un tribunal militaire a condamné un soldat à 20 mois en prison pour avoir abattu un homme palestinien qui ajustait son antenne de TV, pourtant, la plus longue peine pour la mort d'un civil, et moins que ce qu'obtiennent les objecteurs de conscience israéliens pour refuser de servir dans l'armée. B'Tselem argue du fait que le manque de responsabilité et de règles d'engagement qui "encouragent une attitude de gâchette facile parmi des soldats" ont créé une "culture d'impunité" - une opinion soutenue par le groupe des Droits de l'Homme basé à New-York, Human Rights Watch, qui a décrit la semaine dernière que de nombreuses enquêtes des meurtres de civils comme une "imposture... qui encourage les soldats à penser qu'ils peuvent littéralement s'en tirer avec le meurtre". Au sud de Gaza, les meutres ont lieu dans un climat qui se résume à une forme de terreur contre la population. Le tir aléatoire dans Rafah et Khan Yunis a pris des centaines de vies, dont cinq enfants abattus alors qu'ils étaient assis à leurs bureaux de l'école. Beaucoup d'autres sont morts quand les snipers devaient savoir qui était dans leurs viseurs - enfants jouant au football, assis à l'extérieur de la maison, qui rentrent de l'école. Presque toujours les "enquêtes" se sont résumées à demander au soldat qui a tiré sur la gachette ce qui s'est passé - souvent ils affirment qu'il y avait un échange de tirs quand il n'y en avait aucun - et en le présentant comme un fait. La police militaire a lancé une enquête sur la mort d'Iman al-Hams en octobre dernier seulement après que les soldats aient rendu publiques les circonstances dans lesquelles leur commandant a vidé son arme sur la gosse de 12 ans. Il a été enregistré disant à ses hommes que la fille devrait être tuée même si elle avaient trois ans. Le colonel Pinhas Zuaretz était commandant au sud de Gaza il y a deux ans quand je l'ai interrogé sur le nombre de meurtres. Le colonel, qui a ré-écrit les règles d'engagement pour permettre aux soldats de tirer sur des enfants de 14 ans, a reconnu que les versions officielles de plusieurs meurtres étaient fausses, mais a justifié la stratégie comme étant le prix de la lutte pour la survie contre un second Holocauste. Peut-être cette opinion était partagée par le soldat qui a abattu trois garçons de 15 ans, Hassan Abu Zeid, Ashraf Mousa et Khaled Ghanem, car ils se sont approchés de la frontière fortifiée entre Gaza et l'Egypte en avril. Les militaires ont dit que les adolescents étaient des contrebandiers d'armes et donc des "terroristes", et que le soldat leur a tiré dans les jambes et qu'il les a tués seulement parce qu'ils ne se sont pas arrêtés. Le rapport était une fabrication. Les adolescents étaient dans "une zone interdite" mais tapaient dans un ballon. Leurs cadavres n'ont montré aucune preuve de blessures pour les neutraliser, seulement des tirs de gros calibre à la tête ou dans le dos. L'armée l'a admis tranquillement - mais a affirmé qu'il n'y aurait aucune enquête. | ||
Source : The Guardian | ||
Traduction : MG pour ISM |
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Crise iranienne : une expertise « géopolitiquement correcte »
Par Bruno Guigue
lundi 14 août 2006
Avec assurance chez les uns, de façon insidieuse chez les autres, la majorité des commentateurs n’en démordent pas : le responsable de cette nouvelle guerre israélo-arabe, c’est l’Iran. « Deus ex machina » dont la puissance maléfique nourrit secrètement les appétits guerriers des protagonistes, c’est lui le vrai coupable. Sournoisement tapi dans l’ombre, il tirerait les ficelles qui agitent à sa guise ces pantins dérisoires qui ont pour noms exotiques Hezbollah et Nasrallah. Le philosophe à gages (ce qui ne saurait nous surprendre) comme l’expert patenté (qui nous avait habitués à beaucoup mieux) s’adonnent avec gourmandise à la construction de cette nouvelle fable géopolitique.
