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31/03/2009

Soutiens à Rue 89 pour la vidéo off: un front anti-Sarkozy?

Suite à la diffusion sur le site internet Rue89 de la vidéo "Sarkozy off" en juin 2008, France3 a décidé de porter plainte pour "vols, recel et contrefaçon".

L'objet du prétendu délit : avoir donné une information au public, en s'appuyant sur un document, une vidéo donc, montrant le président de la République « au naturel » (pestant contre un technicien, tutoyant les journalistes, etc.) pendant les quelques minutes qui ont précédé une interview télévisée au "19/20", sur France3.

Des personnalités apportent leur soutien au site Rue89. Parmis les politiques, on trouve notamment Aubry, Bayrou, Royal, Villepin ou encore Besancenot, et quelques partis comme les Verts ou le PC.

Martine Aubry, maire de Lille et première secrétaire du PS : "Indépendance des médias, liberté du journaliste, protection des sources sont trois principes de la liberté de l'information sur lesquels on ne peut transiger."

Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes : "Que des journalistes soient interrogés pour donner leurs sources est une dérive dangereuse, lourde de conséquences sur la pratique du métier de journaliste et sur la liberté d'informer."

Dominique de Villepin, avocat et ex-Premier ministre UMP : "La liberté d’expression fonde notre démocratie. Elle ne trouve sa limite que dans l’atteinte à la vie privée ou à la sécurité d’autrui. A l’évidence, c’est ma conviction, cette affaire ne relève pas d’une de ces exceptions."

François Bayrou, député et président du MoDem : "La liberté de la presse, c'est la substance de la démocratie. Le rôle des journalistes, gardiens de la liberté de l'information des citoyens, est de faire apparaître au grand jour ce qui devient autrement dissimulé."

Parmi les journalistes qui apportent leur soutien à Rue89, il y a Laurent Joffrin, Alain Genestar (ex directeur de Paris Match probablement remercié suite à la colère de Sarkozy après la publication de photo de son ex épouse Cécilia avec Richard Attias), Bruno Masure, La Télélibre...

Alain Genestar, ex-directeur de Paris Match, directeur de Polka : "Des images qui montrent la vérité d'un homme sont des documents. Elles appartiennent au public, au nom du devoir d'informer."

Bruno Masure, journaliste : "Quand on prétend être Président, on mesure ses paroles en public et surtout on les assume... De plus, Nicolas Sarkozy prétend qu'« il ne ment jamais », donc il n'y a pas de problème !"

Les soutiens des juristes :

Jean-Pierre Mignard, avocat et président de Désirs d'avenir : "Je trouve d'abord tout à fait stupéfiant que le directeur d'une chaîne de télévision puisse penser qu'un organe d'information trahirait ses sources. Car c'est bien de cela dont il s'agit."

Henri Leclerc, avocat et président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme : "Ce que l'on cherche à réprimer, ce n'est pas les voies par lesquelles Rue89 s'est procuré ces images mais leur contenu qui a choqué le président de la République parce qu'il fait apparaître la vérité d'un entretien à bâtons rompus en dehors de la langue de bois d'une interview officielle."

Voir les messages de soutien des autres personnalités sur le site de Rue89.

12/03/2009

Les francs-maçons de Sarkozy

Influence. Les « frères » sont nombreux autour du président, révèle Sophie Coignard dans un livre dérangeant.

Sylvie Pierre-Brossolette

Les francs-maçons ? Ils sont partout, jusqu’au coeur de l’Etat. C’est en tout cas la conclusion de notre consoeur et collaboratrice au Point Sophie Coignard.

Dans un livre extrêmement documenté, elle met en lumière le rôle de cette confrérie aussi mythique que réelle, qui ne cesse d’alimenter les fantasmes sur son pouvoir supposé. Confiant qu’elle-même a longtemps oscillé entre deux attitudes-le scepticisme et la conviction-, son enquête l’a persuadée que les francs-maçons exerçaient encore au XXIe siècle une influence prépondérante, voire croissante, en particulier dans les sphères publique et économique. Gouvernement, administration, entreprises, banques, rares sont les secteurs où ils ne sont pas présents. « Tandis que l’autorité de l’Etat tombe en lambeaux, que les corps intermédiaires n’existent plus, que la notion de service public a perdu de son sens, les francs-maçons, ou du moins certains d’entre eux, deviennent des médiateurs, des facilitateurs, voire des décideurs. Progressivement, ils ont donc reconstitué un Etat dans l’Etat. »

Puissance

Une affirmation que tente de relativiser un des plus connus d’entre eux, Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient et super-conseiller de Nicolas Sarkozy. En décembre 2007, il déclare à l’auteur : « Ce gouvernement est le plus a-maçonnique qui soit, puisque nous sommes à zéro franc-maçon. Même sous le gouvernement du maréchal Pétain à Vichy, il y en avait, hélas. » Bauer sera pris à contrepied. Car, quelques semaines plus tard, Brice Hortefeux, qui n’est pas le moins voyant des ministres, ne dément pas avoir longtemps fréquenté les colonnes du temple. Puis l’on apprend que Xavier Bertrand est membre du Grand Orient, ce qui suscitera, dit-on, ce bon mot de François Fillon : « Je ne suis pas étonné de le découvrir maçon ; mais franc, cela m’en bouche un coin... » A droite, même si l’on est plus discret qu’à gauche sur son appartenance maçonnique, on est donc bien présent dans les loges. Et, si le chef de l’Etat n’est pas de la « famille », il en prend grand soin, sachant son poids (voir extraits pages suivantes).

« Jamais je n’aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants ! » Cette réflexion effarée de Jean-Pierre Raffarin vient d’un épisode vécu lorsqu’il était Premier ministre. Il en garde un très mauvais souvenir : la mobilisation fraternelle l’a en effet empêché, malgré tous ses efforts, de nommer à la tête d’EDF, bastion franc-maçon, l’ancien ministre Francis Mer à la place de François Roussely, qui admet être proche des frères pour les avoir beaucoup fréquentés. Pour le défendre, un déluge de coups de téléphone s’abat sur Matignon. Il y avait tous les jours un appel de Bauer et un autre d’Henri Proglio, patron de Veolia, qui dément très mollement être initié. La bataille dure des semaines. Pour finir, les ligueurs ne sauvent pas Roussely, mais ont la peau de Mer. Raffarin en tremble encore.

Solidarité

Le poids des frères se fait également sentir dans le monde de la justice. Quand Vincent Lamanda fut nommé premier président de la Cour de cassation, ce fut une minirévolution dans cette cour suprême, « Etat maçonnique miniature » . Pour la première fois, ni le premier président ni le procureur général n’étaient des initiés. Lamanda, selon Le Monde, aurait même poussé la provocation en confiant au CSM, qui devait le désigner : « Je ne suis pas franc-maçon. » Tempête dans le landerneau judiciaire, truffé de frères. A tel point que Lamanda dut se fendre d’une lettre d’excuses, sans vraiment démentir. Il est un des rares, dans ce microcosme, à détester ouvertement les francs-maçons.

