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10/02/2010

L'arnaque Apollonia, une affaire Madoff à la Française…

On pensait les grands scandales financiers derrière nous, après l'incroyable arnaque "à la Ponzi" de l'Américain Bernard Madoff.

Mais une nouvelle affaire de scandale financier, française cette fois-ci, vient de faire son apparition. Son nom ? "Apollonia".

L'arnaque, un placement immobilier bidon, aurait touché près de 400 couples, principalement des retraités, et les pertes seraient évalués à un milliard d'euros.

Pire encore : de grandes banques, comme le Crédit mutuel, le Crédit agricole et le Crédit immobilier de France, alliés à des notaires, sont ouvertement accusés par les avocats de la partie civile d'avoir participé, d'une certaine manière, à cette gigantesque escroquerie.

"Ce n'est pas une escroquerie traditionnelle, c'est un système organisé, une machine créée dans le but d'endetter les gens avec, au bout, des personnes peu scrupuleuses qui se font de l'argent sur le dos des investisseurs", a déclaré à au parisien.fr Me Jacques Gobert, l'avocat qui défend l'association des victimes. Ajoutant que "des familles sont plongées dans des tragédies absolues".

Au départ, Apollonia s'adressaient à des personnes âgées, aux forts revenus, pour leur permettre de réaliser des opérations de défiscalisation. Le projet était présenté comme "une bonne affaire", un "placement de père de famille". Au final : ce sont des familles ruinées, sans le sou, qui se retrouvent maintenant, pour certaines d'entre elles, ruinées sur plusieurs générations.

Deux juges marseillais sont en charge de l'affaire.

Source

24/07/2009

La brigade financière accable Julien Dray

MEDIAPART.FR- L'enquête préliminaire visant les mouvements financiers suspects détectés sur les comptes de Julien Dray a permis la mise au jour d'un véritable "système" d'évaporation de fonds au profit du député de l'Essonne, principalement au préjudice de SOS Racisme et de la dray_julien.jpgFIDL. Point d'orgue des investigations, qui sont désormais terminées, le rapport de synthèse que la brigade financière a remis le 13 juillet au parquet de Paris se révèle accablant pour l'élu socialiste, accusé d'avoir indûment perçu des centaines de chèques, via plusieurs intermédiaires, afin de financer son fastueux train de vie -les policiers ont notamment établi qu'il dépensait en moyenne plus de 500 000 euros par an. Outre M. Dray lui-même, plusieurs de ses proches -dont Dominique Sopo, président de SOS Racisme- sont directement mis en cause dans la procédure, dont Mediapart et Le Monde ont pu prendre connaissance. A la rentrée, après que les avocats des personnes impliquées auront fait part au parquet de leurs observations, le procureur devrait citer devant le tribunal une demi-douzaine de personnes, susceptibles d'être renvoyées en correctionnelle pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » ou encore « blanchiment de fraude fiscale ».

25/06/2009

Karachi, les curieux oublis de la justice

Par GUILLAUME DASQUIE

Site de l'attentat qui a fait 14 morts et et 12 blessés le 8 mai 2002 à Karachi.

Site de l'attentat qui a fait 14 morts et et 12 blessés le 8 mai 2002 à Karachi. (© AFP Rehan Arif)

Dès le début de l’affaire, les cadres de la DCN (Direction des constructions navales) se montrent convaincus que l’attentat du 8 mai 2002 contre son personnel à Karachi résulte directement de ses engagements contractuels dans ce pays. C’est-à-dire un contrat signé le 21 septembre 1994 pour livrer et fabriquer trois sous-marins au Pakistan. Enjeu : 950 millions de dollars. C’est l’une des nombreuses révélations du dossier d’instruction dont Libération a pu prendre connaissance, et qui éclairent l’hypothèse d’un attentat lié à des différends autour de commissions versées en marge de la vente des sous-marins.