Chez l’ineffable BHL, dans Le Point, c’est un véritable article de foi, qu’il martèle avec ce ton péremptoire qui caractérise l’ardent propagandiste communautaire : « Cette guerre qui frappe les civils et les enfants, comme toutes les guerres, c’est le Hezbollah qui l’a décidée, c’est l’Iran qui l’a programmée. C’est l’Iran et le Hezbollah qui, froidement, en ont décidé l’heure, la dramaturgie, le théâtre. »
Notons d’abord l’absolution accordée au meurtre de centaines d’enfants libanais par l’aviation israélienne : « comme toutes les guerres... ». Le philosophe dandy joue les réalistes, il adopte la posture du sage conscient de la cruauté du monde, justifiant au passage la barbarie infanticide israélienne. Mais le plus important, bien sûr, est de disculper les vrais responsables de cette violence. L’essentiel, c’est d’en attribuer la responsabilité à des tiers : pour peu, à lire BHL, on a l’impression que les chasseurs-bombardiers qui dévastent le Liban viennent de Téhéran. Aurait-on rêvé ? L’influence redoutable des mollahs étendrait-elle son rayon d’action jusqu’à Tel Aviv ? MM. Olmert et Peretz seraient-ils eux aussi de simples marionnettes entre les mains des barbus ?
Voulue par Téhéran, la guerre est menée par Tsahal : voilà une étrange équation qui n’effraie pas, manifestement, les meilleurs amis d’Israël. Mais elle n’intimide pas, non plus, de respectables analystes dont la frénésie des événements semble avoir subitement affecté la lucidité intellectuelle. Ainsi Olivier Roy nous explique-t-il dans Le Monde que « l’Iran fait monter les enchères ». A ses yeux, l’attaque du Hezbollah contre Israël est un « tournant » qui a été négocié sur ordre de Téhéran par ses relais libanais. « Vu la réaction israélienne contre la bande de Gaza, le Hezbollah et ses deux parrains (l’Iran et la Syrie) savaient parfaitement que l’attaque serait suivie d’une nouvelle guerre du Liban. C’est donc ce qu’ils souhaitaient. » Mais par rapport à quelle ligne droite l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hamas, puis le Hezbollah, est-il un tournant ?
En vérité, ce triple enlèvement est un épisode de plus dans une confrontation qui n’a jamais cessé entre l’occupant israélien et les mouvements de résistance. A la frontière israélo-libanaise, les accrochages entre l’armée israélienne et les miliciens du Hezbollah y étaient monnaie courante, y compris depuis l’évacuation effectuée en 2000. Car l’Etat hébreu a continué de violer l’espace aérien libanais et d’occuper le secteur des fermes de Chebaa. Et surtout il détient des milliers de prisonniers palestiniens et libanais. L’affrontement survenu le 12 juillet n’avait rien d’un éclair dans un ciel serein, ni d’un virage à 180° dans une belle ligne droite.
S’il y a un « tournant », c’est plutôt le changement de cap effectué par le Hamas depuis 18 mois : trêve unilatérale des attentats-suicides, participation aux élections palestiniennes. Pourtant, depuis la victoire électorale de la formation islamiste (janvier 2005), Israël n’a cessé de frapper les territoires occupés, tuant des dizaines de Palestiniens. L’action menée par le Hezbollah le 12 juillet avait manifestement pour objectif d’appuyer les revendications du Hamas. L’enlèvement de militaires israéliens n’était d’ailleurs ni une nouveauté, ni un scandale pour les Israéliens qui acceptèrent, en 2004, un échange massif de prisonniers avec le Hezbollah pour recouvrer l’un des leurs, colonel de réserve. A tout prendre, il est quand même plus grave de faire exploser un autobus à Tel Aviv que d’enlever trois soldats en vue d’un marchandage au profit des 9 000 prisonniers arabes qui croupissent dans les geôles israéliennes.