Dans certaines institutions, on n’a carrément pas intérêt à être un profane. Augustin de Romanet, nommé à la tête de la Caisse des dépôts en 2007, en a fait l’amère expérience. Cet énarque catholique tout en rondeur a le sentiment, dès son entrée en fonctions, « que l’entourage de [son] prédécesseur [Francis Mayer] compte de nombreux frères ». Très vite, l’épreuve de force entre le catho et les initiés provoque des polémiques au sujet des nominations ou des évictions. Ainsi, quand Dominique Marcel, le numéro deux et ex-dir cab de Martine Aubry, est remercié par Romanet, c’est le tollé. Commentaire au siège de la Caisse : « C’est moins une chasse aux sorcières qu’une chasse aux frères. » La solidarité est la première des vertus maçonniques....

Fleurons

Les francs-maçons détiennent de nombreux bastions, comme les mutuelles, le « paradis des frères », ou Bouygues, ou encore Eiffage. Malgré la privatisation de nombreuses entreprises publiques où les francs-maçons étaient très présents, ces derniers ont conservé leur place à tous les étages de la hiérarchie, conseils d’administration compris. C’est le cas de La Poste et de France Télécom, qui ont succédé au ministère des PTT, véritable pépinière fraternelle. Idem pour Air France, où les dirigeants comme les pilotes connaissent un taux d’initiation bien supérieur à la moyenne nationale.

Sophie Coignard nous fait ainsi découvrir tout au long de son livre les dessous de nombre de nominations ou d’opérations. On est parfois sidéré, voire choqué, que de tels réseaux puissent exister à l’heure de la modernité et de la transparence. Certes, d’autres puissants lobbys ont partout leur mot à dire. Mais les francs-maçons auront réussi le tour de force d’être à la fois le plus ancien et le plus secret des réseaux. Son mystère a fait sa force. Le voici aujourd’hui en partie dévoilé

Extraits : « Un Etat dans l’Etat », de Sophie Coignard (Albin Michel, 336 pages, 20e)

« Même s’il avait voulu, il n’aurait jamais tenu ! » s’amuse un de ses plus anciens amis, selon lequel Nicolas Sarkozy nourrit une incompatibilité quasi physiologique avec le statut de franc-maçon. « Vous l’imaginez demeurer pendant un an, à raison de deux réunions par mois, au milieu d’une assemblée où il est tenu au silence le plus absolu ? » Le voeu-provisoire-de silence en loge s’applique en effet à tous les nouveaux venus, à l’exception de quelques chefs d’Etat africains auxquels la GLNF offre une formation accélérée. A ces rares exceptions près, il fait partie des exigences non négociables de l’initiation.

Pendant sa traversée du désert, après la défaite d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy a fréquenté, comme intervenant extérieur, plusieurs loges de Neuilly, dont La Lumière, celle de l’ancien sénateur Henri Caillavet, une des figures les plus marquantes du Grand Orient. Certains croient se souvenir de quelques appels du pied du maire de Neuilly, redevenu avocat, après la répudiation chiraquienne, pour approfondir les relations et aller plus loin si affinités. Ils assurent ne pas avoir donné suite, car Nicolas Sarkozy, déjà à l’époque, n’avait pas le profil pour recevoir la lumière. Il n’est pas interdit de voir dans cette évocation une sorte de rêve rétrospectif.

Cependant, à défaut d’avoir expérimenté personnellement le cabinet de réflexion préalable au passage sous le bandeau, Sarkozy sait appliquer aux frères le traitement « segmenté » qu’il réserve à toutes les « communautés ». Cette vision de la société, où l’on ne s’adresse pas à l’ensemble des citoyens mais à chacun de ses sous-ensembles, marque très fortement sa communication avec les maçons.

Un paraphe à trois points

En 1996, à l’époque de sa disgrâce, personne ne s’intéresse vraiment à son sort. Mais quelques-uns de ses confrères avocats sont assez intrigués. Certains parlent beaucoup entre eux de courriers qu’ils ont reçus et au bas desquels la signature de Me Sarkozy est très nettement agrémentée de trois points. L’histoire court dans Paris, où plus d’un analyste des réputations se répand sur une appartenance certaine à la grande confrérie.

Le temps passe. Le maire de Neuilly gravit un à un les échelons qui le mènent, en 2002, au ministère de l’Intérieur. [...] Et voilà que les trois points de sa signature, dont personne ne parlait plus depuis des années, redeviennent un sujet de conversation.

Peu de temps avant de quitter la Place Beauvau, Nicolas Sarkozy doit faire face à la grogne des syndicats policiers, las de devoir intervenir en banlieue sans avoir toujours le sentiment d’être soutenus par le gouvernement. Sans se faire prier, le ministre écrit à plusieurs patrons de syndicats, notamment au secrétaire général d’Alliance, classé à droite, pour les assurer que tout le ministère est derrière eux dans les opérations de maintien de l’ordre souvent difficiles qu’ils ont à mener. En dessous de sa signature : trois points très ostensiblement dessinés en triangle.

Alliance, il est vrai, compte de nombreux maçons parmi ses dirigeants. Jean-Claude Delage, son secrétaire général, un flic sympathique qui a gardé de sa Marseille natale un accent chaleureux, est le premier à défendre, avec véhémence et conviction, le secret de l’appartenance. Nicolas Sarkozy, engagé dans la campagne présidentielle, distribue-t-il les-trois-points en fonction des destinataires de ses missives ? En tout cas, l’histoire fait parler. Et, comme toujours, Alain Bauer, l’ancien grand maître du Grand Orient devenu le spécialiste chargé de la sécurité et de la police auprès du président, a sa petite anecdote pour banaliser cette amusante histoire. « J’ai plusieurs lettres de lui sur un mur de mon bureau, s’amuse-t-il. Il n’y en a pas deux qui sont signées de la même manière. » Alors, pourquoi le fantasme collectif aurait-il vu trois points là où il n’y avait rien à signaler ? « C’est d’autant plus idiot que les francs-maçons savent que Nicolas Sarkozy ne l’est pas, tandis que les autres, au mieux, n’en ont rien à faire », poursuit Bauer.