L’avertissement de la DCN

Ainsi, le 2 septembre 2002, Philippe Japiot, patron de la branche internationale du groupe, écrit au juge Jean-Louis Bruguière pour que sa société se constitue partie civile. Argument avancé dans ce courrier de trois pages : «C’est à raison de l’exécution de ce contrat que les onze ingénieurs et techniciens ont été assassinés [dans l’explosion du bus, ndlr] dans des conditions particulièrement odieuses et que douze de leurs collègues ont été gravement blessés dans l’exercice de leur mission.» Et d’affirmer que la DCN «se trouvait directement visée par les faits de terrorisme». Philippe Japiot termine sa lettre en soutenant : «C’est parce que DCN-International a conclu et mené à bien le contrat du 21 septembre 1994 que des personnels ont été pris pour cible.» A la lecture de cette correspondance, personne ne semble croire à l’hypothèse d’un attentat aveugle chez les responsables militaires français (la DCN, dont les avocats ont accès au dossier, est à cette époque une émanation directe du ministère français de la Défense, alors sous la tutelle de Michèle Alliot-Marie).

Mieux, pour que le magistrat instructeur suive ce raisonnement, Philippe Japiot lui transmet un exemplaire - certes tronqué - du fameux contrat du 21 septembre 1994. Sur les 162 pages de cet accord, Jean-Louis Bruguière n’en reçoit que sept. Celles-ci comportent un sommaire général du contrat, où apparaît l’existence d’une clause numéro 47 consacrée aux paiements de commissions, précédée d’une clause secrète frappée du numéro 46. Jamais le juge d’instruction ne demandera une copie intégrale du contrat.

Les confidences américaines

Pourtant, les premières investigations effectuées à Karachi auraient pu orienter le magistrat. Dès le 11 mai 2002, le procureur Michel Debacq, en charge du pôle antiterroriste de Paris, installe ses quartiers au consulat de France de Karachi pour mener l’enquête en accord avec les autorités civiles pakistanaises. Il reçoit la visite de Randall Bennett, responsable du service de sécurité diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis. Cet enquêteur américain dirige alors depuis quatre mois une cellule d’investigation travaillant en étroite collaboration avec la police pakistanaise pour tenter de retrouver les assassins du journaliste Daniel Pearl. Il répercute à Michel Debacq les confidences que ses équipiers ont recueilli auprès de leurs collègues pakistanais. Selon eux, l’attentat ne serait pas imputable à Al-Qaeda et ne serait pas lié aux tensions entre des groupes islamistes et des puissances occidentales. Le mobile serait à rechercher dans la coopération bilatérale pour la vente et la construction des sous-marins.

Un courriel émanant d’un adjoint de Bennett, versé au dossier, confirme que dès le 9 mai les policiers locaux privilégient cette analyse. À l’exception de ce courriel, tous les procès-verbaux provenant de ce transport judiciaire à Karachi seront annulés en 2003 par la cour d’appel de Paris, pour vice de compétence territoriale. Simple problème de procédure regrette-t-on alors à la chancellerie. Mais jamais on ne tentera de reconvoquer Randall Bennett pour recueillir dans de meilleures conditions, à Paris, ses informations. Pourtant, l’homme ne se cache pas. Il y a quelques mois, nous avons retrouvé sa trace alors qu’il travaillait pour l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad.

L’investigation financière

Ces conjonctions d’appréciations s’inscrivent dans un contexte particulier. Entre l’été 2001 et début 2002, une tempête judiciaire secoue les arrangements financiers entre l’état-major de Karachi et la DCN. La Cour des comptes pakistanaise boucle des investigations sur des pactes de corruptions passés par des officiers pakistanais avec des responsables français pour obtenir la signature du contrat des sous-marins Agosta 90B. Le 30 janvier 2002, lors d’une audience devant la première chambre de Rawalpindi, l’amiral en chef de la marine, Mansur ul-Haq, plaide coupable pour avoir reçu des Français près de 7 millions de dollars en guise de remerciement. Le chef du service de renseignement de la marine pakistanaise écope de sept ans de prison, et un capitaine de trois ans de prison.

Dans le dossier pénal de l’attentat, aucune trace de ces affaires sulfureuses, alors même qu’elles paraissent avoir conditionné le partenariat autour du chantier de la DCN à Karachi. Curieux. D’autant qu’à Paris, des homologues à la Cour de discipline budgétaire partagent le même intérêt pour les volets financiers de ces relations sous-marines. Un magistrat détaché auprès de la Cour sollicite le 28 mars 2002 la levée du secret-défense pour obtenir des comptes rendus de réunions tenues à Matignon (sous le gouvernement d’Edouard Balladur, dont le ministre du Budget était Nicolas Sarkozy), entre le 2 juillet 1993 et le 2 septembre 1994 et portant sur les volets financiers de la vente des sous-marins. Le 6 juin 2002, la Commission consultative du secret de la défense nationale a donné son accord à la déclassification de ces notes. Hélas, là encore, le dossier pénal n’en a pas profité. Jusqu’à présent.

