Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/01/2009

L'infanterie sioniste attaque le ghetto de Gaza

L'offensive terrestre d'Israël dans la Bande de Gaza a semble-t-il commencé samedi, alors que l'opération "plomb durci" contre les tirs de roquettes du Hamas entrait dans sa deuxième semaine. Des troupes ont franchi la frontière dans la soirée, selon des responsables israéliens de la sécurité.

L'opération devrait durer plusieurs jours mais l'objectif n'est pas de réoccuper la Bande de Gaza, que l'armée avait quittée en 2005 après 38 ans d'occupation, ont assuré ces sources.

20081229elpepuint_11.jpg"Nous avons de très, très nombreuses cibles. A mon avis, ce sera une opération de longue haleine", a déclaré le commandant Avital Leibovich, porte-parole de l'armée, ajoutant que le Hamas disposait d'installations souterraines, notamment des tunnels utilisés pour passer des armes et marchandises malgré le blocus israélien et égyptien.

Les télévisions israéliennes ont montré les fantassins et chars traversant la frontière au nord de la Bande de Gaza, soutenus par des hélicoptères de combat, tandis qu'éclataient de nombreux coups de feu. Les forces restaient près de la frontière, selon des témoins. L'artillerie a ouvert un feu nourri sur des secteurs situés à l'est de Gaza, où sont déployés des miliciens islamistes.

Quelque 10.000 hommes se sont massés à la frontière ces derniers jours, d'après des responsables de la Défense. En début de soirée, d'importants tirs d'artillerie avaient permis de déminer le passage piégé par le Hamas, avant que les troupes ne s'y engagent.

Les frappes aériennes s'étaient calmées dans la journée avant de repartir à la nuit tombée. Au moins 26 Palestiniens ont été tués dans la journée, dont 13 dans le bombardement d'une mosquée dans la ville de Beit Lahiya, selon un responsable médical palestinien.

20081227elpepuint_19.jpgDes sources palestiniennes et onusiennes dénombrent déjà plus de 460 morts, dont plusieurs dizaines de civils. Quatre Israéliens ont aussi été tués depuis le début de l'attaque israélienne lancée le 27 décembre en réaction aux tirs de roquettes depuis la Bande de Gaza sur le sud de l'Etat hébreu. L'intervention "plomb durci" a commencé après de telles attaques, le Hamas ayant proclamé le 19 décembre la fin d'une trêve de six mois néanmoins émaillée de tirs.

Signe peut-être de ce que l'offensive israélienne entre dans une nouvelle phase, des responsables militaires ont annoncé samedi l'intervention pour la première fois de l'artillerie, qui a tiré depuis la frontière. L'artillerie est moins précise que les missiles guidés et pourrait faire davantage de victimes civiles.

Des responsables du Hamas ont signalé des mouvements de chars vers le point de passage d'Erez. D'après des responsables de la Défense ayant requis l'anonymat, le commandement était divisé sur l'opportunité d'une offensive terrestre qui pourrait se solder par de lourdes pertes humaines alors que le Hamas paraît déjà profondément atteint.

Samedi, l'armée israélienne a frappé les bureaux de l'hebdomadaire du Hamas "Al Resala" et l'Ecole internationale américaine, l'institution scolaire la plus prestigieuse de Gaza, les logements de deux responsables opérationnels soupçonnés de receler des armes et de planifier des attaques, des avant-postes, des camps d'entraînement, des sites de lancement de roquettes.

Les infrastructures de la Bande de Gaza sont gravement endommagées et de nombreux secteurs sont privés d'électricité et d'eau. Israël nie l'existence ou la menace d'une crise humanitaire et a accru l'approvisionnement en vivres de l'étroit territoire côtier, en insistant sur sa volonté de s'en prendre au Hamas et non aux civils.

Malgré les frappes israéliennes, une dizaine de roquettes palestiniennes se sont abattues samedi sur le sud de l'Etat hébreu, faisant un blessé léger, selon la police.

Tout en planifiant une intervention terrestre, Israël s'est dit prêt à accepter un cessez-le-feu s'il était placé sous la surveillance d'observateurs internationaux. L'idée a été reprise par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président américain George W. Bush, tandis que le président français Nicolas Sarkozy était attendu lundi et mardi au Proche-Orient pour promouvoir la trêve humanitaire suggérée par les ministres européens mais déjà rejetée mercredi par Israël.

photo_original_19823.jpgLe Hamas a réagi avec circonspection, son porte-parole à Gaza Taher Nunu prévenant que le Mouvement n'accepterait pas de solution par Israël et la communauté internationale, tout en laissant la porte entrouverte au "dialogue".