C’est bien essayé, de la part de l’ancien grand maître du Grand Orient, qui sait mentir avec un entrain plaisant, mais ce n’est pas vrai. Dans le paysage morcelé de la maçonnerie française, toutes les obédiences n’entretiennent pas des relations mutuelles d’une grande courtoisie. Elles se communiquent, certes, chaque année, depuis le temps des affaires, la liste des personnes radiées pour mauvais comportements, afin que celles-ci ne puissent pas frapper à la porte d’un temple où elles ne sont pas encore défavorablement connues. Mais c’est bien la preuve que tous les maçons ne se reconnaissent pas entre eux, notamment entre membres du Grand Orient de France et de la Grande Loge nationale française, puisque la seconde interdit toute relation avec le premier. La signature « trois points » peut donc, à la marge, susciter quelques sympathies fraternelles. « Et si le ministre était un des nôtres ? » ont rêvé les plus naïfs, tandis que les autres trouvaient plutôt agréable ce clin d’oeil dans leur direction.

Itinéraire d’un non-initié

Et d’ailleurs, l’illusion fonctionne. Au cours de l’enquête destinée à nourrir ce livre, plusieurs maçons ont soutenu mordicus que le président avait été initié. Leurs arguments n’emportent pas la conviction, puisque ceux de la GLNF soupçonnent Alain Bauer de l’avoir embrigadé au GO, tandis que quelques antisarkozystes de la rue Cadet-et ils sont assez remontés depuis les discours sur la « laïcité positive » prononcés au cours de l’hiver 2007-2008 !-verraient bien le chef de l’Etat à la GLNF, qui compte, il est vrai, une solide implantation dans les Hauts-de-Seine.

Il faut toutefois faire preuve d’une candeur touchante pour imaginer Nicolas Sarkozy, une fois président, rejoignant une obédience. « Pour lui, dit un de ses proches, c’est un réseau parmi d’autres. Et quand on est le chef, c’est bien d’avoir des membres du réseau autour de soi. Pour qu’ils puissent décoder et envoyer des messages. »

Le président a d’ailleurs côtoyé intimement des frères dès le berceau politique. Son parrain, l’ancien maire de Neuilly Achille Peretti, auquel il a succédé à la hussarde en 1983, était à la GLNF, que l’on appelait alors « Bineau », car son siège était situé boulevard Bineau, à Neuilly, justement. Ce personnage haut en couleur avait pistonné au parti gaulliste l’un de ses compatriotes corses, Charles Ceccaldi-Raynaud, un ancien de la SFIO, avocat puis commissaire de police. Cet homme habile qui savait renvoyer l’ascenseur est allé loin. Il a conquis la mairie de Puteaux et a régné sur cette ville richissime, grâce aux revenus fiscaux générés par la Défense, pendant trente-cinq ans. La SFIO étant historiquement l’un des vecteurs de recrutement de la Grande Loge de France-tandis que les radicaux allaient au GO-, c’est auprès de cette obédience que Charles Ceccaldi-Raynaud a fait ses classes. Dans une lettre adressée en 2007 à la chambre régionale des comptes, où il vantait avec enthousiasme l’excellence de sa gestion municipale, l’ancien édile, qui fut le suppléant de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale en 1993-il y siégea grâce à l’entrée de celui-ci dans le gouvernement Balladur-, n’hésitait pas à comparer Puteaux à une « nouvelle Carthage », une référence maçonnique transparente. Il a eu pour conseiller municipal puis comme adjoint un frère très apprécié, l’ancien fonctionnaire de la DST Roger Latapie. Sa popularité en loge n’était peut-être pas étrangère au fait qu’il a mis pendant des années un temple gratuit à la disposition de la GLNF !

Faire le tour des maçons dans les Hauts-de-Seine serait long et fastidieux. A Rueil-Malmaison, le frère Patrick Ollier a succédé au frère Jacques Baumel. A Suresnes, le maire Christian Dupuy est le fils de l’ancien grand maître de la Grande Loge Richard Dupuy, qui avait demandé un point de chute pour son fils avant les municipales de 1983. Le jeune avocat, alors âgé d’à peine plus de 30 ans, avait réussi l’alternance en succédant à un autre franc-maçon, le socialiste Robert Pontillon.

Mais tous les frères des Hauts-de-Seine ne sont pas les amis de Sarkozy. Ainsi de Patrick Ollier, dont la cote d’amour n’a jamais été bien élevée. C’est en revanche sur ces terres que le futur président a rencontré de nombreux amis initiés. Patrick Balkany ne peut être cité à ce titre, car il dément fermement appartenir à la Grande Loge, ce qui provoque toujours quelques sourires amusés. Brice Hortefeux, lui, assistait aux Journées nationales pour la jeunesse de l’UDR en 1976. C’est lors de cette manifestation que le jeune Sarkozy est monté pour la première fois à la tribune. La légende raconte qu’un grand étudiant blond, alors tout juste majeur, s’est présenté dès le lendemain à la permanence du parti gaulliste à Neuilly, où il résidait. C’était Hortefeux. [...] Très discret, il refuse de confirmer ou de démentir son ancienne appartenance, pourtant confirmée par plusieurs témoignages.

Brice a été témoin du premier mariage de Nicolas et parrain de son fils Jean, aujourd’hui conseiller général des Hauts-de-Seine. Pour Manuel Aeschlimann, c’est l’inverse. Nicolas Sarkozy, qui a été témoin à son mariage, est le parrain de l’un de ses enfants, un garçon prénommé Lohengrin. Mais avec Aeschlimann, Nicolas Sarkozy a sûrement fait moins « bonne pioche » qu’avec Horfefeux. Après avoir pris la mairie d’Asnières en poussant vers la sortie le maire de l’époque, le compagnon de la Libération Michel Maurice-Bokanowski, en 1991, il a été désavoué par les électeurs aux municipales de 2008. Depuis, il n’est plus que député. Et n’a plus la même proximité avec son ami. Il fut, pendant la campagne présidentielle de 2007, dans le premier cercle, avec un beau titre de « conseiller opinion » du candidat. Manuel Aeschlimann est entré à la GLNF peu après son arrivée à la mairie d’Asnières. A l’époque, il racontait avec amusement à ses collaborateurs son initiation, un passeport de plus pour la carrière. Mais, lorsqu’on l’interroge aujourd’hui, il fait démentir avec un aplomb remarquable par l’un de ses collaborateurs.

Reste le cas de Patrick Devedjian, qui dément appartenir au club alors que des frères peu suspects de mythomanie se souviennent du jeune avocat en tablier. Avec Patrick Devedjian et Brice Hortefeux, Christian Estrosi représentait au début du quinquennat l’avant-garde du canal historique sarkozyste au gouvernement, qu’il a quitté après les municipales de 2008. Une éviction à laquelle les francs-maçons n’étaient d’ailleurs pas étrangers. Il est lui aussi passé sous le bandeau à la GLNF, qu’il a fréquentée dans une loge de la Côte d’Azur, France 7, dont l’ancien maire de Cannes, Michel Mouillot, le fera évincer pour cause de dilettantisme.