L’enquête relancée

Depuis quelques mois, les juges Yves Jannier et Marc Trévidic, qui remplacent Jean-Louis Bruguière (après son départ pour suivre une carrière politique aux côtés de l’UMP), ne semblent pas vouloir écarter d’emblée l’examen d’un éventuel mobile financier. La semaine dernière, ils confiaient aux familles des victimes qu’il s’agissait d’une «piste cruellement logique». Deux semaines plus tôt, le 15 mai, ils auditionnaient le directeur financier de la DCN, un ancien cadre de la direction du Trésor. Un pro des comptes qui a éclairé la répartition des 10,25 % de commissions prévues par le contrat, soit près de 100 millions de dollars. Un pactole distribué, parfois de manière occulte, vers divers intermédiaires politiques et militaires en France et au Pakistan. Certains fréquentables, d’autres un peu moins. Après sept ans d’une prudence consommée, l’enquête démarre enfin.

Source: Libération

http://www.liberation.fr/societe/0101576062-karachi-les-c...

20/06/2009

Affaire Sarkozy/Balladur: la France aurait déjà riposté à l'attentat de Karachi

Les magistrats chargés de l'enquête sur l'attentat anti-français de Karachi en mai 2002 suspectent les services secrets français d'avoir déjà conduit une opération de représailles au Pakistan, apprend-on de source proche du dossier.

Des agents français ont mené une action armée contre des militaires pakistanais tenus pour responsables de l'attentat qui a tué 14 personnes, dont 11 ingénieurs et techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN), selon au moins un témoignage et un document versés au dossier.

Citant des sources non identifiées, le journal Libération affirme samedi que les agents français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) ont "cassé les jambes" de trois amiraux pakistanais et tué un officier de rang inférieur.

Ce bilan supposé ne figure cependant pas au dossier judiciaire. Le ministère de la Défense français ne commente pas "tout ce qui de près ou de loin, vrai ou faux, concerne une procédure judiciaire en cours", a dit un porte-parole.

Selon les pièces du dossier, l'action de la DGSE semble avoir été menée après l'attentat, mais elle pourrait aussi l'avoir précédé, les militaires pakistanais menaçant déjà à ce moment les autorités françaises pour qu'elles paient des sommes estimées dues sur un contrat d'armement.

Pour Me Olivier Morice, avocat des familles de victimes, l'existence d'une action, si elle se confirme, démontre que l'Etat savait dès le départ que l'attaque de Karachi ne pouvait pas être imputée à des activistes islamistes.

"C'est invraisemblable que les familles n'aient pas été prévenues", a-t-il dit à Reuters samedi.

"Si l'action a été menée avant l'attentat, on aurait pu prendre des mesures pour protéger nos ressortissants. Si c'est après, l'Etat français savait que l'attaque n'était pas un attentat terroriste", a-t-il ajouté.

DEMANDES D'AUDITION

Me Morice entend demander dès la semaine prochaine aux magistrats des auditions dans le milieu de la défense nationale et veut qu'ils entendent aussi des responsables politiques.

La version d'un attentat mené par des activités islamistes a été soutenue officiellement par la France et le Pakistan pendant sept ans. Deux islamistes condamnés à mort en 2003 au Pakistan ont cependant été acquittés en appel en mai.

Les deux juges d'instruction chargés de l'affaire, Yves Jannier et Marc Trévidic, ont officiellement informé les victimes jeudi qu'ils privilégiaient le scénario d'une implication des services pakistanais.

Selon des participants à la réunion, le juge Marc Trévidic leur a déclaré que la piste d'une opération commanditée par des militaires pakistanais était "cruellement logique".

Les juges disposent d'éléments matériels démontrant que le paiement de commissions, légal à l'époque, avait été convenu au moment de la signature en 1994 entre la DCN et le Pakistan d'un contrat sur la livraison de sous-marins Agosta.

D'autres pièces du dossier montrent que le paiement de ces commissions a été interrompu en 1996 sur ordre de Jacques Chirac, devenu alors chef de l'Etat.