Fait significatif : l’échange de 2004 avait concerné une majorité de détenus palestiniens (sur 450 au total), le Hezbollah ayant indiqué à Israël qu’il ne souhaitait aucun traitement préférentiel pour les Libanais. L’échange de prisonniers, pour Hassan Nasrallah, concernait tout autant le conflit israélo-palestinien que le contentieux israélo-libanais, et même davantage. Que les deux organisations, en juillet dernier, aient voulu de concert provoquer la réédition d’un tel scénario n’a rien d’invraisemblable. Pourquoi refuser sinon de l’admettre, du moins d’en formuler l’hypothèse ? Inutile, rien n’y fait : pour l’immense majorité des commentateurs, « la clé de la crise actuelle est en Iran ».
Omettant de relater cet épisode, Olivier Roy poursuit donc sa démonstration. L’Iran, nous dit-il, a une stratégie cohérente qui vise un seul objectif : devenir une grande puissance régionale. Pour y parvenir, il joue sa carte maîtresse : l’arc chiite. De Téhéran à Beyrouth en passant par Bagdad, la République islamique s’appuie sur cette donnée géopolitique majeure, qu’elle veut étayer par sa stratégie nucléaire. Le Hezbollah étant une formation chiite, la thèse semble frappée au coin du bon sens. Soit : rappeler la géographie humaine du Moyen-Orient pour cerner les atouts de la puissance iranienne n’est pas inutile. Mais quel rapport avec l’enlèvement de deux soldats, le 12 juillet, à la frontière israélo-libanaise ? Et pourquoi l’Iran, puisqu’il est entendu qu’il tire les ficelles, a-t-il choisi ce mode opératoire ?
C’est simple : pour déstabiliser les régimes sunnites modérés et négocier en position de force avec l’Occident sur le dossier nucléaire, nous répond Olivier Roy. « Personne à Téhéran ne pense sérieusement que l’Etat d’Israël soit menacé par une attaque en tenaille du Hamas et du Hezbollah. L’idée est plutôt de délibérément faire monter les enchères pour faire sentir aux Occidentaux ce qu’une extension de la crise à l’Iran pourrait leur coûter (crise de l’énergie, enlisement en Irak et en Afghanistan) sans se trouver eux-mêmes en première ligne ».
Ainsi la République islamique aurait-elle provoqué cette nouvelle guerre israélo-arabe pour accréditer sa capacité de nuisance auprès des chancelleries occidentales. Mais avaient-elles besoin d’en être convaincues ? Et en quoi le déclenchement d’une sixième guerre israélo-arabe servirait-il les intérêts de Téhéran dans la confrontation avec l’Occident sur le dossier nucléaire ? Les dirigeants iraniens ignorent-ils que la presse américaine, depuis deux ans, publie de violentes diatribes en faveur d’une intervention musclée contre leur pays ? Pourquoi Téhéran voudrait-il subitement accélérer le cours de l’histoire alors que le temps joue en sa faveur ?
A l’évidence, l’Iran n’a aucun intérêt à précipiter un affrontement avec l’Occident : aussi longtemps qu’il ne détient pas d’armes de destruction massive (à supposer qu’il veuille effectivement s’en doter), c’est forcément un mauvais calcul. En clair : soit les responsables iraniens sont idiots, soit la thèse de M. Roy est erronée. De manière aberrante, elle mêle les causes et les effets : que l’Iran puisse sortir vainqueur de cette crise internationale ne signifie pas qu’il en a pris l’initiative. Reconstruisant a posteriori la trame des événements, on leur prête à tort une logique imparable : comme si une nécessité infrangible les avait liés à l’avance dans l’esprit diabolique d’un chef d’orchestre clandestin. Commodité intellectuelle, sans doute, que cette propension à attribuer à la main invisible d’un ayatollah démoniaque ce qui résulte, plus simplement, de la non-résolution d’un interminable conflit entre Israël et ses voisins.