Si l’on récapitule, les frères ont jalonné le parcours du président et sont encore nombreux autour de lui : dans le premier cercle, si l’on excepte Patrick Balkany, qui assure ne pas être concerné, on compte Brice Hortefeux, Christian Estrosi et bien sûr Xavier Bertrand, qui a montré, en révélant son appartenance au Grand Orient dans L’Express, en 2008, que l’on peut se montrer transparent sur ce sujet sans le moindre inconvénient.

Au total, les instances dirigeantes de l’UMP comme le gouvernement comptent donc dans leurs rangs quelques personnalités formées dans les colonnes du temple.

Le cabinet du président de la République aussi compte plusieurs personnalités qui ont fréquenté les loges, à commencer par son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Celui-ci ne confirme ni ne dément cette appartenance, qui remonte d’ailleurs à quelques années.On n’a pas non plus vu depuis longtemps dans les couloirs de la GLNF Pierre Charon, surnommé le conseiller « rire et chansons » du président, chargé de mille choses, des contacts avec le show-business au chaperonnage de Carla en passant par la surveillance à distance de la villa de Christian Clavier en Corse. Il reste qu’il fait aussi partie des sarkozystes historiques. Ancien conseiller de Jacques Chirac pour la presse, il a été écarté, à l’époque, par la jeune Claude, qui voulait le job pour elle toute seule.

Pierre Charon assure à tous ses amis depuis des années qu’il n’est pas franc-maçon, et c’est une occasion de plus de les faire rire. Il est pourtant formel : il a certes côtoyé dans sa prime jeunesse des personnes qui ont par la suite reconnu leur appartenance, mais elles n’avaient pas encore été initiées. Charon est un précoce. En 1974, il n’a que 23 ans mais est déjà fou de politique. Il préside alors, avec Michel Vauzelle-un frère qui codirigea la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981 et est aujourd’hui président de la région Paca-, le comité de soutien des jeunes à Jacques Chaban-Delmas, en compagnie d’un autre franc-maçon de choc qui fera parler de lui dans les pages « faits divers » au début des années 80 : Didier Schuller, l’ancien directeur de l’office HLM des Hauts-de-Seine. Une bataille perdue, mais le jeune Charon reste un fidèle de Chaban. En 1978, il se rend pour la première fois à l’Elysée. Il a rendez-vous avec le préfet Riolacci, conseiller de VGE, pour lui demander que le parti du président ne présente pas le candidat contre son mentor pour la présidence de l’Assemblée nationale. Chaban bat Edgar Faure de quelques voix et tient le « perchoir » de l’Assemblée nationale de 1978 à 1988. A l’hôtel de Lassay, Pierre Charon fait partie du cabinet.

C’est à cette époque qu’il fonde sa fraternelle à lui, qui, assure-t-il, n’a rien de maçonnique. Le Club de la cravate, puisque tel est son nom, compte dix-sept membres fondateurs dont de nombreux policiers de haut rang, tels Ange Mancini, aujourd’hui préfet de la Martinique, Jacques Poinas, inspecteur général et ancien patron de l’Uclat, ou encore Claude Cancès, lui aussi inspecteur général et ancien patron de la police judiciaire, quelques hommes de médias comme Pierre Lescure, ainsi que des profils plus improbables comme le pilote automobile Hubert Auriol. On compte quelques frères dans la bande ? Charon répète que ce n’est pas l’objet, qu’il s’agit juste d’une bande de bons copains qui s’entraident et se reçoivent. Pourquoi le Club de la cravate ? Parce que Pierre Charon, président à vie, a fait fabriquer dix-sept cravates club identiques, à bandes verticales, rouges et jaunes avec des points noirs.

Aujourd’hui, les anciens copains ne se réunissent plus comme avant, même si l’on a vu certains d’entre eux dans un restaurant de Clichy, à l’automne 2008. Le conseiller du président, lui, occupe un bureau avec vue sur cour à l’Elysée. Il est le coach, le confident, le « conseiller de Carla » et se charge de déminer toutes les sales histoires pour « Nicolas ». Un poste stratégique qu’il trouve manifestement bien plus exaltant que la fréquentation des loges.

Un grand maître à l’Elysée

Avant même de devenir président et de pratiquer l’ouverture politique, Nicolas Sarkozy s’est rapproché d’un franc-maçon venu de la gauche. Elu grand maître du Grand Orient à 38 ans, en 2000, Alain Bauer cumule plusieurs vies, qu’il se plaît parfois à enjoliver. S’il assure avoir appartenu au cabinet de Michel Rocard à Matignon entre 1988 et 1991, les conseillers qui y travaillaient quotidiennement, eux, ne gardent pas ce souvenir. « Depuis longtemps gravitaient dans l’orbite de Rocard trois jeunes gens très intelligents et très carriéristes, se souvient un collaborateur de toujours de l’ancien Premier ministre. Alain Bauer, Manuel Valls, aujourd’hui député maire d’Evry, et Stéphane Fouks, le seul des trois à n’être pas franc-maçon. Ils s’étaient partagé le marché. Au premier l’influence, au deuxième la politique, au troisième le monde des affaires. [...] »

Alain Bauer est aussi criminologue. Chantre de la « tolérance zéro », il a vu son étoile monter à la fin des années 90, quand la théorie de l’« excuse sociale » n’a plus convaincu. Consulté à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, il a su trouver le ton qu’il fallait pour retenir son attention.

Au printemps 2006, Nicolas Sarkozy lui demande de dresser une liste de grands maîtres qu’il pourrait inviter Place Beauvau. A l’époque, les deux hommes se vouvoient encore : « Est-ce que vous voudriez venir au déjeuner pour faire les présentations ? » demande le ministre. Bauer a déjà anticipé en téléphonant lui-même à chacun des intéressés. Il s’empresse donc d’accepter. [...]

Au cours d’une de leurs rencontres, à l’été 2006, il est surtout question de sécurité. Mais Bauer finit par apostropher le candidat à la présidentielle d’une façon assez « gonflée » : « Tu souffres d’un grave problème structurel. Tu penses que la République est comme une grande commode dans laquelle il y aurait plein de tiroirs que l’on ouvrirait les uns après les autres pour gérer le contenu de chacun. Tu as une image de libéral qui donne l’impression de ne pas être républicain. Personne d’autre parmi les candidats, pas même ceux d’extrême gauche, n’est susceptible comme toi d’être l’objet d’un procès en antirépublicanisme. Si tu continues, tu vas faire une campagne à cloche-pied. »

Sarko commence par s’agiter, signe d’agacement lorsqu’il entend ce diagnostic. Puis un grand silence s’installe dans le bureau, avant qu’il concède : « Tu as raison. »

Nouveau silence.