Enfin, les juges ont obtenu la transmission à leur procédure des documents d'une autre enquête visant la DCN, où est soupçonné un financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 via les marchés d'armement, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

L'hypothèse est donc que l'arrêt des paiements de commissions au Pakistan serait lié au fait que Jacques Chirac avait découvert un retour d'argent ayant profité à Edouard Balladur, son rival malheureux à la présidentielle de 1995.

En 2000, le versement de commissions a été rendu illégal après la signature par la France d'une convention internationale, ce qui pourrait être l'origine du litige avec le Pakistan.

Ministre du Budget en 1993-1995, et directeur de la campagne d'Edouard Balladur, le président Nicolas Sarkozy a déclaré vendredi à Bruxelles que le scénario retenu par les juges était fantaisiste.

"Ecoutez, franchement, c'est ridicule", a-t-il dit "C'est grotesque, voilà. Respectons la douleur des victimes. Qui peut croire à une fable pareille ?".

Thierry Lévêque, édité par Guy Kerivel (Reuters)

19/06/2009

Le nom de Nicolas Sarkozy dans une affaire de corruption?

Ca remonte à 1993-95, quand il était ministre du budget

Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy
REUTERS/© Charles Platiau / Reuters

C'est quoi cette histoire?
Ca remonte à longtemps, la période 1993-95, où Nicolas Sarkozy est ministre du budget du gouvernement d'Edouard Balladur. D'après Bakchich.info, il aurait donné son accord pour la création d'une entreprise au Luxembourg, baptisée Heine, qui servait à faire transiter des commissions dans les affaires de ventes d'armes. Un peu comme l'affaire des frégates de Taïwan (pour vous rafraîchir la mémoire, cliquez ici). La DCN (direction des constructions navales) aurait vendu pour 60 milliards de francs d'armes entre 1991 et 2002, dont 6 milliards de commissions.

Là où le bât blesse
"La création de la société Heine au second semestre 1994 s'est faite après accord de Nicolas Bazire, directeur de cabinet du premier ministre Edouard Balladur, et du ministre du budget Nicolas Sarkozy, et fait un lien entre le financement de la campagne électorale de M. Balladur pour l'élection présidentielle de 1995" peut-on lire dans le rapport de police que s'est procuré Bakchich. Deux précisions. Les commissions étaient autorisées jusqu'à l'an 2000 (et la mise en place de la charte de lutte contre la corruption). En revanche, le financement de la campagne électorale, s'il était avéré, ne l'était pas.

A l'origine d'un attentat?
Mediapart.fr évoque le rôle trouble d'un agent français né au Liban Ziad Tiakkedine qui aurait facilité la vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Mais une fois que Jacques Chirac a été élu, il a coupé court aux versements des commissions. Ce qui aurait entraîné en représailles l'attentat de Karachi, au Pakistan, en 2002, où 12 Français travaillant pour la... DCN avaient trouvé la mort.

No comment
20minutes.fr a joint l'Elysée, qui n'a pas souhaité faire de commentaires.

04/02/2008

L'affaire du Sentier II

PARIS (Reuters) 4 fév 2008 - Déjà ébranlés par la perte de 6,9 milliards d'euros imputée à un trader et à la crise des "subprimes", la Société générale et son P-DG, Daniel Bouton, sont jugés en correctionnelle à Paris à partir de lundi pour "blanchiment aggravé" de capitaux.

Daniel Bouton s'expliquera sur le rôle de sa banque dans un circuit de chèques entre France et Israël. Ce circuit aurait servi à blanchir le produit de fraudes fiscales, de vols ou des fonds détournés d'entreprises.

Dans ce dossier ouvert en juillet 1998 et baptisé "Sentier II", seront jugées trois autres personnes morales (la Société Marseillaise de Crédit - filiale de la HSBC - la Banque Nationale du Pakistan, la Barclays), ainsi que 137 personnes physiques.

Il n'est pas imputé aux banques un rôle actif ou un enrichissement. L'instruction leur reproche d'avoir connu le mécanisme de blanchiment lié aux chèques, mais de n'avoir pris aucune mesure pour y mettre fin ou pour le dénoncer.

La Société générale aurait ainsi attendu quatre ans, de 1998 à 2002. Ce procès sera l'occasion d'un débat sur l'étendue du rôle moral que la règlementation donne aux banques concernant l'argent du crime.