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui ne contrôle plus que la Cisjordanie depuis que les islamistes du Hamas ont pris le pouvoir par les armes dans la Bande de Gaza en juin 2006, a pour sa part annulé un déplacement à l'ONU lundi pour rencontrer Nicolas Sarkozy et une délégation de l'Union européenne.

Il devrait s'exprimer à l'ONU mardi, selon son conseiller Saeb Erekat, pour demander au conseil de sécurité de condamner Israël et d'exiger la fin immédiate de l'offensive contre la Bande de Gaza. Le texte sera discuté lundi mais a peu de chances d'être adopté car les Etats-Unis, qui possèdent un droit de veto, jugent inacceptable qu'il n'appelle pas à l'arrêt des tirs de roquettes du Hamas.

L'offensive israélienne a déclenché dans le monde un vaste mouvement de soutien aux Palestiniens de la Bande de Gaza et des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans le monde arabo-musulman, en Asie ou en Europe, notamment à Londres et à Paris. AP

22:09 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaza, massacre, sionisme |  Facebook | |

La marine israélienne attaque et endommage le Dignité dans les eaux internationales (VIDEO)

(Larnaca, Chypre, 10h) Le mardi 30 décembre à 5 heures du matin, plusieurs navires de guerre israéliens ont intercepté un bateau d'aide humanitaire - le Dignité - alors qu’il se rendait à Gaza pour y effectuer une mission de secours. Un navire israélien a percuté le bateau sur le côté avant bâbord, l’endommageant fortement. Les témoignages des passagers et des journalistes à bord indiquent qu’il prend l’eau et qu’il semble avoir des problèmes de moteur. Quand il a été attaqué par l'armée israélienne, le Dignité se trouvait clairement dans les eaux internationales, à 90 milles nautiques de la côte de Gaza, ce qui constitue une infraction de plus du droit international par l'Etat sioniste.

30-12-08-Dignite-degats.jpg


Photo : Le Dignité à son arrivée au Liban



Les navires de guerre ont également tiré à la mitrailleuse dans l'eau afin d’empêcher le bateau humanitaire de se rendre à Gaza.

Alors que le bateau gagnait tant bien que mal le Liban, les passagers ont été en contact avec le gouvernement libanais qui a déclaré que le commandant de bord était autorisé à accoster et qu’il était prêt à leur porter assistance si nécessaire. Les équipes de sauvetage en mer de Chypre ont également été contacté, et ont aussi offert leur assistance. Le Dignité qui battait clairement le pavillon de Gibraltar, était piloté par un capitaine anglais et avait parmi ses passagers, Cynthia McKinney, un député américain. L'attaque a été filmée par les journalistes et les membres de l'équipage et les passagers témoigneront du crime d'Israël en mer à leur arrivée au Liban.

À bord du bateau, des médecins se rendaient vers cette pauvre bande de terre méditerranéenne pour y fournir des secours tellement nécessaires aux hôpitaux sur place. L'équipage et les passagers avaient également l'espoir de ramener des blessés pour les soigner, car les hôpitaux ne sont pas adaptés. En outre, le Dignité transportait 3 tonnes de fournitures médicales à la demande des médecins dans la bande de Gaza.

Les trois médecins à bord qui se rendaient à Gaza sont : Le Dr Halpin (Royaume-Uni), un chirurgien orthopédiste expérimenté, professeur de médecine, et capitaine de la marine marchande. Il a organisé des efforts de secours humanitaire dans la bande de Gaza à plusieurs reprises avec l’organisation, the Dove and Dolphin. Il se rendait à Gaza comme bénévole dans les hôpitaux et les cliniques.
Le Dr Mohamed Issa (Allemagne), un chirurgien pédiatrique Allemand se rendait à Gaza comme bénévole dans les hôpitaux et les cliniques.
Le Dr. Elena Theoharous (Chypre) est un chirurgien et membre du Parlement chypriote. Elle se rendait à Gaza pour évaluer le conflit en cours, aider aux efforts de secours humanitaire et travailler comme bénévole dans les hôpitaux.

Pourtant, Israël a fait un pied de nez au droit maritime en attaquant un bateau humanitaire dans les eaux internationales et a mis en danger l'ensemble de ces observateurs des droits de l’homme. À aucun moment, le Dignité ne s’est approché des eaux israéliennes. Ils se sont clairement identifiés et l'attaque israélienne était volontaire et criminelle.

Le Dignité est encore dans les eaux internationales, à 40 milles au large de Haïfa. Tout le monde à bord est sain et sauf alors que le bateau poursuit lentement sa route vers le Liban.