« Puisque tu es si intelligent, t’as qu’à me faire des propositions. »

Alain Bauer s’empresse de rédiger quelques feuillets où il invoque le drapeau, Valmy, Jaurès et Blum. Il l’envoie au ministre de l’Intérieur qui doit s’envoler pour Marseille, où il doit prononcer durant le premier week-end de septembre un grand discours de rentrée à l’occasion de l’université d’été des Jeunes populaires. Par curiosité, Alain Bauer écoute la radio le 3 septembre pour savoir si son nouveau champion a tenu compte de ses conseils. Et là, ses espoirs les plus fous sont dépassés. Il retrouve des passages entiers de la note qu’il a envoyée au candidat. Extraits : « Quand Jaurès disait aux lycéens : "Il faut que, par un surcroît d’efforts et par l’exaltation de toutes vos passions nobles, vous amassiez en votre âme des trésors inviolables", c’était le contraire du nivellement prôné par la gauche d’aujourd’hui. [...] . »

Puis, dans une très longue tirade, le mot République revient plusieurs fois par phrase-il sera prononcé plus de vingt fois par le candidat, avec notamment cette apostrophe : « Jeunes Français, la République est à vous. La République, c’est vous. »

Pour Sarkozy, c’est un triomphe : la salle se lève et applaudit comme jamais. Pour Bauer, c’est l’heure de gloire. Et, comme on ne change pas une équipe qui gagne, le ministre de l’Intérieur lui demande une trame de discours pour sa visite à Périgueux, la ville de Xavier Darcos, le 12 octobre. Sur cette terre maçonnique, le candidat prononcera un discours intitulé « Notre République ». Alain Bauer l’a truffé de références à Eugène Le Roy, écrivain, franc-maçon et auteur du célèbre « Jacquou le Croquant ». Il a mobilisé toutes les ressources du Grand Orient pour le nourrir et a même mis à contribution le directeur de la bibliothèque de l’obédience.

Mais l’ancien grand maître du Grand Orient n’est pas seulement devenu l’inspirateur du ministre de l’Intérieur. Il a fait aussi fonction, à l’occasion, de tour operator. Entre le discours de Marseille et celui de Périgueux, le futur président s’envole pour les Etats-Unis. Une visite très symbolique. Depuis le discours de Dominique de Villepin à l’Onu, en mars 2003, pour s’opposer à la guerre en Irak, la cote de la France est au plus bas. Il s’agit de la faire remonter, de se montrer gracieux avec toutes les incarnations de l’Amérique éternelle. La date du voyage n’a pas été choisie par hasard : Nicolas Sarkozy sera sur place le 11 septembre, tout un symbole.

Qui peut mettre du liant entre le ministre de l’Intérieur et l’administration de George Bush ? L’ambassadeur à Washington Jean-David Levitte, bien entendu. Surnommé « diplomator » , on le dit capable de réconcilier les pires ennemis. Mais un autre gentil organisateur se mêle de recoller les morceaux après la grande fâcherie de 2003. Alain Bauer a vécu aux Etats-Unis, où il a travaillé pour une entreprise de sécurité. Ses détracteurs assurent même qu’il s’agissait d’une couverture de la CIA ou, plus piquant encore, de la NSA, la très secrète National Security Agency. Le principal intéressé balaie ces allégations avec un amusement théâtral.

Dans le cadre de ses activités de consultant spécialisé dans la sécurité, il a en revanche un contrat avec la police de New York, le célèbre NYPD. Il planifie donc une rencontre avec remise de médaille à Raymond Kelly, patron de la police new-yorkaise, le samedi 9 septembre, tandis que le 10, veille de la date anniversaire, une visite est prévue à la caserne des pompiers. Il laisse aussi entendre que ses contacts à la Maison-Blanche n’ont pas été inutiles. Il s’associe aussi à la collecte de fonds et de soutiens, à l’occasion d’un dîner chic à Manhattan en l’honneur du candidat de la droite, où même les gauchistes de Park Avenue le trouvent délicieusement plus fréquentable que Ségolène Royal.

Présidentielle : jamais sans mes frères

« C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République que les deux principaux candidats ont autant de francs-maçons dans leur entourage le plus proche », se réjouit Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque et du musée de la Franc-Maçonnerie au Grand Orient de France, pendant la campagne présidentielle. [...] Mais s’il se montre si satisfait, c’est que même dans l’entourage de Nicolas Sarkozy on trouve des frères du GO, traditionnellement ancrés plutôt à gauche. [...] Côté Ségolène, l’un de ses soutiens de la première heure a été le sénateur maire de Lyon Gérard Collomb [...] Le codirecteur de campagne François Rebsamen [...] a conservé un réseau très vivace au sein des loges ; tout comme le Marseillais Patrick Mennucci [...] Sans ce maillage, le ralliement de Jack Lang à la présidente de Poitou-Charentes n’aurait pas été aussi rapide. [...] la politique, même au plus haut niveau, est parfois simple comme une tenue en loge !

« Un Etat dans l’Etat », de Sophie Coignard

Source: http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-03-13/les...

16:08 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : franc-maçons, sarkozy |  Facebook | |

10/01/2009

Villepin estime que Sarkozy est coupé de la réalité

L'activité de Nicolas Sarkozy et la multiplication des réformes coupent le président français de la réalité et nuisent à l'efficacité de la politique gouvernementale, estime Dominique de Villepin.

"L'hyperactivité n'est pas suffisante. Il faut donc un président capable de hiérarchiser les problèmes et de se consacrer à l'essentiel", a déclaré l'ancien Premier ministre sur LCI."Faire des images, c'est une chose, mais je crois qu'on a besoin de temps en temps de se recaler à la réalité. Donc je souhaite que le président reprenne contact avec la réalité nationale, avec les questions des Français", a-t-il ajouté.

Dans un entretien que publie Le Parisien/Aujourd'hui en France vendredi, l'ancien chef du gouvernement déplore la "dispersion" et "les réformes tous azimuts" menées aux dépens de l'efficacité.

Entré en guerre ouverte avec le chef de l'Etat, qu'il accuse d'avoir faussé le dossier de l'affaire Clearstream dans laquelle il est mis en examen, Dominique de Villepin accuse en outre Nicolas Sarkozy de "diviser pour mieux régner".

"Ce que je crains, c'est la confusion et la division qui épuisent nos forces", dit-il dans le quotidien.

Il s'y montre sévère avec le plan de relance de l'économie, qu'il juge inadapté à la situation de la France, et juge que la population a plus que jamais besoin d'être rassurée sur ses libertés.

A ce titre, dit-il, la nomination du président de France Télévisions par le chef de l'Etat, la suppression annoncée du juge d'instruction ou la réduction du pouvoir d'amendement des députés sont autant d'"erreurs" qui attisent les tensions.

