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17/08/2008

Ossétie du Sud: Bush a donné l’ordre d’attaque à l’armée géorgienne (Chavez)

Le président vénézuélien Hugo Chavez estime que l’ordre de lancer une opération militaire contre l’Ossétie du Sud a été donné aux forces armées géorgiennes par Georges Bush, a annoncé vendredi la radio vénézuélienne Union.

“L’administration des Etats-Unis, à laquelle les dirigeants géorgiens sont totalement soumis, a provoqué l’incendie qui a embrasé le Caucase. Le président américain, l’impérialiste Georges Bush, a sans aucun doute donné l’ordre aux forces armées géorgiennes d’envahir l’Ossétie du Sud en brûlant les villes et les villages et en tuant des innocents. La partie russe avaient toutes les raisons d’agir comme elle l’a fait”, a déclaré le président vénézuélien à Asuncion (capitale du Paraguay), lors de l’investiture du président élu paraguayen Fernando Lugo.

D’après lui, l’empire américain a essayé de cerner la Russie qui est récemment, grâce à Vladimir Poutine, redevenue une puissance mondiale.

D’après un communiqué du gouvernement vénézuélien diffusé récemment, le conflit en Ossétie du Sud a été concocté par les Etats-Unis dont ils sont le principal coupable, le pays étant loin de vouloir instaurer la paix dans le Caucase.

L’agression géorgienne a été qualifiée d’inadmissible par les dirigeants vénézuéliens, tandis que les actions russes étaient conformes aux accords internationaux, stipule le communiqué.

Source: Euro - Rus - http://eurorus4fr.wordpress.com/2008/08/15/ossetie-du-sud...

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Ossétie du Sud: le Hezbollah salue l’échec de “l’aventure” américano-israélienne

La crise en Ossétie du Sud est le résultat d’une “aventure” orchestrée par les Etats-Unis et Israël, a estimé jeudi soir à Beyrouth le leader du mouvement islamiste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah.

armée russe en géorgie.jpg“Ce qui se passe en Géorgie est une bonne leçon pour tous ceux qui souhaitent se laisser entraîner par les Etats-Unis dans leurs aventures”, a-t-il estimé dans un discours prononcé à l’occasion du 2e anniversaire de la fin de la guerre israélo-libanaise de 2006, retransmis par la télévision libanaise.

Toutes les actions entreprises par Washington sont “coordonnées avec Israël” et visent en fin de compte à “sauver l’Etat hébreu” et à “garantir ses intérêts”, a poursuivi M. Nasrallah, arguant que l’armée géorgienne était équipée d’armes israéliennes et qu’étaient présents en Géorgie des inspecteurs et des généraux israéliens, qui avaient dirigé l’intervention armée contre le Liban.

Les projets américains visant à “briser la région (du Proche-Orient) pour complaire à Israël” sont “voués à l’échec”, a résumé le leader du Hezbollah.

Publié par Kris Roman

Source: http://eurorus4fr.wordpress.com/2008/08/15/ossetie-du-sud...

16/08/2008

Plus de 1 000 conseillers militaires Israéliens en Georgie selon Debka File

11 août 2008 - Par IsraelValley Desk

guerre géorgie.jpg

 

Selon le journal israélien Debka File, " ces conseillers ont indubitablement participé de façon active aux préparatifs militaires de l’armée géorgienne pour la prise de Tskhinvali, la capitale sud-ossète, vendredi ". Et pour cause : les compagnies pétrolières occidentales, parmi lesquelles des firmes israéliennes, aimeraient bien s’assurer le contrôle du transport du pétrole d’Azerbaïdjan et les gazoducs du Turkménistan, qui traversent la Géorgie.

Selon Debka File, citant des sources militaires israéliennes, " d’intenses négociations ont lieu entre Israël, la Turquie, la Géorgie, le Turkménistan et l’Azerbaïdjan pour que les pipelines atteignent la Turquie puis, de là, le terminal pétrolier d’Ashkelon et enfin le port d’Eilat, sur la Mer rouge. A partir de là, les supertankers pourront acheminer le gaz vers l’Extrême-Orient à travers l’Océan indien ".

L’année dernière, le Président géorgien a mandaté plusieurs centaines de conseillers militaires travaillant pour des compagnies privées israéliennes de sécurité - un nombre que l’on estime à plus d’un millier - pour entraîner les forces armées géorgiennes. Tbilissi a également acheté à l’Etat hébreu des systèmes de renseignement et de sécurité électronique.

Ces dernières semaines, Moscou a demandé de façon répétée à Israël de cesser son aide militaire à la Géorgie. Jérusalem a rétorqué que celle-ci était essentiellement " défensive ". Une " aide défensive " qu’on a pu voir à l’œuvre ces derniers jours et qui cadre parfaitement avec la notion israélienne de " légitime défense préventive ", cette hérésie au regard du Droit international qui a toujours été unanimement condamnée, mais que le président géorgien Mikhaïl Saakachvili semble avoir fait sienne.

 

Par Youval Barzilaï
Rubrique: Actualité
Publié le 10 août 2008 à 09:39

Le missilier RAFAEL et ISRAEL AERONAUTICS INDUSTRIES (IAI) quittent officiellement la Georgie. Les chiffres officiels parlent de ventes d’armes de 200 millions de dollars par an par Israël à la Géorgie.

Ce chiffre est peut-être inexact. La censure militaire en Israël veille. Une profonde coopération militaire entre les deux pays, surtout dans le domaine des drones, du matériel de vision nocturne, ainsi que des roquettes existe.

Les exportateurs israéliens d’armes ont récemment protesté car le Gouvernement israélien avait bloqué des deals d’une ampleur considérable.