Il est indéniable que l’Iran tire aujourd’hui le bénéfice politique de la résistance acharnée des miliciens libanais. Fort de ses affinités idéologiques avec les combattants du Hezbollah, il touche les dividendes d’un prestige d’ores et déjà acquis dans la lutte contre l’envahisseur israélien. Mais avons-nous la certitude que la formation chiite sortira victorieuse de l’épreuve ? Et si elle était écrasée (ce que la logique du rapport de forces devrait induire), quelle crédibilité devrait-on accorder aux analyses de nos « experts » ? Gageons qu’ils seraient alors nombreux à nous expliquer doctement que l’Iran, aveuglé par la passion idéologique, n’a rien vu venir de la menace qui s’est abattue sur ses turbulents alliés. Et l’on ne manquerait pas de nous fournir aussitôt une nouvelle explication, géopolitiquement tout aussi lumineuse.
Bruno Guigue
Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA
Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003
Source: http://oumma.com/La-faute-a-l-Iran-une-fable
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15/08/2008
Ma faute ? Avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale
Par Bruno Guigue
lundi 21 avril 2008
Dans les jours qui ont suivi mon "limogeage", les éditorialistes Jean Daniel, Bernard-Henri Lévy et quelques autres se sont empressés de me prendre pour cible. Prenant courageusement le parti du pouvoir contre un homme seul, ils ont caricaturé mes propos et stigmatisé ma personne. Point commun de ces commentaires peu amènes ? Sous une avalanche de procès d’intention, un pesant silence à propos des faits que j’avais mentionnés dans ma tribune. Sans toujours réitérer l’accusation grotesque d’antisémitisme proférée par Luc Rosenzweig, ils insinuent que je me serais condamné moi-même par l’outrance de mes propos.
Mais qu’en est-il, effectivement, des tirs de snipers israéliens sur les enfants et de la pratique de la torture dans les prisons ? Rien. Vrai ou faux ? À lire leur prose, nous n’en saurons pas plus. On préfère évoquer à mon encontre « les protocoles des sages de Sion », comme l’a fait Pierre Assouline. À croire que la coalition de ceux qui ne veulent pas savoir et de ceux qui ne veulent pas que l’on sache est majoritaire. Et au lieu de réfuter mes affirmations de manière factuelle, mes détracteurs préfèrent ainsi jeter l’anathème.
Mais, précisément, parlons plutôt des faits. Deux phrases inlassablement reprises en boucle, tirées de leur contexte, en effet, ont alimenté mon lynchage médiatique. « L’Etat d’Israël est le seul où des snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles ». Cette affirmation visait à répliquer aux signataires d’une violente charge contre l’Iran, pays où la peine de mort est cruellement appliquée. Une phrase choquante ? Sans nul doute. Mais les tirs de soldats israéliens contre des enfants, hélas, sont des faits avérés, évoqués par le quotidien israélien Haaretz depuis 2000. Des tirs délibérés, dont le journaliste britannique Chris MacGreal, pour l’hebdomadaire The Guardian, a notamment fait le récit détaillé dans un article paru le 29 juin 2005.
Une triste réalité dont Christophe Oberlin, professeur de chirurgie à l’hôpital Bichat, a lui aussi publiquement témoigné au terme de nombreuses missions médicales en Palestine. Il vient d’ailleurs d’écrire au gouvernement une lettre où il lui demande si, lui aussi, il sera limogé pour avoir confirmé mes dires. Livrée en pâture à l’opinion comme une énormité, la phrase que j’ai écrite avait quelque chose de monstrueux, en effet : elle était vraie. Et parce qu’elle disait la vérité, elle heurtait le formidable déni de réalité qui entoure, dans les médias dominants, la politique israélienne.
La deuxième phrase litigieuse est celle où j’évoque « les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on interrompt la torture durant le shabbat ». Choquant, là encore ? Le propos renvoyait à leur propre contradiction ces fervents partisans de l’État d’Israël qu’indigne, curieusement, l’inclination de certains pays à la défense de la religion. Mais le fait mentionné, lui, ne fait pas l’ombre d’un doute : il suffit de consulter le dossier établi par l’association israélienne de défense des droits de l’homme Bet’Selem.