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25/11/2008

Clearstream: Villepin accuse Sarkozy d'avoir "violé le droit au procès équitable"

Renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin a contre-attaqué lundi dans un mémoire au Conseil d'Etat en accusant Nicolas Sarkozy d'avoir violé dans ce dossier "le droit au procès équitable" et le "principe de l'égalité des armes".

L'ancien Premier ministre a été renvoyé le 17 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris notamment pour "complicité de dénonciation calomnieuse" dans l'affaire Clearstream où le président Sarkozy est partie civile.

Dix jours plus tôt, il avait saisi le Conseil d'Etat contre un décret présidentiel prolongeant les fonctions de l'un des juges en charge du dossier.

Dans un mémoire adressé lundi à la plus haute juridiction administrative, M. de Villepin justifie sa saisine en dénonçant un abus de pouvoir du chef de l'Etat sur cette procédure pénale dans le but de "satisfaire ses intérêts personnels".

"Le détournement de pouvoir auquel le Président de la République s'est livré, en maintenant M. Henri Pons dans ses fonctions, dans le seul but de poursuivre l'information dans laquelle il est partie civile, constitue à l'évidence une violation du principe de l'égalité des armes et, plus largement, du droit au procès équitable", explique un avocat de M. de Villepin, Me Yves Richard, dans son mémoire.

Nommé à Montpellier, le juge Pons devait prendre ses fonctions le 3 novembre, ce qui lui aurait interdit de signer l'ordonnance Clearstream. Il a été prolongé dans ses fonctions par un décret présidentiel jusqu'au 20 novembre.

"Le maintien de M. Pons à son poste a manifestement influé sur le déroulement de la procédure et sur le règlement de l'instruction", dénonce l'avocat pour qui "ce détournement de pouvoir (...) apparaît d'autant plus éclatant lorsque l'on observe le comportement du Président de la République dans l'affaire en cause".

"M. Sarkozy, s'estimant visé par la dénonciation calomnieuse (...) a clairement laissé apparaître qu'il utiliserait tous les moyens mis à disposition pour obtenir satisfaction", écrit Me Richard en citant certaines interventions du chef de l'Etat rapportées par la presse.

"M. Sarkozy aurait promis de pendre à un +croc de boucher+ celui qui l'avait mis en cause", il s'est publiquement prononcé sur l'affaire indiquant qu'il entendait bien poursuivre la procédure" et "a demandé à ce que M. de Villepin s'explique devant la justice", détaille l'avocat.

"Ces propos font apparaître une détermination particulièrement ferme de M. Sarkozy, concernant l'issue qu'il espère voir donner à cette affaire. Plus encore, l'extrême violence de certains de ses propos laisse à penser qu'il n'entend reculer devant aucun moyen pour parvenir à ses fins", dénonce Me Richard.

L'avocat s'étonne également du revirement du parquet de Paris dans ses réquisitions: "la presse s'était l'écho que le procureur s'orientait vers un non-lieu pour M. de Villepin. Mais au final, le parquet a requis son renvoi en correctionnelle a minima après quelques mesures d'instruction qui n'ont rien apporté de neuf", dit-il.

L'avocat de M. de Villepin rappelle à ce propos les prérogatives du Président de la République dont "la nomination ou la révocation du Ministre de la Justice, supérieur hiérarchique du parquet" et par conséquent, son "pouvoir indirect de faire délivrer des instructions aux membres du parquet chargés de participer à l'instruction de l'affaire dans laquelle il est partie civile".

"Il apparaît en définitive que M. Sarkozy a instrumentalisé ses fonctions de Président de la République pour la satisfaction de ses intérêts personnels", estime Me Richard.

12/09/2008

Attentat du Tunnel sous la Manche : les médias français par leurs mensonges ne cherchent-ils pas à protéger Sarkozy et sa politique pro-américaine?

Après les mensonges sur l’attentat de Toulouse, qui visaient notamment à ne pas créer de dissensions au sein de la population française cosmopolite, et à ne pas favoriser les thèses de Jean-Marie Le Pen, voici que tous les médias français nous présentent l’incendie survenu le 11 septembre 2008 dans le Tunnel sous la Manche comme étant " accidentel ".

Il faudrait demander aux journalistes français leur définition du mot " accident " ! Peut-être que cela lèverait le malentendu!

Selon François Malhanche, directeur de cabinet du préfet du Pas-de-Calais, le feu "serait parti du système de frein d'un camion qui aurait chauffé et se serait propagé au pneu", puis à deux autres camions.

Lors d'un point presse tenu sur le site d'Eurotunnel, la ministre française de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a déclaré de son côté: "Il semble que ce puisse être un accident, mais il n'y aura de certitude que lorsque l'enquête sera terminée".

Cette technique de dire "oui, nous allons ouvrir une enquête et nous vous livrerons toutes les conclusions à son terme…" est bien connue, et d’ailleurs relativement efficace si l’on fait face à des médias complices. Cette technique est d’ailleurs systématiquement utilisée par l’armée israélienne après chaque massacre de civils palestiniens.

"Deux des chauffeurs m'ont dit qu'ils avaient entendu une explosion suivie ensuite par des flammes", a-t-elle toutefois précisé, parlant également de "dégâts importants".

"Une explosion suivie ensuite pas des flammes": cela tendrait à contredire les déclarations du directeur de cabinet François Malhanche, qui invoquait un problème de système de frein…

Peut-être la ministre de l’Intérieur cherche-t-elle à se protéger quelque peu en livrant des parcelles de vérité, car elle doit bien se dire qu’il va être difficile de cacher la vérité aux Français sur cette affaire, survenue un 11 septembre!

http://www.bonvote.com/

08/06/2008

De la Princesse de Clèves à Disneyland, ou la nouvelle France façon Sarkozy

À plusieurs reprises, l'actuel président de la République française a publiquement déploré que des candidats à des concours administratifs aient à s'exprimer sur La Princesse de Clèves. Sur cette affaire, je vous invite à lire l'excellent commentaire de l'écrivain Pierre Assouline.

[La Princesse de Clèvres (texte intégral)]

princesse de cleves.jpgJe voudrais revenir sur La Princesse de Clèves. Ce vague souvenir des années de collège ne serait-il rien de plus qu'un petit roman d'amour écrit par une femme (!) au XVIIe siècle, en des temps barbares où l'on ignorait Eurodisney et les montres Patek ?

La Princesse de Clèves est le premier grand roman psychologique de la littérature française. D'aucuns qualifient ce texte riche de plus de 200 pages de «nouvelle» mais que dire alors des histoires de la romancière contemporaine Amélie Nothomb (une centaine de pages à tout prendre) ?