La Géorgie est considérée à Jérusalem comme un allié important d’Israël. Les liaisons entre les deux pays sont importantes. Poutine a demandé aux Israéliens d’arrêter en urgence la livraison d’armes. Des menaces ont même eu lieu. La Russie peut se servir de la Syrie pour se venger et vendre des armes sophistiquées.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a recommandé un gel des ventes d’armes israéliennes à la Géorgie de crainte de réactions de la Russie.

Selon Kol Israel ce matin : “Les combats entre armées russes et géorgiennes en Ossétie du Sud ont poussé les consultants militaires israéliens qui travaillaient en coopération avec les forces géorgiennes à quitter le pays”. Selon la Russie, au moins 2.000 personnes auraient été tuées depuis le début des combats en Ossétie du Sud. 6.000 soldats russes sont entrés sur le territoire géorgien et 4.000 autres se prépareraient à un débarquement depuis la Mer Noire.

Selon Aroutz 7 : “Plus de 200 Juifs vivant à proximité des zones de combats ont déjà été évacués par l’Agence juive et réinstallés dans la capitale géorgienne de Tbilisi. La plupart d’entre eux sont originaires du village de Gori”.

La Géorgie est un pays eurasien situé sur la côte est de la mer Noire et sur les montagnes du Caucase. La Géorgie a des frontières avec la Russie au nord, et avec la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sud. Sa capitale est Tbilissi.—

Source: http://www.juif.org/go-blogs-9642.php

Israël a soutenu militairement la Géorgie

Intéressant et éclairant article de Serge Dumont, correspondant du Temps à Tel-Aviv.

Quatrième producteur mondial d’équipements militaires, Israël est devenu l’un des trois principaux fournisseurs d’armes de la Géorgie. Outre les drones - dont un exemplaire a été abattu il y a quatre mois par l’armée russe - l’industrie militaire israélienne a livré des lance-roquettes et de l’appareillage électronique destiné à améliorer les performances des chasseurs-bombardiers Sukhoï et des hélicoptères Scorpion géorgiens.

ministre de la défense géorgien.jpgIl y a environ un an, le ministre géorgien de la Défense - qui a vécu un temps en Israël avant de retourner dans son pays - a envisagé de commander des chars Merkava, le nec plus ultra de la production militaire de l’Etat hébreu, mais l’administration américaine s’est opposée à ce marché qui aurait été considéré comme une «provocation» par Moscou. Mais Washington a laissé faire lorsqu’Israël a livré des milliers de fusils mitrailleurs Tabor, ainsi que des missiles sol-air et air-air à l’armée géorgienne.

En 2007, plusieurs ex-officiers supérieurs de Tsahal - l’armée israélienne - ont aussi été recrutés comme «conseillers» de leurs collègues géorgiens. Les plus connus sont le général Israël Ziv et le lieutenant colonel Gal Hirsh. Le premier a notamment commandé les opérations militaires dans la bande de Gaza lorsqu’elle était occupée par Israël. Le second était chargé des opérations dans la région de Ramallah au début de la deuxième Intifada. Il avait placé des chars dans l’enceinte de la colonie de Psagot surplombant Ramallah et ordonné qu’ils ouvrent le feu plusieurs fois par jour. Promu le long de la frontière libanaise, il commandait les troupes lorsque deux soldats israéliens ont été enlevés par le Hezbollah en juillet 2006. Ses maigres performances durant la deuxième guerre du Liban l’ont poussé à la démission.

Quelques heures après le déclenchement du conflit entre la Russie et la Géorgie, les autorités israéliennes ont enjoint à ces ex-généraux de se faire discrets. Par ailleurs, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a proposé à Ehoud Olmert et à son collègue de la Défense Ehoud Barak de geler les contrats de livraison d’armement en cours.

«Israël marche sur des œufs», explique le chroniqueur militaire Allon Ben David Harel. «Certes, ses ventes d’armes représentent un apport budgétaire en devises fortes d’autant plus appréciable que la Géorgie paie rubis sur l’ongle. Mais la Russie dispose de moyens de pression sur Israël. Elle pourrait par exemple renforcer sa collaboration militaire avec l’Iran ou vendre des armes plus sophistiquées à la Syrie en sachant très bien qu’une partie se retrouvera dans les entrepôts du Hezbollah. Cette perspective donne des sueurs froides à nos dirigeants qui cherchent à se sortir du bourbier géorgien sans vexer Tbilissi et sans donner l’impression de plier devant les ukases de Moscou.»

Photo : Le ministre de la Défense géorgien David Kezerashvili

Source: http://www.no-media.info/1177/des-militaires-israeliens-%...

Bruno Guigue l’honnête homme, sanctionné


M. Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes, a été récemment limogé pour avoir diffusé, sur le site Oumma.com, un article intitulé « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU ». M. Guigue a, par ailleurs, publié plusieurs livres sur le conflit israélo-arabe et la situation au Proche-Orient(*) et ses opinions à ce sujet étaient connues.
Bruno_Guigue_texte.jpg
 Bruno Guigue

Pourquoi donc l’a-t-on limogé maintenant ? Pourquoi n’a-t-on retenu que deux seules phrases, extraites du long article qui s’en prenait essentiellement à une tribune publiée dans Le Monde sous le titre « L’ONU contre les droits de l’homme » [1] ; tribune signée notamment par Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel ?

C’est la question pertinente qui est posée dans un article qui mérite, à notre avis, une lecture exhaustive [2].

L’auteur de cet article, Nidal, trouve une première explication à la question posée, dans le fait qu’« Israël lance sa campagne contre Durban 2 » [3].

- Il relève, en effet, que « le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU organise en 2009 une seconde conférence mondiale contre le racisme à Durban, après celle de 2001, dénoncée par Israël et les États-Unis comme un « cirque » antisémite et anti-israélien ».

- Il observe que, depuis février 2008, « les milieux sionistes se passionnent pour la préparation de cette conférence (alors que le sujet ne passionne tout de même pas les foules) : il faut délégitimer la conférence de manière préventive ».