 
Pour plus d’informations, contactez :

(Gaza) Ewa Jasiewicz, +972 598 700 497 / freelance@mailworks.org

(Chypre) Lubna Masarwa +357 99 081 767 / lubnna@gmail.com

(U.S.) Greta Berlin, +1 310 422 7242 / iristulip@gmail.com

 
Source : http://www.palsolidarity.org/  
 
 Traduction : MG pour ISM
/  

A Gaza, les massacres perpétrés par l'armée israélienne continuent avec la complicité de la "communauté internationale" pro-sioniste

Avant ses bombardements, l'armée de l'air israélienne largue au-dessus de la bande de Gaza des milliers de tracts invitant les habitants des zones visées à fuir leurs maisons pour éviter les "dégâts collatéraux".

"En raison des actes terroristes menés par certains contre l'Etat d'Israël à partir de votre zone de résidence, les forces de défense israéliennes sont contraintes à une riposte immédiate", avertissent ces tracts destinés "aux habitants de Gaza".

"Pour votre propre sécurité, nous vous demandons de quitter la zone immédiatement", ajoute Tsahal.

En plus de ces largages de tracts, les militaires israéliens ont téléphoné à des habitants des secteurs visés quelques minutes avant les raids pour leur conseiller de s'en aller.

Ces conseils sont accueillis avec autant de peur que de colère par une population qui connaissait samedi son huitième jour de bombardements.

"Nous restons chez nous, pas question de nous en aller... Et pour aller où ?", lance Oumm Kamell, une mère de 11 enfants interrogée devant sa maison.

"Bien sûr que nous avons peur. Ils disent qu'ils ne bombardent que les militaires mais c'est un mensonge. Ils tirent aussi sur les civils."

"Nous vivons dans l'horreur. J'ai dû fuir en portant mes petits-enfants dans mes bras", raconte une femme qui aide Oumm Kamell à cuire le pain.

"Nous n'abandonnerons jamais nos maisons. Nous sommes épuisés mais Dieu est avec nous", dit-elle.

"JE NE CRAINS QUE DIEU"

Jusqu'ici, sur les quelque 430 morts et 2.000 blessés dus aux bombardements, dont environ un quart de civils, Israël a tué deux chefs du Hamas.

20081229elpepuint_14.jpgVendredi, le cheikh Nizar Rayane a été tué dans un raid, ainsi que quatre de ses femmes et onze enfants. Le massacre d'une famille entière est considérée par la convention de Genève comme un crime de guerre. Plusieurs généraux de l'armée israélienne et dirigeants politiques de l'Etat sioniste sont actuellement poursuivis par la justice de pays européens suite à l'assassinat en 2002 de Salah Shehade (ex-chef militaire du Hamas) et de toute sa famille, soit quatorze femmes et enfants.

Dans la nuit de vendredi à samedi, c'est un commandant de haut rang de la branche armée du Hamas, Abou Zakaria al Djamal, qui a trouvé la mort.

Les rues de Gaza étaient pratiquement vides samedi, l'aviation israélienne poursuivant ses raids.

Les rares habitants contraints de sortir de chez eux savent ce qu'ils risquent.

"Il n'y a plus aucune pitié... Le monde ferme les yeux sur les massacres commis ici. Nous n'espérons plus qu'en Dieu pour mettre fin à cette guerre", déclare un vieillard qui porte dans un sac plastique quelques pommes de terre.

Dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, il n'y a ni eau ni électricité depuis cinq jours. L'aide des Nations unies a été suspendue et la situation est catastrophique.

Assis devant sa maison en compagnie de quelques amis, Mohamed Hassanien, 65 ans, semble indifférent aux bombardements.

"Je reste assis ici, sous les bombes. Je n'ai pas peur des Juifs et de leurs menaces. Je ne crains que Dieu et s'il faut mourir, autant mourir chez soi."

16:08 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, massacre, sionisme |  Facebook | |

01/01/2009

Gaza : la responsabilité directe de la France et de l’Union Européenne

 jeudi 1er janvier 2009, par Comité Valmy

Palestine.jpg 

 

le 27.12.2008 Communiqué de l’UJPR :

Du blocus à l’assassinat collectif

L’armée israélienne a attaqué Gaza cette nuit avec des moyens militaires énormes. Le premier bilan fait état de 150 morts, civils pour la plupart. Ce massacre était annoncé, envisagé et commenté ces derniers jours dans la presse israélienne, après la fin de la trêve respectée par le Hamas et rompue sans arrêt par l’armée israélienne. Ce crime a été rendu possible par l’impunité totale accordée à Israël depuis bientôt 9 ans et le soutien actif dont il bénéficie au sein de l’Union Européenne. Il est le résultat direct du « rehaussement de la coopération avec l’UE » imposée par la présidence française contre le vote de report du Parlement Européen.