Il y a, notons-le, quelques similitudes entre Amélie Nothomb et Mme de Lafayette. Fille d'un consul de Belgique, la première accède à la gloire avec un roman, Stupeur et tremblements (1999, Albin Michel), qui évoque un aspect autobiographique dans l'univers exotique d'une entreprise japonaise. La seconde, de petite noblesse, publie à 44 ans, en 1678, sous le règne de Louis XIV à son apogée (traité de Nimègue), une intrigue qu'elle situe un siècle plus tôt, à la cour du roi Henri II et qui reflète avec pudeur ses émois de jeunesse et sa relation amoureuse avec le duc de La Rochefoucauld (l'auteur des Maximes). Le roman comporte d'ailleurs un arrière-plan historique tout à fait intéressant sur la «Cour des Dames».

Amour, hier et aujourd'hui

La Princesse de Clèves met en scène une jeune femme parée de tous les dons, qui s'est mariée par convenance et par affection mais sans amour ni passion à un homme tombé amoureux fou d'elle, au demeurant le plus loyal des hommes. Elle se serait accommodée de cette situation si la passion n'était brusquement entrée dans son coeur avec la rencontre d'un homme plus séduisant qu'aucun autre, M. de Nemours.

C'est une histoire de tous les temps. On pourrait la transporter au XXIe siècle. La Princesse serait un top-model avide de passion et d'engagement. Elle aurait cédé aux avances d'un homme politique hyperactif et ambitieux, en mal de repères affectifs, puis, à un tournant de sa vie, disons, à l'approche de la cinquantaine, son coeur se serait embrasé pour un beau et grand publicitaire blond, cultivé et aimable...

Mais La Princesse de Clèves n'est pas l'apanage des châteaux et des palais... Ce roman, qui s'adressait aux jeunes filles de la noblesse contraintes à des mariages de raison, est d'une singulière actualité en notre temps, en France et en Europe, où l'immigration s'accompagne d'une percée des «mariages arrangés» ou plus simplement forcés.

La Princesse de Clèves parle au coeur des jeunes Françaises aux yeux noirs, qui craignent de devoir s'accommoder d'un mari de convenance, avec plus de vérité que tous les discoureurs de l'Assemblée, du gouvernement et des médias réunis.

Notre trésor commun, le français

Plus important que tout, le roman de Marie-Madeleine de Lafayette, comme quelques autres vieilleries, les fables de La Fontaine ou les comédies de Molière, donne du sens à notre attachement à la langue française. L'introduction de La Princesse de Clèves renferme en soi tout le raffinement de la langue et suffirait à nous convaincre du privilège qui est le nôtre de pouvoir la parler : «La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux...».

Pour les jeunes gens qui n'ont pas eu la chance d'apprendre le français au berceau mais le découvrent sur les bancs de l'école, ces sonorités musicales sont la récompense de leurs efforts. Persévéraient-ils si la langue française se réduisait à quelques borborygmes du genre : «Casse-toi, pauvre c...», «Descends, si t'es un homme !» ou «On y va à donf !» ? Si cela était, ne préféreraient-ils pas s'en tenir à leurs jargon de banlieue ou à la langue de leurs ancêtres ?

Un enjeu politique

L'enjeu politique est primordial, n'en déplaise à ceux qui n'ont d'oreilles que pour les jérémiades des grands distributeurs et des comptables du Trésor. La langue est le substrat de la communauté nationale ; elle fait sa cohésion et sa force. La littérature nous donne accès à un vocabulaire nuancé ; elle nous permet de mieux nous comprendre et, partant, nous évite le recours à l'injure (voir plus haut) et au repli tribal ; elle nous enseigne l'art de vivre ensemble, toutes classes confondues.

Pour ces raisons, de façon prosaïque, les administrations et les entreprises ont tout à gagner de salariés curieux de lire et pétris d'une bonne culture générale, et il n'est pas aberrant que l'on demande à de futurs agents de l'État ce qu'ils pensent de La Princesse de Clèves.

 

Source: http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=378

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07/04/2008

Motion de censure: Ayrault dénonce "la dérive atlantiste" de Sarkozy

PARIS - Le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault affirme, dans un entretien publié lundi sur "le figaro.fr", que "la décision de Nicolas Sarkozy d'envoyer des renforts en Afghanistan, annoncée devant les parlementaires anglais, représente une forme d'humiliation pour l'Assemblée nationale".

1549163555.2.jpgAlors que François Fillon affrontera mardi sa première motion de censure, déposée par la gauche "contre la politique d'alignement atlantiste" de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, M. Ayrault observe qu'"aucune leçon de l'engagement de la coalition en Afghanistan n'a été à ce jour tirée".

"Enfin, lors du sommet de l'Otan à Bucarest, il (Nicolas Sarkozy) a confirmé son projet de faire revenir la France dans le commandement intégré de l'Otan, brisant ainsi le consensus français sur l'autonomie stratégique du pays. Un consensus fragile et qui ne s'est pas construit en un jour puisque je vous rappelle qu'en 1966, lorsque le général de Gaulle avait décidé de quitter l'Otan, les socialistes avaient alors déposé une motion de censure contre cette décision", souligne le président du groupe socialiste.

Pour M. Ayrault, "face à la dérive atlantiste de Nicolas Sarkozy, il faut se mobiliser contre tout retour à une forme de politique des blocs". AP

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03/04/2008

Sarkozy confirme sa politique pro-atlantiste par l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy assiste mercredi soir et jeudi à Bucarest à son premier sommet de l'Otan, où il confirmera sa décision d'envoyer des renforts en Afghanistan, signant l'entrée de la France (sioniste) sur le "devant de la scène atlantiste".

Une semaine après sa visite d'Etat en Grande-Bretagne, ce nouveau rendez-vous international offre au président français l'occasion de peaufiner son "image d'homme d'Etat" et sa "stature régalienne" face à une opinion publique toujours méfiante à son égard.

1291735279.jpgEn envoyant des renforts en Afghanistan, un choix critiqué en France, Nicolas Sarkozy s'impose comme "chef des armées" et "directeur stratégique (sioniste) du pays".

"Dans ce domaine-là, il n'y pas de demi-mesure: on s'engage, ou pas", analyse Etienne de Durand, responsable des études de sécurité à l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Une opération militaire, c'est toujours risqué. La question est plutôt de savoir si on veut faire quelque chose ou pas ("to kill or not to kill civilians"..) en Afghanistan".

Envisagés lors la visite-éclair de Nicolas Sarkozy à Kaboul quelques jours avant Noël, confirmés la semaine dernière devant le Parlement britannique, les renforts tricolores devraient être de l'ordre de "quelques centaines de soldats", selon François Fillon.

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on se montre prudent sur les contours de ce renforcement. Aucune confirmation des informations délivrées ces derniers jours par des diplomates de l'Otan et la presse évoquant le déploiement, dans l'Est afghan, d'un millier de soldats français supplémentaires.

1400714128.jpg"L'important, c'est la décision de principe", explique un conseiller du chef de l'Etat, selon qui "la localisation précise et le nombre exact" des renforts "sera le résultat des conversations techniques entre militaires".