- Il remarque que tel apparaît bien le but de la tribune publiée dans Le Monde sous le titre « L’ONU contre les droits de l’homme », et qui dénonce le « Conseil des droits de l’homme », organisateur de la conférence de Durban (tribune contre laquelle a réagi M. Guigue dans l’article qui lui est reproché).

- Il trouve une seconde explication dans une volonté de « mise au pas de l’exécutif » de la part d’un nouveau gouvernement pro-israélien qui « aura le sentiment de se heurter à une administration moins... convaincue », et dans le fait que « l’orientation « pro-arabe » de l’administration française est au cœur des préoccupations des agitateurs pro-israéliens ».

- Il relève enfin, exemples à l’appui, que le « devoir de réserve » invoqué pour limoger M. Guigue ne s’applique, à sens unique, que lorsque l’on s’en prend à Israël, et pas quand on s’en prend aux musulmans.

Il nous paraît que l’auteur de cet article a bien vu les enjeux de l’affaire et la stratégie mise en œuvre.

Le lancement et la manipulation de débats (qui vont dans le sens de la politique belliciste néoconservatrice des Etats-Unis et de leur nouveau petit caniche sarkozyien - contre Durban, contre le Soudan au sujet du Darfour, contre la Chine par Tibétains instrumentalisés et interposés, contre Chavez, contre le Hamas, contre le Hezbollah, l’Iran, la Syrie, etc) contre les cibles du lobby pro-israélien français a commencé il y a fort longtemps. Mais elle est devenue très efficace depuis que les prétendus « nouveaux philosophes » (qui n’ont jamais rien apporté à la philosophie) sont dans les coulisses de la présidence Sarkozy.

Quant au fait que l’UJPF (Union Juive Française pour la Paix) ait apporté son soutien [4] à Bruno Guigue, on ne peut que s’en féliciter. Mais cela ne permet pas d’oublier que des responsables de cette association se sont employés, ces dernières années, à lancer des appels à la « vigilance », à isoler et ostraciser nombre de gens en les accusant à tort et à travers d’« antisémitisme » parce qu’ils critiquaient la politique d’Israël d’une manière qui ne leur convenait pas (pour des raisons idéologiques ?), et à alimenter des campagnes mensongères.

On pourra vraiment croire que l’UJFP ne pratique pas, selon ses propres convenances, une défense à la tête du client, lorsqu’elle prendra la défense de tous ceux qui, à cause de leur critique d’Israël, se sont vus traînés dans la boue. Nous pensons par exemple à Dieudonné, que le président de l’UJFP Pierre Stambul a contribué à salir [5], alors qu’il était déjà la cible du CRIF et d’avocats qui le traînaient d’un tribunal à l’autre. Le jour où cette association présentera ses excuses à tous ceux que ses dirigeants ont insultés nous pourrons la croire sincère dans ses positions.

Silvia Cattori

(*) Parmi ces ouvrages : « Aux origines du conflit israélo-arabe », et « Proche-Orient : la guerre des mots », Editions l’Harmattan
Pour l’article qui lui a valu d’être limogé, voir :
http://oumma.com/Quand-le-lobby-pro-israelien-se


 

[1] Voir : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/27/l-onu-c...

[2] « Commentaires sur l’affaire du sous-préfet limogé »
http://tokborni.blogspot.com/2008/03/commentaires-sur-laf...

[3] À la Conférence Mondiale contre le Racisme, organisée à Durban en septembre 2001 sous la houlette du haut commissaire des Droits de l’Homme à l’ONU, Israël a été désigné comme Etat raciste.

[4] Soutien assorti toutefois d’une étrange réserve lorsque l’UJFP nuance le propos de Bruno Guigue en disant qu’Israël « n’est sans doute pas le seul » pays dont les snippers tirent sur des petites filles à la sortie des écoles. Les responsables de l’UJFP peuvent-ils citer un pays où, depuis 1987, des bataillons de soldats en jeeps et chars entrent, jour après jour, parfois plusieurs fois par jour, dans les camps de réfugiés de Jenin et de Balata comme nous l’avons vu nous-mêmes, exciter les enfants, les provoquer jusqu’à ce que ces enfants, fous de rage lancent des pierres, et en tirer ainsi prétexte pour les viser, les blesser, les mutiler, les tuer ?
J’ai été personnellement témoin des crimes de l’armée israélienne sur les enfants, voir par exemple :
- « Les enfants de Market Street », 22 mars 2004.
- « BALATA ou la mort à petit feu », 12 décembre 2003
- « Tsahal : une armée qui mène la guerre contre des enfants », 3 décembre 2003

[5] M. Stambul est intervenu auprès de sites pour faire enlever un entretien de Dieudonné qu’il accusait d’antisémitisme, par exemple. « Je suis assez ahuri de trouver cet "entretien" de Sylvia Cattori et de Dieudonné (…) Si ce genre d’article continue de passer sur « Marseille solidaire » je demanderai à être désinscrit »
- Voir : « Palestine : l’ampleur de la tragédie exige un soutien sans faille », 30 janvier 2005

 


Toutes les versions de cet article :
- Bruno Guigue l´onesto sanzionato

Pétrole et Pseudo Indépendance du Kosovo

Jeudi 19 Juin 2008 Mireille Delamarre

Le Conseil de Sécurité doit se réunir en fin de semaine pour statuer sur le Kosovo. Cette région occupe une position stratégique sur la route du pétrole en provenance de la Mer Caspienne, ce qui explique l’intérêt des US et de certains pays de l’UE à soutenir sa pseudo indépendance.