Lorsque la Cour suprême israélienne tenta de limiter l’usage de la torture pratiquée sur les prisonniers palestiniens, en 1999, les services secrets ont argué de l’urgence pour la justifier. Les plaignants ont alors fait observer que du vendredi midi au samedi soir, cette pratique était interrompue, ce qui relativisait singulièrement l’argument de l’urgence. Cette affaire est parfaitement résumée par Sylvain Cypel, ex-rédacteur en chef du quotidien Le Monde, dans son livre « Les emmurés », paru aux éditions La Découverte en 2005, p. 94, note 17. Chacun peut s’y référer et vérifier la véracité de mes propos.
Reste un troisième grief, tout aussi paradoxal. Dans la tribune violemment antionusienne dont je faisais la critique, les signataires crurent bon de citer Goebbels, lequel invoquait face à la Société des Nations le fameux adage : « charbonnier est maître chez soi ». Cette citation visait la majorité des pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont le tort était d’avoir dénoncé la violation du droit international par Israël. Les pays musulmans se voyaient ainsi "nazifiés", purement et simplement, par les auteurs du pamphlet que je passais au crible. « Analogie pour analogie », ai-je fait observer, il y avait plutôt ressemblance entre le Reich qui s’asseyait sur la SDN et l’Etat d’Israël qui bafouait l’ONU.
Mea culpa : j’avais oublié que les comparaisons les plus désobligeantes, aux yeux de l’establishment hexagonal, sont interdites à propos d’Israël mais vivement recommandées à l’égard des pays du « Tiers Monde ». Mon principal tort, plus que d’avoir enfreint le devoir de réserve, n’est-il pas d’avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale ? Après avoir mis en lumière le déni de réalité dont le discours dominant entoure les exactions israéliennes, il faut croire que c’en était trop. À mes dépens, j’ai fait la démonstration que la frontière entre ce qu’il est licite de dire et ce qui ne l’est pas, dans notre pays, n’a rien à voir avec le vrai et le faux.
Bruno Guigue
Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA
Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003
Source: http://oumma.com/Ma-faute-Avoir-heurte-de-plein
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03/06/2008
Sentier 2: le parquet requiert la relaxe pour la Société générale et la Barclays
PARIS - Le parquet de Paris a requis mardi la relaxe de la Société générale et de la Barclays France, deux des quatre banques poursuivies dans le cadre du procès du "Sentier 2", vaste affaire de blanchiment entre la France et Israël.
Le parquet a également demandé la relaxe de huit salariés des deux banques qui avaient été mis en cause, dont le président de la Société générale, Daniel Bouton.
Outre la Société générale et la Barclays France, la National Bank of Pakistan et la Société marseillaise de Crédit (SMC) ont aussi été renvoyées en tant que personne morale pour "blanchiment aggravé". Le parquet a requis 200.000 euros d'amende pour la National Bank of Pakistan et s'en rapporte au tribunal pour la SMC.
Au total, 151 prévenus, dont quatre banques, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet a requis la relaxe pour une quarantaine de prévenus.
Jusqu'à six ans de prison ferme et entre 10.000 à 200.000 euros d'amende ont été demandés dans les autres cas. Les peines de prison ferme visent essentiellement des personnes actuellement en fuite, c'est-à-dire des dirigeants présumés des réseaux de blanchiment.
Le procès doit s'achever le 4 juillet après les plaidoiries de la défense. Le jugement sera ensuite mis en délibéré.
Via cinq réseaux, composés de commerçants, de particuliers, et d'associations cultuelles israélites, des chèques émis en France étaient déposés dans des banques ou bureaux de change en Israël où la réglementation permet d'obtenir en échange des espèces. Les faits se sont déroulés entre 1996 et 2001.