502f6b29971e325b31ebc9623aa68575.jpg"Le strict respect de son obligation de vigilance (par la Société générale) lui aurait permis d'agir en véritable 'sentinelle' du système français", estime la juge d'instruction Xavière Simeoni dans son ordonnance de renvoi.

Vivement contestée par toutes les instances de la place bancaire de Paris, par le Medef et le ministère de l'Economie, cette enquête a abouti au tribunal malgré l'opposition du parquet, qui demandait un non-lieu pour les banques.

Daniel Bouton et la Société générale nient tout délit. Ils expliquent qu'ils n'avaient pas connaissance du circuit frauduleux et que le contrôle des chèques est impossible. Il est absurde de demander à une "gare de triage de vérifier le contenu des wagons", a estimé Daniel Bouton pendant l'enquête.

SALLE SPÉCIALE

Organisé dans une salle spécialement construite, le procès se tiendra jusqu'au 31 juillet. Le jugement devrait être rendu à la fin de l'année ou début 2008. Daniel Bouton et les personnes physiques encourent jusqu'à dix ans de prison ferme.

Les banques risquent de lourdes sanctions financières et des mesures telles que des interdictions partielles d'activité, un placement sous surveillance judiciaire, des fermetures d'établissements, ou encore une exclusion des marchés publics.

Trois membres de l'état-major de Daniel Bouton, Emmanuel de Bouard, Jean-Paul Leblanc et Philippe Vigue, seront aussi sur le banc des prévenus, mais pas le n°2 de la banque, Philippe Citerne, présenté comme postulant à la succession du P-DG. Mis en examen, il a bénéficié d'un non-lieu.

L'enquête de police est partie d'une autre affaire d'escroquerie, opération alors baptisée "planter les banques" par une des protagonistes et qui s'est déroulée dans le quartier parisien du Sentier, haut lieu de la confection.

Dans ce premier dossier, une centaine de personnes ont été condamnées en 2002-2003 pour avoir spolié des banques et des assurances par des échanges de traites fictives et de fausses déclarations de sinistres.

La police a découvert à ce moment que de nombreux entrepreneurs du Sentier, des sociétés leur étant liées et des associations confessionnelles juives encaissaient de nombreux chèques français en Israël, avant d'en récupérer le produit en France après échange entre banques israéliennes et françaises - dont la SocGen - dans une opération dite de compensation.

Le montant total des sommes frauduleuses présumées blanchies ainsi s'élève à des dizaines de millions d'euros, dont sept pour la Société générale, selon les conclusions de l'instruction.

Les enquêteurs ont interpellé plusieurs rabbins, qui seront sur les bancs des prévenus, et ont envoyé en prison dans une procédure incidente pour corruption un magistrat du parquet de Bobigny, Jean-Louis Voirain.

04/09/2007

L'ex-juge Eva Joly compare Nicolas Sarkozy à Silvio Berlusconi

PARIS (Reuters) 4 sept 2007 - L'ancienne juge d'instruction Eva Joly critique violemment les projets de Nicolas Sarkozy de "dépénaliser" la vie économique et d'interdire dans ce domaine l'ouverture d'enquêtes pénales sur le fondement de lettres anonymes.

e271e4c8646ac24701564adfbf9e0a25.jpg"Il me semble que les valeurs que dessine le président Sarkozy ne sont pas celles de la France que j'aime. Les méthodes qu'il suggère sont celles de M. Berlusconi. Pour moi, c'est un extraordinaire et étrange choix que de choisir de soutenir les délinquants contre les victimes", a-t-elle dit dans un entretien diffusé mardi sur France Info.

La magistrate, qui a quitté Paris en 2002 pour devenir conseillère du gouvernement norvégien, fait un parallèle entre le projet du chef de l'Etat concernant les entreprises et son idée de permettre des procès pour les criminels déclarés irresponsables.

"Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et irresponsabilise ses élites et cela me paraît une grave erreur et surtout une absence de compréhension de ce que veut dire la criminalité organisée et économique", a-t-elle dit.

Dans un discours vendredi devant l'université d'été du syndicat patronal Medef, le président de la République a annoncé son intention de faire interdire l'ouverture d'enquêtes pénales sur le fondement de lettres anonymes et son souhait de "dépénaliser" la vie économique.