Le 17 février le Kosovo s’est auto-proclamé indépendant de la Serbie. Sans surprise, son « indépendance » a immédiatement été reconnue par les US, l’Allemagne, la Grande Bretagne, la France. Le Kosovo est un minuscule territoire, mais, dans le grand jeu des politiques pétrolières, il a une importance inversement proportionnelle à sa taille.

Le Kosovo n’a pas de pétrole mais sa situation géographique est stratégique pour le pipeline Trans-Balkan – connu sous le nom de pipeline AMBO du nom de son constructeur et opérateur la société pétrolière albano-macédono-bulgare enregistrée aux US – qui le traversera.

Le pipeline pompera le pétrole de la Mer Caspienne à partir du port bulgare de Burgas et l’acheminera, via la Macédoine, jusqu’au port albanais de Vlora. De là, il sera ensuite transporté vers les pays européens et les Etats-Unis. Le pipeline AMBO, dont le coût est estimé à 1,1 billion de $, permettra tout spécialement à des sociétés qui opèrent dans la Mer Caspienne de livrer le pétrole par bateau jusqu’à Rotterdam et la côte Est des Etats-Unis pour un coût très inférieur à ce qui se pratique actuellement.

Quand il sera opérationnel en 2011, le pipeline fera partie du corridor d’infrastructures incontournables Est-Ouest, qui comprend autoroute, chemin de fer, et lignes de communications téléphoniques en fibre optique. Ce pipeline amènera le pétrole directement sur le marché européen en éliminant le trafic des pétroliers qui passent par les eaux écologiquement sensibles des Mers Egée et Méditerranée.

En 2000, l’Agence de Commerce et de Développement des US a financé une étude de faisabilité pour un pipeline actualisant et élargissait l’étude originelle de faisabilité du projet datant du début 1996. Ce sont les Services Energie Brown &Root, une filiale britannique propriété exclusive d’ Halliburton, qui ont réalisé le projet d’étude d’origine.

Le document de l’Agence pour le Commerce et le Développement US publié en Mai 2000, affirme que le pipeline est d’un intérêt stratégique pour les US. Selon ce document, le pipeline fournira du pétrole et du gaz pour le marché américain d’une valeur estimée à 600 millions de $ par mois. Il ajoute que le pipeline est nécessaire parce que le pétrole provenant de la Mer Caspienne « dépassera rapidement la capacité sécurisée du Bosphore comme voie d’acheminement ». Ce plan permettra, comme le note d’Agence, de « fournir un apport constant de pétrole brut pour les raffineries américaines, fournira aux sociétés américaines un rôle clé dans le développement du corridor vital Est - Ouest, et fera avancer les aspirations à la privatisation souhaitée par le gouvernement US dans la région, et facilitera une intégration rapide des Balkans dans l’Europe de l’Ouest. »

Selon l’Agence, la construction de ce pipeline est soutenue « depuis 1994 ».

En novembre 1998, Bill Richardson, le secrétaire à l’énergie de l’époque avait annoncé sa politique d’extraction et d’exportation du pétrole de la Mer Caspienne. « Il s’agit de la sécurité énergétique de l’Amérique » avait-il expliqué. « C’est aussi pour empêcher l’acheminement via des voies intérieures par ceux qui ne partagent pas nos valeurs. Nous essayons d’attirer ces nouveaux pays indépendants vers l’Ouest. »

« Nous aimerions les voir dépendre des intérêts commerciaux et politiques occidentaux plutôt que de se diriger ailleurs. Nous avons fait un investissement politique substantiel dans la Caspienne, et c’est très important pour nous qu’à la fois la carte du pipeline et la politique donnent satisfaction ».

Le Professeur Michel Chossudovsky, auteur de « America at War in Macedonia et Directeur du site Global Research ( www.globalresearch.ca) fournit une approche en profondeur sur le projet de pipeline pétrolier albano-macedono-bulgare :

« Le consortium pour le pipeline AMBO basé aux US est directement lié au pouvoir politique et militaire des US et de la société d’énergie du vice président Dick Cheney, Halliburton. L’étude de faisabilité pour le pipeline pétrolier Trans –Balkan AMBO, réalisée par une société internationale d’ingénierie Brown& Root Ltd (une filiale britannique d’Halliburton) a déterminé que le pipeline sera intégré au corridor d’infrastructure incluant autoroute, voie de chemin de fer, lignes de communication téléphoniques en fibre optique.

« White and Case LLT, un cabinet juridique de New York auquel rejoint, pure coïncidence, par le président William J. Clinton quand il a quitté la Maison Blanche, possède également une part dans l’affaire du pipeline AMBO.

« Et à la fin de l’étude de faisabilité par Halliburton, un directeur exécutif d’Halliburton a été nommé CEO d’AMBO. Halliburton a aussi obtenu un contrat de service pour les troupes US dans les Balkans et construit « Bondsteel » au Kosovo, qui maintenant constitue « la plus grande base militaire Américaine à l’étranger construite depuis le Vietnam. »

Pour ce faire, en juin 1999, juste après les bombardements sur la Yougoslavie, les forces armées US se sont emparés de 500 hectares de terre cultivable au Sud Est du Kosovo, près de la frontière avec la Macédoine, pour y construire ce camp « Bondsteel ».

« Le projet de pipeline Trans-Balkans AMBO relierait les pipelines des corridors entre la Mer Noire et le bassin de la Mer Caspienne, qui se trouve être le centre des plus grandes réserves de pétrole non exploitées du monde. La militarisation de ces différents corridors fait partie intégrale du plan de Washington. »

Favorable aux négociations sur les pipelines AMBO, le gouvernement US les a directement soutenu via l’Agence pour le Commerce et le Développement (TDA) et l’Initiative pour le Sud Balkan (SBDI). Le TDA a suggéré que l’Albanie, la Macédoine et la Bulgarie auraient besoin d’utiliser des synergies régionales pour lever des capitaux publics et privés (des sociétés US), tout en affirmant la responsabilité du gouvernement US « pour concrétiser l’initiative ».