Ces chèques, dont les montants excédaient rarement 1.500 à 2.200 euros, étaient ensuite compensés en France par des banques comme la Société générale ou la Société Marseillaise de Crédit. Le blanchiment dissimulait des délits de vols, abus de biens sociaux, fraude fiscale ou escroquerie. Les banques ont pourtant estimé avoir agi en conformité avec la réglementation en cours relative au traitement de chèques émis à l'étranger. AP
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A Rome, Mahmoud Ahmadinejad poursuit ses attaques contre Israël
ROME (Reuters) - L'Europe supporte le poids économique et politique du régime sioniste et de ses mensonges, a affirmé le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, à son arrivée à Rome pour le sommet de la FAO sur la crise alimentaire mondiale.
La veille, à Téhéran, il avait prédit la disparition prochaine de l'Etat d'Israël et du "régime criminel et terroriste sioniste qui a derrière lui soixante ans de pillages, d'agressions et de crimes", ainsi que la destruction du "régime satanique des Etats-Unis".
Ahmadinejad effectue à Rome sa première visite en Europe occidentale depuis son élection à la présidence iranienne, en août 2005.
Interrogé à son arrivée à l'aéroport de la capitale italienne par un journaliste sur ses dernières déclarations concernant Israël, il a répondu que ses propos étaient "appréciés par les gens qui veulent se libérer du fardeau sioniste".
"Les peuples européens ont terriblement souffert des sionistes et aujourd'hui le poids tant politique qu'économique de ce régime mensonger repose sur les épaules de l'Europe", a-t-il ajouté.
La venue du président iranien au sommet de la FAO, l'agence onusienne pour l'agriculture et l'alimentation, embarrasse certains participants et aucune rencontre bilatérale n'est officiellement prévue.
Le Vatican a rejeté une demande d'audience privée avec le pape Benoît XVI, qui a d'ailleurs décidé de ne rencontrer aucun chef d'Etat présent à cette conférence.
VERS LA DESTRUCTION DE LA "PUISSANCE SATANIQUE"
Lundi, recevant des invités étrangers à l'occasion du 19e anniversaire de la mort de l'ayatollah Rudollah Khomeini en juin 1989, Ahmadinejad avait affirmé que le "régime sioniste" avait "atteint le terme de son oeuvre et disparaîtra prochainement des cartes géographiques".
S'en prenant aux Etats-Unis, il avait estimé que la phase de déclin et de destruction de la "puissance satanique" avait bel et bien commencé, ajoutant : "La cloche du compte à rebours de la destruction de l'empire de la force et de la richesse a commencé de sonner."
En 2005, Ahmadinejad avait déclaré qu'Israël serait "rayé de la carte", déclaration qui avait soulevé un tollé à travers le monde.
A New York, Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial, a annoncé qu'il avait protesté auprès des Nations unies et du gouvernement italien contre la présence du président iranien à Rome.
Washington s'est indigné des derniers propos d'Ahmadinejad. Dana Perino, porte-parole de la Maison blanche, a estimé que de telles déclarations étaient "le type même de rhétorique qui ne sert qu'à isoler davantage le peuple iranien".
Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a dénoncé pour sa part "le vitriol haineux émanant une fois de plus du président Ahmadinejad".
McCormack a ajouté que Washington souhaitait que l'Iran, accusé par les Occidentaux de vouloir se doter de l'arme nucléaire, reprenne toute sa place au sein de la communauté internationale.
"C'est triste, mais cela ne se produira pas tant qu'Ahmadinejad et son gouvernement continueront à mener leur pays sur une telle voie", a-t-il dit.
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Cinq soldats israéliens identifiés à partir des restes rendus par le Hezbollah
JERUSALEM - L'armée israélienne a annoncé mardi avoir identifié cinq soldats à partir des restes rendus par le Hezbollah libanais dimanche dernier.
Le travail des légistes se poursuivait, et on ignorait si d'autres soldats devaient être identifiés. Ils ont été tués lors de la guerre menée par Israël contre le Hezbollah au Liban à l'été 2006
Le Hezbollah avait restitué les restes de soldats israéliens en échange de la libération par l'Etat hébreu d'un prisonnier reconnu coupable d'espionnage pour le compte du Parti de Dieu.
