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03/04/2008

Sarkozy confirme sa politique pro-atlantiste par l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy assiste mercredi soir et jeudi à Bucarest à son premier sommet de l'Otan, où il confirmera sa décision d'envoyer des renforts en Afghanistan, signant l'entrée de la France (sioniste) sur le "devant de la scène atlantiste".

Une semaine après sa visite d'Etat en Grande-Bretagne, ce nouveau rendez-vous international offre au président français l'occasion de peaufiner son "image d'homme d'Etat" et sa "stature régalienne" face à une opinion publique toujours méfiante à son égard.

1291735279.jpgEn envoyant des renforts en Afghanistan, un choix critiqué en France, Nicolas Sarkozy s'impose comme "chef des armées" et "directeur stratégique (sioniste) du pays".

"Dans ce domaine-là, il n'y pas de demi-mesure: on s'engage, ou pas", analyse Etienne de Durand, responsable des études de sécurité à l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Une opération militaire, c'est toujours risqué. La question est plutôt de savoir si on veut faire quelque chose ou pas ("to kill or not to kill civilians"..) en Afghanistan".

Envisagés lors la visite-éclair de Nicolas Sarkozy à Kaboul quelques jours avant Noël, confirmés la semaine dernière devant le Parlement britannique, les renforts tricolores devraient être de l'ordre de "quelques centaines de soldats", selon François Fillon.

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on se montre prudent sur les contours de ce renforcement. Aucune confirmation des informations délivrées ces derniers jours par des diplomates de l'Otan et la presse évoquant le déploiement, dans l'Est afghan, d'un millier de soldats français supplémentaires.

1400714128.jpg"L'important, c'est la décision de principe", explique un conseiller du chef de l'Etat, selon qui "la localisation précise et le nombre exact" des renforts "sera le résultat des conversations techniques entre militaires".

Paris a posé des conditions : une augmentation de l'aide publique internationale à l'Afghanistan et un engagement simultané des autres pays alliés - 40 pays sont engagés dans ce pays, dont 25 membres de l'Union européenne.

Les "critères" demandés par Nicolas Sarkozy sont contenus dans une lettre envoyée le 27 mars aux autres membres de l'Otan.

"BONNE VOLONTÉ", PESD EN "CONTREPARTIE"

Il y prône une "stratégie politique partagée, dont l'objectif serait un Afghanistan stabilisé, réconcilié avec lui-même, débarrassé du terrorisme et du trafic de drogue".

Quelque 1.500 militaires français sont stationnés actuellement en Afghanistan, majoritairement dans la région de Kaboul, dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Fias), sous commandement de l'Otan. Au total, un peu plus de 2.300 hommes sont impliqués.

1549163555.jpgL'armée française, qui y a perdu 14 hommes en sept ans, n'est pas engagée dans les zones les plus risquées, l'Est et le Sud, où Américains, Britanniques et Canadiens sont confrontés à de violents combats.

En envoyant les renforts réclamés par Washington, Nicolas Sarkozy met un point final au différend franco-américain engendré par la décision de Jacques Chirac de ne pas participer à l'opération alliée en Irak.

Par une attitude "décrispée" (suiviste), il espère aussi conduire Américains et Britanniques à lui laisser avancer ses (être un) pions sur un autre projet : la création d'une Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) dont la France fera une priorité de sa présidence de l'Union européenne, à partir du 1er juillet.

"L'idée est de donner des gages aux Européens atlantistes et aux Américains, d'en finir avec le rôle traditionnellement 'obstructionniste' de la France dans l'Otan, de faire preuve de bonne volonté", explique Etienne de Durand, "Paris espère, en contrepartie, relancer l'Europe de la défense".

Analyse partagée par un diplomate français: le sommet de Bucarest sera l'occasion, pour Nicolas Sarkozy, de "faire passer un double message. "Oui à la rénovation de l'Otan, et oui à des progrès tangibles, pragmatiques, ambitieux en matière de défense européenne pendant les six mois de notre présidence", souligne-t-il.

1074973645.jpgAttendu à Bucarest en fin d'après-midi mercredi, Nicolas Sarkozy pourrait repartir dès jeudi soir, et ainsi manquer le sommet Otan-Russie prévu vendredi en présence de Vladimir Poutine.

Mardi, François Fillon a réaffirmé que Paris n'entendait pas donner son feu vert à l'entrée de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'Otan, défendue par Washington. Ce n'est "pas la bonne réponse" à l'équilibre des forces entre l'Europe et la Russie, a estimé le Premier ministre. La France veut "sur ce sujet avoir un dialogue" avec les autorités russes".

Dans la capitale roumaine, Nicolas Sarkozy aura plusieurs entretiens bilatéraux, notamment avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et les présidents afghan Hamid Karzaï, turc Abdullah Gül et ukrainien Viktor Iouchtchenko.

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