Le gouvernement US a rempli son rôle en faisant la promotion du projet AMBO, accordant plusieurs contrats de service à Halliburton pour les troupes US dans les Balkans, dont un contrat de cinq ans en 2005 accordé par l’Armée US d’une valeur de 1, 25 billion, malgré les accusations criminelles portées à l’encontre d’Halliburton sur lesquelles enquête le FBI actuellement selon Craig A. Brannagan auteur de « On the Political Executive : Public or Private ?.

Pour toutes ces raisons, et celles énumérées ci-dessous, l’indépendance du Kosovo est un leurre. L’UE, intéressée par cette nouvelle voie d’approvisionnement en pétrole, veut y établir une mission européenne de police et de sécurité, et les US, via l’OTAN, et la base « Bondsteel » - qui possède la plus grande prison du Kosovo où les personnes y sont détenues sans aucun chef d’accusation, ni possibilité d’avoir recours à un avocat où être traduites devant un tribunal - veulent y établir une présence permanente, tout ceci, avec la complicité du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon. La politique étrangère, la sécurité, la police, le judiciaire, tout ce qui est tribunaux et prisons, seront sous contrôle UE/OTAN/US.

Seul le veto de la Russie au Conseil de Sécurité peut déjouer ce plan de main mise sur une partie du territoire de la Serbie, pour des raisons purement économiques, en violation flagrante de sa souveraineté et de la Charte des Nations Unies.

Sources de certaines informations : article de Abdus Sattar Ghazari intitulé « The Oil Factor in Kosovo Independence » 24/02/08 - www.amperspective.com/html/the_oil_factor_in_kosovo.html

Jeudi 19 Juin 2008 Mireille Delamarre

Source: Association Serbie - Lien: http://serbie.org/spip.php?article542

Snipers israéliens avec des enfants dans leurs lignes de mire

 Gaza - 29-06-2005

Par Chris McGreal > chris.mcgreal@guardian.co.uk

Ce fut le tir sur Asma Mughayar qui a balayé tous les derniers doutes que j'avais sur la façon dont les soldats israéliens tuaient tant d'enfants et de civils palestiniens.
1217072465-palestinian-mourners-pray-next-to-the-bodies-of-four-youths.jpgAsma, 16 ans, et son plus jeune frère, Ahmad, ramassaient le linge sur le toit de leur maison au sud de la bande de Gaza au mois de mai l'an dernier quand ils ont été abattus par un sniper de l'armée israélienne.
Ni l'un ni l'autre enfant n'était armé ou ne menaçait le soldat, qui a tiré, invisible, par un trou percé dans le mur d'un bloc d'appartements voisins.


L'armée a dit qu'ils avaient sauté tous les deux sur une bombe palestinienne plantée dans le sol pour tuer des soldats. Les cadavres offraient un rapport différent.

A la morgue de Rafah, Asma était étendue avec un seul trou de balle dans la tempe; son frère 13 ans avait un seul impact de balle au front. Il n'y avait aucune autre blessure, certainement pas de conséquence à une explosion.

Confronté avec cela, l'armée a changé son rapport et a prétendu qu'ils avaient été tués tous les deux par un Palestinien, bien qu'il y avait une preuve convaincante qui montrait du doigt le repaire du sniper israélien.

Ce que les militaires n'ont pas fait, c'était de demander à ses soldats pourquoi ils ont donné un faux rapport des décès ou de parler aux parents des enfants ou aux autres témoins.


Quand les journalistes ont fait pression sur la question, l'armée a promis une enquête complète, mais quelques semaines plus tard elle a été tranquillement abandonnée. C'est devenu la norme dans une armée qui semble estimer qu'il vaut mieux se protéger de toute responsabilité que de vivre selon son affirmation d'être "l'armée la plus morale au monde".

Comme l'ont fait remarqué les parents de Tom Hurndall hier après la condamnation d'un sergent israélien pour l'homicide involontaire de leur fils, le soldat a été jugé seulement parce que la famille britannique a eu les ressources pour mettre assez de pression.

Mais il n'y a eu aucune justice pour les parents des centaines d'enfants palestiniens tués par des soldats israéliens.


2472140535-olmert-doute-d-un-accord-de-paix-avec-les-palestiniens.jpgSelon le groupe des Droits de l'Homme israélien, B'Tselem, l'armée a tué 1.722 civils palestiniens - plus d'un tiers d'entre eux étaient des mineurs – ainsi que 1.519 combattants, puisque l'Intifada a commencé il y a presque cinq ans; les chiffres israéliens comparables sont 658 civils tués – dont 17% de mineurs - et 309 militaires.

L'armée a enquêté sur seulement 90 décès palestiniens, comme d'habitude sous la pression extérieure.
Sept soldats ont été condamnés : trois pour homicide involontaire, aucun pour meurtre.


Le mois dernier, un tribunal militaire a condamné un soldat à 20 mois en prison pour avoir abattu un homme palestinien qui ajustait son antenne de TV, pourtant, la plus longue peine pour la mort d'un civil, et moins que ce qu'obtiennent les objecteurs de conscience israéliens pour refuser de servir dans l'armée.

B'Tselem argue du fait que le manque de responsabilité et de règles d'engagement qui "encouragent une attitude de gâchette facile parmi des soldats" ont créé une "culture d'impunité" - une opinion soutenue par le groupe des Droits de l'Homme basé à New-York, Human Rights Watch, qui a décrit la semaine dernière que de nombreuses enquêtes des meurtres de civils comme une "imposture... qui encourage les soldats à penser qu'ils peuvent littéralement s'en tirer avec le meurtre".


Au sud de Gaza, les meutres ont lieu dans un climat qui se résume à une forme de terreur contre la population.