Cette libération a alimenté les rumeurs d'un nouvel échange, Israël détiendrait en effet sept Libanais alors que le Hezbollah détient deux soldats israéliens, dont Gilat Shalit, ce qui avait déclenché l'"intervention" (sic!) de l'Etat hébreu. AP
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01/06/2008
Le Hezbollah livre au CICR les restes de soldats israéliens
BEYROUTH/JERUSALEM (Reuters) - Le Hezbollah a livré au CICR les restes de soldats israéliens tués durant la guerre de l'été 2006 au Sud-Liban, à charge pour le Comité international de la Croix-Rouge de les restituer à l'Etat juif.
Wafik Safa, un responsable du Hezbollah chargé de la sécurité, a annoncé la nouvelle à Nakoura au moment de l'arrivée de Nissim Nasser, un Libanais libéré dimanche de prison par Israël à l'expiration de sa peine de six ans de réclusion pour espionnage.
"Nous remettons aujourd'hui des restes d'un certain nombre de soldats israéliens tués durant la guerre (de l'été 2006) et que l'armée israélienne avait laissés derrière elle au Liban", a déclaré Safa.
Les restes, placés à l'intérieur d'une caisse, ont été chargés à bord d'un véhicule du CICR.
Un peu plus tôt, les autorités israéliennes avaient conduit à la frontière libanaise Nissim Nasser, né au Liban d'une mère juive et d'un père musulman, qui avait été condamné en 2002 à six ans de réclusion pour espionnage pour le compte du Hezbollah.
"Le prisonnier a été libéré de la prison de Nitzan près de Ramle (dans le centre d'Israël) et est escorté par la police vers Rosh Hanikra (à la frontière libanaise", avait déclaré le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Israël détient une dizaine de Libanais, dont Samir Qantar, emprisonné de longue date, et leur sort passe pour crucial dans l'optique de la conclusion d'un accord avec le Hezbollah sur un échange.
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23/05/2008
Les USA seraient prêts à offrir un nouveau radar à Israël
L'administration Bush semble prête à offrir à Israël un puissant système de radar qui renforcerait fortement les défenses israéliennes contre des missiles balistiques ennemis tout en les liant directement au bouclier anti-missiles américain en cours de développement.
Le président George Bush devrait discuter de cette question lors de sa visite mercredi en Israël, à l'occasion du 60e anniversaire de l'Etat juif, dit-on de source proche du dossier.
"C'est probablement la question numéro deux" à l'ordre du jour de la visite de Bush, juste après le processus de paix au Proche-Orient, a déclaré Mark Kirk, membre républicain de la Chambre des Représentants, défenseur au Congrès d'un renforcement des liens avec Israël dans le domaine de la défense antimissile.
La Maison blanche n'a fait aucun commentaire. Richard Lehner, porte-parole de l'Agence de défense antimissile du Pentagone, a déclaré que les questions concernant un nouveau système de radar pour Israël relevaient d'une "question de politique" n'entrant pas dans les compétences de l'agence.
Riki Ellison, avocat de la défense anti-missile, bien introduit au Pentagone et auprès des compagnies produisant le système, a dit qu'à sa connaissance, donner à Israël un système destiné à traquer les missiles était "dès maintenant sur la table".
Le système que Bush pourrait offrir est un radar X-Band. Transportable par voie aérienne, il est construit par Raytheon Co et est, selon des responsables américains, capable de détecter une balle de baseball à une distance de 4.700 mètres.
CADEAUX D'ADIEU
Il permettrait aux missiles Arrow israéliens d'intercepter un missile balistique Shahab-3 à mi-distance de son vol de 11 minutes entre l'Iran et Israël, soit six fois plus vite que ce que permet le radar israélien "Pin Vert", a déclaré Kirk dans une interview accordée vendredi par téléphone.
Avec un système X-Band, l'interception d'un missile se ferait théoriquement au dessus de l'Iran ou d'un pays voisin, mais pas au dessus d'Israël.