Les chefs d'entreprise réclament depuis longtemps une réforme du délit "d'abus de biens sociaux" (le détournement de fonds au sein des sociétés).

"Dire que ce n'est pas grave de présenter des comptes inexacts ou de ne pas respecter la différence entre sa propre poche et la poche de l'entreprise, c'est grave. Le droit pénal, il ne faut pas l'oublier, protège les victimes", a dit l'ancienne magistrate.

Quant à l'interdiction pour les juges d'utiliser les lettres anonymes, elle la qualifie de "grave erreur", en rappelant que l'Onu et l'OCDE demandent à leurs membres de légiférer pour protéger les témoignages anonymes.

Eva Joly a notamment instruit l'affaire visant la société pétrolière Elf, utilisant parfois des lettres anonymes lorsqu'elles était confirmées par d'autres éléments. Le dossier s'est soldé par de lourdes peines de prison pour les dirigeants de cette société, reconnus coupables de détournements de fonds évalués à plusieurs centaines de millions d'euros.

 

 

12/07/2007

Frégates de Taïwan : à l’Est, du nouveau !

par Philippe, d'Agoravox (reprise d'article)

Alors que la justice française, bloquée par le maintien durable de l’archaïque «secret-défense», bien pratique pour dissimuler certains secrets inavouables, a annoncé avoir clos l’instruction (mai 2007), à l’Est, il y a du nouveau: à Taïwan, les choses bougent, et vite, dans l’affaire des frégates Lafayette...

 
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Le dossier bouge d’abord parce que Taïwan est en année pré-électorale et que, comme dans de nombreuses démocraties, les périodes qui précèdent les scrutins importants, tant pour le gouvernement actuel que pour ses opposants, sont des moments où la tendance est au retour sur le devant de la scène publique des « dossiers » qui peuvent nuire aux adversaires politiques. Et qui peuvent aussi toucher, par ricochet... la France  !

Taïwan : documents, arguments et remboursements

Le dossier remue d’autant plus que Taïwan a vu plusieurs livres, fouillés et documentés, être publiés en mandarin depuis quelques temps (lien bibliographique- en mandarin- à la fin de cet article pour les lecteurs qui veulent en savoir plus sur le sujet-NDLA). Curieusement, tant la justice française que les médias nationaux n’ont pas manifesté d’intérêt pour ces sources potentielles d’informations. Cette absence de curiosité serait, selon certains esprits caustiques, due à un manque de traducteurs qualifiés...

Bien sûr, la dernière nouvelle officielle, bonne pour Taïwan, est l’information venue de Suisse le 13 juin dernier. Ce jour, la presse indiquait que la Confédération helvétique avait remis au Trésor public taïwanais la somme de 34 millions de dollars, avec l’accord des deux titulaires des comptes bancaires privés, ainsi partiellement vidés.

Les deux personnes en question, de nationalité taïwanaise, seront jugées, en échange de leur bonne volonté, avec équité - comprendre : avec mansuétude si elles continuent à nourrir l’enquête taïwanaise - par la justice de leur pays, ceci en application de l’accord passé avec la justice bernoise. Il est à noter que Taïwan poursuit fermement sa procédure en Suisse pour récupérer 490 millions de dollars que les autorités de Taipei estiment provenir de commissions occultes liées aux contrats de vente de frégates françaises Lafayette à la marine taïwanaise.

Visiblement, comme l’accord intervenu pour ce premier remboursement l’atteste, les autorités taïwanaises semblent avoir d’excellentes informations sur les pistes à suivre pour récupérer, très légalement, leur argent. La presse française a peu épilogué, c’est le moins que l’on puise dire, sur ces « remboursements » sur fonds privés bancaires en Suisse, une pratique assez peu courante au pays du secret bancaire !

Et pourtant, elle avait de quoi s’y intéresser : c’est le signe concret que les enquêteurs taïwanais, patients, discrets, tenaces, et disposant de technologies de pointe dont leur pays est un grand producteur et inventeur, ont réussi à « décoder », identifier les noms des bénéficiaires des sommes dont Taïwan soupçonne qu’elles ont été détournées à son détriment !

C’est aussi la preuve irréfragable que les Taïwanais ont en mains de très bons arguments documentés pour convaincre certains « bénéficiaires » choisis, les maillons faibles du groupe, de coopérer avec eux pour le futur et dans leur propre intérêt bien compris.