Le tir aléatoire dans Rafah et Khan Yunis a pris des centaines de vies, dont cinq enfants abattus alors qu'ils étaient assis à leurs bureaux de l'école.

Beaucoup d'autres sont morts quand les snipers devaient savoir qui était dans leurs viseurs - enfants jouant au football, assis à l'extérieur de la maison, qui rentrent de l'école.

Presque toujours les "enquêtes" se sont résumées à demander au soldat qui a tiré sur la gachette ce qui s'est passé - souvent ils affirment qu'il y avait un échange de tirs quand il n'y en avait aucun - et en le présentant comme un fait.


La police militaire a lancé une enquête sur la mort d'Iman al-Hams en octobre dernier seulement après que les soldats aient rendu publiques les circonstances dans lesquelles leur commandant a vidé son arme sur la gosse de 12 ans. Il a été enregistré disant à ses hommes que la fille devrait être tuée même si elle avaient trois ans.


Le colonel Pinhas Zuaretz était commandant au sud de Gaza il y a deux ans quand je l'ai interrogé sur le nombre de meurtres.

2a.jpgLe colonel, qui a ré-écrit les règles d'engagement pour permettre aux soldats de tirer sur des enfants de 14 ans, a reconnu que les versions officielles de plusieurs meurtres étaient fausses, mais a justifié la stratégie comme étant le prix de la lutte pour la survie contre un second Holocauste.


Peut-être cette opinion était partagée par le soldat qui a abattu trois garçons de 15 ans, Hassan Abu Zeid, Ashraf Mousa et Khaled Ghanem, car ils se sont approchés de la frontière fortifiée entre Gaza et l'Egypte en avril.

Les militaires ont dit que les adolescents étaient des contrebandiers d'armes et donc des "terroristes", et que le soldat leur a tiré dans les jambes et qu'il les a tués seulement parce qu'ils ne se sont pas arrêtés.


Le rapport était une fabrication. Les adolescents étaient dans "une zone interdite" mais tapaient dans un ballon.

Leurs cadavres n'ont montré aucune preuve de blessures pour les neutraliser, seulement des tirs de gros calibre à la tête ou dans le dos.

L'armée l'a admis tranquillement - mais a affirmé qu'il n'y aurait aucune enquête.

  Source : The Guardian  
  Traduction : MG pour ISM

Crise iranienne : une expertise « géopolitiquement correcte »

Par Bruno Guigue
lundi 14 août 2006

Avec assurance chez les uns, de façon insidieuse chez les autres, la majorité des commentateurs n’en démordent pas : le responsable de cette nouvelle guerre israélo-arabe, c’est l’Iran. « Deus ex machina » dont la puissance maléfique nourrit secrètement les appétits guerriers des protagonistes, c’est lui le vrai coupable. Sournoisement tapi dans l’ombre, il tirerait les ficelles qui agitent à sa guise ces pantins dérisoires qui ont pour noms exotiques Hezbollah et Nasrallah. Le philosophe à gages (ce qui ne saurait nous surprendre) comme l’expert patenté (qui nous avait habitués à beaucoup mieux) s’adonnent avec gourmandise à la construction de cette nouvelle fable géopolitique.

Chez l’ineffable BHL, dans Le Point, c’est un véritable article de foi, qu’il martèle avec ce ton péremptoire qui caractérise l’ardent propagandiste communautaire : « Cette guerre qui frappe les civils et les enfants, comme toutes les guerres, c’est le Hezbollah qui l’a décidée, c’est l’Iran qui l’a programmée. C’est l’Iran et le Hezbollah qui, froidement, en ont décidé l’heure, la dramaturgie, le théâtre. »

guerre 2006 cadavres.jpgNotons d’abord l’absolution accordée au meurtre de centaines d’enfants libanais par l’aviation israélienne : « comme toutes les guerres... ». Le philosophe dandy joue les réalistes, il adopte la posture du sage conscient de la cruauté du monde, justifiant au passage la barbarie infanticide israélienne. Mais le plus important, bien sûr, est de disculper les vrais responsables de cette violence. L’essentiel, c’est d’en attribuer la responsabilité à des tiers : pour peu, à lire BHL, on a l’impression que les chasseurs-bombardiers qui dévastent le Liban viennent de Téhéran. Aurait-on rêvé ? L’influence redoutable des mollahs étendrait-elle son rayon d’action jusqu’à Tel Aviv ? MM. Olmert et Peretz seraient-ils eux aussi de simples marionnettes entre les mains des barbus ?

Voulue par Téhéran, la guerre est menée par Tsahal : voilà une étrange équation qui n’effraie pas, manifestement, les meilleurs amis d’Israël. Mais elle n’intimide pas, non plus, de respectables analystes dont la frénésie des événements semble avoir subitement affecté la lucidité intellectuelle. Ainsi Olivier Roy nous explique-t-il dans Le Monde que « l’Iran fait monter les enchères ». A ses yeux, l’attaque du Hezbollah contre Israël est un « tournant » qui a été négocié sur ordre de Téhéran par ses relais libanais. « Vu la réaction israélienne contre la bande de Gaza, le Hezbollah et ses deux parrains (l’Iran et la Syrie) savaient parfaitement que l’attaque serait suivie d’une nouvelle guerre du Liban. C’est donc ce qu’ils souhaitaient. » Mais par rapport à quelle ligne droite l’enlèvement de trois soldats israéliens par le Hamas, puis le Hezbollah, est-il un tournant ?

En vérité, ce triple enlèvement est un épisode de plus dans une confrontation qui n’a jamais cessé entre l’occupant israélien et les mouvements de résistance. A la frontière israélo-libanaise, les accrochages entre l’armée israélienne et les miliciens du Hezbollah y étaient monnaie courante, y compris depuis l’évacuation effectuée en 2000. Car l’Etat hébreu a continué de violer l’espace aérien libanais et d’occuper le secteur des fermes de Chebaa. Et surtout il détient des milliers de prisonniers palestiniens et libanais. L’affrontement survenu le 12 juillet n’avait rien d’un éclair dans un ciel serein, ni d’un virage à 180° dans une belle ligne droite.