"C'est la meilleure chose pour faire baisser les tensions entre Israël et l'Iran" parce que l'Iran serait probablement moins enclin à attaquer dans de telles circonstances, a dit Kirk.
Près de 70 membres du Congrès américain ont adressé cette semaine à Bush une lettre lui demandant d'offrir à Israël un radar "totalement intégré" au bouclier américain en construction.
Un responsable israélien de la Défense a déclaré qu'Israël avait discuté d'une série de "cadeaux d'adieu" de Bush, qui quittera la Maison blanche le 20 janvier. Il a notamment cité des accords et des technologies militaires.
Richard Lehner a déclaré que le Pentagone se préparait à disposer de quatre radars X-Band, dont un est déjà installé près de Shariki, dans le nord du Japon, pour le protéger contre les missiles qui pourraient être tirés par la Corée du Nord.
Un deuxième devrait être déployé en un endroit non précisé proche de l'Iran, peut-être dans l'est de la Turquie ou de la Géorgie, sous réserve que l'autorisation soit accordée. En outre, les Etats-Unis attendent l'approbation finale pour l'installation, prévue d'ici 2013, d'un grand radar fixe en République tchèque.
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11/05/2008
Un dessin animé palestinien commémore la "Nakba"
GAZA (Reuters) - Alors qu'Israël célèbre les soixante ans de sa fondation avec des feux d'artifice, des spectacles et des défilés militaires, une Palestinienne de Gaza a choisi de marquer l'événement avec un film d'animation commémorant la "Nakba" des Palestiniens, la "Catastrophe" de la perte de leur patrie.
Dans "Le conte d'une clé", des combattants juifs présentés comme "les ennemis de la religion et les ennemis de la Patrie", tirent sur des Palestiniens et bombardent leurs maisons. Il est censé illustrer ce que les auteurs du film appellent le droit "sacré" des Palestiniens à revenir sur les terres dont ils ont été dépossédés et qui font aujourd'hui partie du territoire israélien.
Moamena Abou Hamda, la directrice d'une société de production de Gaza, est à l'origine de ce projet. Selon elle, les auteurs n'ont pas de motivations politiques mais souhaitent raconter aux enfants et aux adultes palestiniens les événements qui les ont chassés de chez eux.
"Cela raconte les souffrances, les meurtres et les déplacements" de population, explique la directrice de la société JohaToon. "Cela montre que le peuple palestinien n'a pas quitté sa terre de son propre gré mais qu'il a été forcé à le faire".
JohaToon a l'intention de diffuser ce film de 32 minutes, destiné selon la société à la fois aux adultes et aux enfants, à Gaza ce mois-ci, et espère le vendre ensuite dans d'autres pays arabes voire au-delà.
Quelque 700.000 Palestiniens ont fui ou ont été chassés de leur maison lors de la guerre qui a conduit à la fondation de l'Etat d'Israël en 1948. Environ 4,5 millions de réfugiés et leurs descendants vivent aujourd'hui dans des camps au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
DROIT AU RETOUR
La question du droit au retour de ces réfugiés est l'une des questions les plus épineuses dans les discussions en cours entre Palestiniens et Israéliens pour tenter de parvenir à un accord de paix.
Abou Hamda insiste sur le fait que "Le Conte d'une clé", en référence aux clés que de nombreux Palestiniens arborent en symbole de leurs maisons perdues, n'a pas pour but d'inciter à la violence contre les Israéliens mais de raconter les histoires transmises par les générations passées.
"Nous avons exposé les faits tels qu'ils nous ont été transmis par nos grand-pères et nos grand-mères", explique-t-elle. "Nous avons raconté le conte tel qui nous a été dit et tel que les gens l'ont vu".
La chaîne de télévision palestinienne al Aksa a provoqué un tollé en Israël et dans la communauté internationale en diffusant des dessins animés et des spectacles de marionnettes reprenant les personnages de Mickey et du Roi Lion pour illustrer le combat du mouvement pour la libération de la Palestine.
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