Et que ces « arguments » aient aussi été validés de facto par la justice suisse, pourtant sourcilleuse quand on touche à ses banques aurait pu et dû retenir l’attention des médias français !

« Etouffée » à Paris, l’affaire rebondit par Taipei

En France, le « secret-défense », arme de dissimulation massive de la vérité due aux citoyens, sans lien aucun ici avec la sécurité du pays, a rempli son office très politique : empêcher la justice de la République de connaître les faits et d’établir les délits potentiels ainsi que d’identifier leurs possibles auteurs.

Mais, pour autant, l’affaire, si elle est ainsi "étouffée" par manque de sources d’informations libres en France, est toujours en cours à Taipei, où, de plus, la corruption est et sera un thème majeur, un enjeu décisif, des élections de 2008. C’est dire si la transaction intervenue en Suisse et annoncée le 13 juin dernier devrait être appréciée par les diverses autorités françaises responsables avec plus d’objectivité et de sens de la réalité politique internationale.

Formulons ici une hypothèse d’école, bien évidemment, comme on le dit pour les récits d’imagination, indépendante de tout fait réel ou même probable :

Imaginons que, contournant un « secret-défense » français qui ne les concerne pas, des médias taïwanais aient reçu et, après authentification, diffusent à la presse mondiale, dans le contexte d’affrontements électoraux internes acharnés, des documents, par exemple, des listes de noms connus en France. Le tout avec des numéros de comptes bancaires correspondants en Suisse ou ailleurs, avec leurs montants dans la colonne « solde créditeur ». Que se passerait-il alors ?

Sans déborder d’originalité, on pourrait penser que le scandale serait retentissant, surtout s’il touchait des personnalités de tous bords politiques... Et que le gouvernement en place serait bien « ennuyé » sur le plan international, mais aussi intérieur.

Bien sûr, ceci est une pure fiction, fort morale du point de vue des citoyens, quoi que...

Voici quelques jours, je parlais de ce dossier des frégates Lafayette avec une personnalité « informée », comme on dit, des milieux économiques taïwanais. Au cours de la discussion, cette personne, qui fait partie de ce qu’on appelle « le gratin » de Taipei, me dit, d’un air détendu : « Bien sûr que nous savons bien plus de choses que ce que nous disons, nous savons presque tout sur cette affaire ».

Chose instructive, cette personne a travaillé de nombreuses années en liaison avec son gouvernement sur de nombreux contrats « sensibles », y compris d’armements. Elle est aussi réputée pour sa discrétion professionnelle et sa sobriété d’expression. Sa déclaration n’en est que plus indicatrice.

Taïwan piste les bénéficiaires de l’affaire

Il serait donc peut-être temps que certains comprennent, à Paris, que le feu étouffé ici et maintenant peut rejaillir plus fort et ailleurs, causant alors des dégâts destructeurs sur le plan politique.

Un magistrat français, qui semblait très au fait du dossier, s’était un jour exclamer, pour résumer : « cette affaire des frégates est une bombe politique qui n’explosera jamais ». Son cri était manifestement une reconnaissance des réalités françaises qui lui étaient familières.

Il oubliait un « détail » non français : Taïwan est un petit pays, qui a besoin de reconnaissance, qui entend vraiment récupérer son argent volé, qui veut que sa dignité nationale soit respectée et que certains gouvernements cessent de le mépriser. Et qui a des élections essentielles en 2008 !

La phrase de ce magistrat est peut-être vraie pour la France... Mais , nous sommes à l’heure de la mondialisation, des intérêts contradictoires, y compris pour les enquêtes et l’information !

Le mot de la fin restera à la personnalité taïwanaise citée plus haut, bien au fait de ce dossier, qui m’a affirmé sans ostentation ni forfanterie, dans un français parfait : «  Le jour où Taïwan parlera, Paris tremblera ». Et cela ressemblait bien à une prédiction sereinement exprimée et assumée...

 

Source:  Agoravox: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=26609


Petite bibliographie publique - en chinois- pour s’informer plus avant sur l’affaire des frégates : suivre le lien et aller en bas de la page d’accueil, un large éventail vous y attend : http://www.books.com.tw/exep/prod/booksfile.php ?ite...

On peut y acheter les livres en ligne en utilisant la langue anglaise.