S’il y a un « tournant », c’est plutôt le changement de cap effectué par le Hamas depuis 18 mois : trêve unilatérale des attentats-suicides, participation aux élections palestiniennes. Pourtant, depuis la victoire électorale de la formation islamiste (janvier 2005), Israël n’a cessé de frapper les territoires occupés, tuant des dizaines de Palestiniens. L’action menée par le Hezbollah le 12 juillet avait manifestement pour objectif d’appuyer les revendications du Hamas. L’enlèvement de militaires israéliens n’était d’ailleurs ni une nouveauté, ni un scandale pour les Israéliens qui acceptèrent, en 2004, un échange massif de prisonniers avec le Hezbollah pour recouvrer l’un des leurs, colonel de réserve. A tout prendre, il est quand même plus grave de faire exploser un autobus à Tel Aviv que d’enlever trois soldats en vue d’un marchandage au profit des 9 000 prisonniers arabes qui croupissent dans les geôles israéliennes.

Fait significatif : l’échange de 2004 avait concerné une majorité de détenus palestiniens (sur 450 au total), le Hezbollah ayant indiqué à Israël qu’il ne souhaitait aucun traitement préférentiel pour les Libanais. L’échange de prisonniers, pour Hassan Nasrallah, concernait tout autant le conflit israélo-palestinien que le contentieux israélo-libanais, et même davantage. Que les deux organisations, en juillet dernier, aient voulu de concert provoquer la réédition d’un tel scénario n’a rien d’invraisemblable. Pourquoi refuser sinon de l’admettre, du moins d’en formuler l’hypothèse ? Inutile, rien n’y fait : pour l’immense majorité des commentateurs, « la clé de la crise actuelle est en Iran ».

Omettant de relater cet épisode, Olivier Roy poursuit donc sa démonstration. L’Iran, nous dit-il, a une stratégie cohérente qui vise un seul objectif : devenir une grande puissance régionale. Pour y parvenir, il joue sa carte maîtresse : l’arc chiite. De Téhéran à Beyrouth en passant par Bagdad, la République islamique s’appuie sur cette donnée géopolitique majeure, qu’elle veut étayer par sa stratégie nucléaire. Le Hezbollah étant une formation chiite, la thèse semble frappée au coin du bon sens. Soit : rappeler la géographie humaine du Moyen-Orient pour cerner les atouts de la puissance iranienne n’est pas inutile. Mais quel rapport avec l’enlèvement de deux soldats, le 12 juillet, à la frontière israélo-libanaise ? Et pourquoi l’Iran, puisqu’il est entendu qu’il tire les ficelles, a-t-il choisi ce mode opératoire ?

C’est simple : pour déstabiliser les régimes sunnites modérés et négocier en position de force avec l’Occident sur le dossier nucléaire, nous répond Olivier Roy. « Personne à Téhéran ne pense sérieusement que l’Etat d’Israël soit menacé par une attaque en tenaille du Hamas et du Hezbollah. L’idée est plutôt de délibérément faire monter les enchères pour faire sentir aux Occidentaux ce qu’une extension de la crise à l’Iran pourrait leur coûter (crise de l’énergie, enlisement en Irak et en Afghanistan) sans se trouver eux-mêmes en première ligne ».

Ainsi la République islamique aurait-elle provoqué cette nouvelle guerre israélo-arabe pour accréditer sa capacité de nuisance auprès des chancelleries occidentales. Mais avaient-elles besoin d’en être convaincues ? Et en quoi le déclenchement d’une sixième guerre israélo-arabe servirait-il les intérêts de Téhéran dans la confrontation avec l’Occident sur le dossier nucléaire ? Les dirigeants iraniens ignorent-ils que la presse américaine, depuis deux ans, publie de violentes diatribes en faveur d’une intervention musclée contre leur pays ? Pourquoi Téhéran voudrait-il subitement accélérer le cours de l’histoire alors que le temps joue en sa faveur ?

A l’évidence, l’Iran n’a aucun intérêt à précipiter un affrontement avec l’Occident : aussi longtemps qu’il ne détient pas d’armes de destruction massive (à supposer qu’il veuille effectivement s’en doter), c’est forcément un mauvais calcul. En clair : soit les responsables iraniens sont idiots, soit la thèse de M. Roy est erronée. De manière aberrante, elle mêle les causes et les effets : que l’Iran puisse sortir vainqueur de cette crise internationale ne signifie pas qu’il en a pris l’initiative. Reconstruisant a posteriori la trame des événements, on leur prête à tort une logique imparable : comme si une nécessité infrangible les avait liés à l’avance dans l’esprit diabolique d’un chef d’orchestre clandestin. Commodité intellectuelle, sans doute, que cette propension à attribuer à la main invisible d’un ayatollah démoniaque ce qui résulte, plus simplement, de la non-résolution d’un interminable conflit entre Israël et ses voisins.

Il est indéniable que l’Iran tire aujourd’hui le bénéfice politique de la résistance acharnée des miliciens libanais. Fort de ses affinités idéologiques avec les combattants du Hezbollah, il touche les dividendes d’un prestige d’ores et déjà acquis dans la lutte contre l’envahisseur israélien. Mais avons-nous la certitude que la formation chiite sortira victorieuse de l’épreuve ? Et si elle était écrasée (ce que la logique du rapport de forces devrait induire), quelle crédibilité devrait-on accorder aux analyses de nos « experts » ? Gageons qu’ils seraient alors nombreux à nous expliquer doctement que l’Iran, aveuglé par la passion idéologique, n’a rien vu venir de la menace qui s’est abattue sur ses turbulents alliés. Et l’on ne manquerait pas de nous fournir aussitôt une nouvelle explication, géopolitiquement tout aussi lumineuse.