Paris a posé des conditions : une augmentation de l'aide publique internationale à l'Afghanistan et un engagement simultané des autres pays alliés - 40 pays sont engagés dans ce pays, dont 25 membres de l'Union européenne.

Les "critères" demandés par Nicolas Sarkozy sont contenus dans une lettre envoyée le 27 mars aux autres membres de l'Otan.

"BONNE VOLONTÉ", PESD EN "CONTREPARTIE"

Il y prône une "stratégie politique partagée, dont l'objectif serait un Afghanistan stabilisé, réconcilié avec lui-même, débarrassé du terrorisme et du trafic de drogue".

Quelque 1.500 militaires français sont stationnés actuellement en Afghanistan, majoritairement dans la région de Kaboul, dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Fias), sous commandement de l'Otan. Au total, un peu plus de 2.300 hommes sont impliqués.

1549163555.jpgL'armée française, qui y a perdu 14 hommes en sept ans, n'est pas engagée dans les zones les plus risquées, l'Est et le Sud, où Américains, Britanniques et Canadiens sont confrontés à de violents combats.

En envoyant les renforts réclamés par Washington, Nicolas Sarkozy met un point final au différend franco-américain engendré par la décision de Jacques Chirac de ne pas participer à l'opération alliée en Irak.

Par une attitude "décrispée" (suiviste), il espère aussi conduire Américains et Britanniques à lui laisser avancer ses (être un) pions sur un autre projet : la création d'une Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) dont la France fera une priorité de sa présidence de l'Union européenne, à partir du 1er juillet.

"L'idée est de donner des gages aux Européens atlantistes et aux Américains, d'en finir avec le rôle traditionnellement 'obstructionniste' de la France dans l'Otan, de faire preuve de bonne volonté", explique Etienne de Durand, "Paris espère, en contrepartie, relancer l'Europe de la défense".

Analyse partagée par un diplomate français: le sommet de Bucarest sera l'occasion, pour Nicolas Sarkozy, de "faire passer un double message. "Oui à la rénovation de l'Otan, et oui à des progrès tangibles, pragmatiques, ambitieux en matière de défense européenne pendant les six mois de notre présidence", souligne-t-il.

1074973645.jpgAttendu à Bucarest en fin d'après-midi mercredi, Nicolas Sarkozy pourrait repartir dès jeudi soir, et ainsi manquer le sommet Otan-Russie prévu vendredi en présence de Vladimir Poutine.

Mardi, François Fillon a réaffirmé que Paris n'entendait pas donner son feu vert à l'entrée de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'Otan, défendue par Washington. Ce n'est "pas la bonne réponse" à l'équilibre des forces entre l'Europe et la Russie, a estimé le Premier ministre. La France veut "sur ce sujet avoir un dialogue" avec les autorités russes".

Dans la capitale roumaine, Nicolas Sarkozy aura plusieurs entretiens bilatéraux, notamment avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et les présidents afghan Hamid Karzaï, turc Abdullah Gül et ukrainien Viktor Iouchtchenko.

27/03/2008

Une offense à la nation

Communiqué

Nicolas Sarkozy annonce au Parlement britannique que la France va encore renforcer sa présence militaire en Afghanistan.

1577298220.jpgLe peuple français apprend cette nouvelle, qui concerne son armée, lors d’une visite du chef de l’Etat à l’étranger.

Il en est de même pour le Parlement français.

Cette désinvolture dans l’empressement à jouer les supplétifs des Anglo-américains est une offense à la Nation.

En outre, la France n’a rien à faire en Afghanistan. Nos soldats n’ont pas à risquer leur vie pour les manèges géopolitiques de l’Oncle Sam.

http://www.frontnational.com/communique_detail.php?id=1640

21/03/2008

L'Iran menace la sécurité de l'Europe, prétend Sarkozy

CHERBOURG, Manche (Reuters) - Le programme nucléaire iranien menace la sécurité de l'Europe, a déclaré Nicolas Sarkozy.

2081820852.jpg"L'Iran accroît la portée de ses missiles alors que de graves soupçons pèsent sur son programme nucléaire", a dit le président français lors d'un discours sur la défense à Cherbourg, à l'occasion de la mise à l'eau du quatrième sous-marin nucléaire français, Le Terrible.

"C'est bien la sécurité de l'Europe qui est en jeu", a-t-il ajouté.

"Face à la prolifération, la communauté internationale doit être unie, la communauté internationale doit être résolue", a souligné le président français.

Matthias Blamont

 

Commentaires du PNF :

Il y a plus d’un an et demi, dans nos colonnes, nous écrivions que Sarkozy le sioniste était un va-t-en-guerre, un " faucon " obnubilé par la sécurité d’Israël, " pays ami de la France " qui massacre quotidiennement des femmes et des enfants avec des armes fournies gratuitement par l’Oncle Sam.

Sarkozy a depuis longtemps fait tomber le masque sur ses réelles motivations et intentions. Il est sioniste dans le sang, et n’hésitera pas à répandre le sang en Iran dans une guerre préventive. Le 21 ème siècle semble bien mal engagé, à moins que le peuple américain ne reprenne ses exprits et son indépendance vis-à-vis de ses médias en propulsant Obama à la Maison Blanche.

Malheureusement, les " faucons " néo-conservateurs de Paris et Washington auront peut-être pris leurs initiatives guerrières avant l’heure des élections américaines.

Les médias français diffusent depuis quelques semaines de nombreux reportages sur les forces spéciales et l’armée française. Cela tend à croire que c’est une manœuvre de préparation de l’opinion publique française à une guerre contre l’Iran (que les médias s’empresseront de décrire comme étant de simples frappes " chirurgicales "…).

Où sont passés les gaullistes ? Où est passée la culture de liberté et de débat démocratique dans le pays des Lumières ? A vau-l’eau semble-t-il.

Comme a dit Chirac, si l’Iran a la bombe atomique, et alors ? L’Iran n’utilisera pas la bombe. La bombe atomique est faite pour ne pas être utilisée, c’est un moyen de dissuasion.

Les services de renseignement américains ont sorti un rapport au mois d’août (publié seulement trois mois plus tard..) pour dire que selon eux l’Iran avait arrêté son programme nucléaire. Et malgré cela, la " communauté internationale " (idée vague qui cache en fait une vision impérialiste du monde, la " communauté internationale " pouvant être traduite comme étant " la communauté des pays contrôlés par le lobby sioniste international ") continue de vouloir empêcher l’Iran d’acquérir la technologie du nucléaire civil.

Tant que le problème de la colonisation de la Palestine par les Juifs ne sera pas réglé (la meilleure solution étant la construction d’un Etat juif sur le territoire américain par exemple), les guerres continueront, ad vitam æternam.