Bruno Guigue

Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA

Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003

Source: http://oumma.com/La-faute-a-l-Iran-une-fable

 

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15/08/2008

Ma faute ? Avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale

Par Bruno Guigue
lundi 21 avril 2008

Dans les jours qui ont suivi mon "limogeage", les éditorialistes Jean Daniel, Bernard-Henri Lévy et quelques autres se sont empressés de me prendre pour cible. Prenant courageusement le parti du pouvoir contre un homme seul, ils ont caricaturé mes propos et stigmatisé ma personne. Point commun de ces commentaires peu amènes ? Sous une avalanche de procès d’intention, un pesant silence à propos des faits que j’avais mentionnés dans ma tribune. Sans toujours réitérer l’accusation grotesque d’antisémitisme proférée par Luc Rosenzweig, ils insinuent que je me serais condamné moi-même par l’outrance de mes propos.

831788-1018907-ac880.jpgMais qu’en est-il, effectivement, des tirs de snipers israéliens sur les enfants et de la pratique de la torture dans les prisons ? Rien. Vrai ou faux ? À lire leur prose, nous n’en saurons pas plus. On préfère évoquer à mon encontre « les protocoles des sages de Sion », comme l’a fait Pierre Assouline. À croire que la coalition de ceux qui ne veulent pas savoir et de ceux qui ne veulent pas que l’on sache est majoritaire. Et au lieu de réfuter mes affirmations de manière factuelle, mes détracteurs préfèrent ainsi jeter l’anathème.

Mais, précisément, parlons plutôt des faits. Deux phrases inlassablement reprises en boucle, tirées de leur contexte, en effet, ont alimenté mon lynchage médiatique. « L’Etat d’Israël est le seul où des snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles ». Cette affirmation visait à répliquer aux signataires d’une violente charge contre l’Iran, pays où la peine de mort est cruellement appliquée. Une phrase choquante ? Sans nul doute. Mais les tirs de soldats israéliens contre des enfants, hélas, sont des faits avérés, évoqués par le quotidien israélien Haaretz depuis 2000. Des tirs délibérés, dont le journaliste britannique Chris MacGreal, pour l’hebdomadaire The Guardian, a notamment fait le récit détaillé dans un article paru le 29 juin 2005.

2002_jenin_human_right1.jpgUne triste réalité dont Christophe Oberlin, professeur de chirurgie à l’hôpital Bichat, a lui aussi publiquement témoigné au terme de nombreuses missions médicales en Palestine. Il vient d’ailleurs d’écrire au gouvernement une lettre où il lui demande si, lui aussi, il sera limogé pour avoir confirmé mes dires. Livrée en pâture à l’opinion comme une énormité, la phrase que j’ai écrite avait quelque chose de monstrueux, en effet : elle était vraie. Et parce qu’elle disait la vérité, elle heurtait le formidable déni de réalité qui entoure, dans les médias dominants, la politique israélienne.

La deuxième phrase litigieuse est celle où j’évoque « les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on interrompt la torture durant le shabbat ». Choquant, là encore ? Le propos renvoyait à leur propre contradiction ces fervents partisans de l’État d’Israël qu’indigne, curieusement, l’inclination de certains pays à la défense de la religion. Mais le fait mentionné, lui, ne fait pas l’ombre d’un doute : il suffit de consulter le dossier établi par l’association israélienne de défense des droits de l’homme Bet’Selem.

Lorsque la Cour suprême israélienne tenta de limiter l’usage de la torture pratiquée sur les prisonniers palestiniens, en 1999, les services secrets ont argué de l’urgence pour la justifier. Les plaignants ont alors fait observer que du vendredi midi au samedi soir, cette pratique était interrompue, ce qui relativisait singulièrement l’argument de l’urgence. Cette affaire est parfaitement résumée par Sylvain Cypel, ex-rédacteur en chef du quotidien Le Monde, dans son livre « Les emmurés », paru aux éditions La Découverte en 2005, p. 94, note 17. Chacun peut s’y référer et vérifier la véracité de mes propos.

israel-la-contestation-contre-olmert-gagne-son-propre-camp.jpgReste un troisième grief, tout aussi paradoxal. Dans la tribune violemment antionusienne dont je faisais la critique, les signataires crurent bon de citer Goebbels, lequel invoquait face à la Société des Nations le fameux adage : « charbonnier est maître chez soi ». Cette citation visait la majorité des pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont le tort était d’avoir dénoncé la violation du droit international par Israël. Les pays musulmans se voyaient ainsi "nazifiés", purement et simplement, par les auteurs du pamphlet que je passais au crible. « Analogie pour analogie », ai-je fait observer, il y avait plutôt ressemblance entre le Reich qui s’asseyait sur la SDN et l’Etat d’Israël qui bafouait l’ONU.

Mea culpa : j’avais oublié que les comparaisons les plus désobligeantes, aux yeux de l’establishment hexagonal, sont interdites à propos d’Israël mais vivement recommandées à l’égard des pays du « Tiers Monde ». Mon principal tort, plus que d’avoir enfreint le devoir de réserve, n’est-il pas d’avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale ? Après avoir mis en lumière le déni de réalité dont le discours dominant entoure les exactions israéliennes, il faut croire que c’en était trop. À mes dépens, j’ai fait la démonstration que la frontière entre ce qu’il est licite de dire et ce qui ne l’est pas, dans notre pays, n’a rien à voir avec le vrai et le faux.

Bruno Guigue

Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA

Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003

Source: http://oumma.com/Ma-faute-Avoir-heurte-de-plein