Depuis maintenant des années, la bande de Gaza subit, avec le soutien complice de l’Union Européenne un siège criminel qui viole délibérément toutes les lois internationales : un million et demi de civils sont prisonniers de l’armée israélienne et privés de tout : de nourriture, de carburant, d’électricité, de médicaments, de matériel scolaire … Moins d’un dixième des camions nécessaires au ravitaillement normal de la population parviennent à passer. L’aéroport et le port ont été détruits avant même d’avoir jamais pu fonctionner. Il est interdit de pêcher. Seuls quelques bateaux affrétés par des militants ont pu forcer le blocus. La population subit une sarko livni bisou.jpg« punition » collective impitoyable pour avoir « mal » voté. La communauté internationale laisse faire, voire encourage ce siège. L’occupant a expulsé Robert Falk, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme de l’ONU.

Il n’y a aucun statu quo possible, aucune perpétuation envisageable de ce siège impitoyable et criminel. Tout peuple assiégé a le droit de résister à l’oppression.

Aucune symétrie ne peut être établie avec les quelques missiles qui sont tombées sur des villes israéliennes. Il n’y aura pas de sécurité pour les Israéliens sans sécurité pour la population de Gaza. Les politiques européenne et américaine depuis Annapolis, en évitant d’affronter la réalité de l’occupation, aboutissent à l’impasse attendue dont encore une fois le peuple palestinien paie tout le prix.

L’Union Juive Française pour la Paix dénonce le crime qui se déroule contre la population de Gaza. Elle appelle à manifester partout contre cette nouvelle agression. L’UJFP exige une réaction immédiate du gouvernement français, de la Communauté Européenne et de l’ONU pour faire cesser l’agression et pour mettre un terme au blocus de Gaza.

Communiqué du Bureau National De l’Union Juive Française pour la Paix

Source: http://www.comite-valmy.org/spip.php?article130

29/12/2008

Gaza ou l'ultime résistance d'un peuple massacré

Reprise d'article: Commentaire par "Larabe" sur le forum de l'Express:

Les Palestiniens de la bande de Ghaza sont à bout. Ils veulent desserrer l’étau qui s’est refermé sur eux. La fin, la soif et l’oppression coloniale décuplent leurs forces. Ils n’ont pour unique arme que leur courage. Leur fin programmée sera violente. Ils n’en ont cure. Ils ne mettront pas de genoux à terre. Ils mourront debout. Sous l’oeil des caméras des télévisions du monde, leurs cadavres jonchent les rues. Ce sont ces martyrs qui feront la Palestine de demain. Une Palestine martyrisée mais libre. Ils auront écrit son histoire dans les larmes et dans le sang. Un lot quotidien qui ne fait réagir la communauté internationale que par des communiqués laconiques, pour faire gagner du temps aux assassins, à ces loups assoiffés qui se’ seront repus du sang d’enfants de Palestine. Comme l’avait fait avant eux, le boucher de Sabra et Chatila, Ariel Sharon. Où est-elle, cette communauté internationale qui s’émeut du moindre obus tiré en direction des terres palestiniennes spoliées et colonisées, qui s’appellent aujourd’hui Israël? Elle doit réagir maintenant. En attendant, les Palestiniens termineront l’année et commenceront la nouvelle dans un bain de sang. Ils représentent l’unique peuple de la planète sans Etat. Une injustice que les grandes puissances de ce monde se doivent de réparer au plus vite.

Source:http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/a-gaza-l-armee-israelienne-poursuit-son-operation-plomb-durci_728464.html

13:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, massacre, sionisme |  Facebook | |

Gaza: «Tout a explosé en même temps»

 

Israël a poursuivi hier ses bombardements aériens de la bande de Gaza pour le deuxième jour consécutif, faisant, au total, près de 300 morts et plus de 600 blessés, le bilan le plus lourd depuis le début de l’occupation israélienne, en 1967. Alors que les tirs de roquettes palestiniennes, qui ont causé un mort israélien depuis la fin de la trêve avec le Hamas, le 19 décembre, se sont poursuivis hier, l’armée israélienne a massé des chars autour du territoire et rappelé 6 500 réservistes en vue d’une possible offensive terrestre. Libération a recueilli hier par téléphone le témoignage de Rami, fonctionnaire palestinien à Gaza.

photo_original_19820.jpg«L’attaque de samedi nous a complètement pris par surprise. D’habitude, les Israéliens tirent un premier missile d’avertissement ou ils font plusieurs passages en avion. A Gaza, nous avons l’habitude des bombardements, chacun prend ses dispositions. Mais, là, il était 11 h 30, personne ne s’y attendait. Les enfants sortaient des écoles, les rues étaient pleines, les bureaux aussi. D’un coup, tout a explosé en même temps. A la même seconde, 60 à 70 cibles ont été touchées. Cette fois-ci, les Israéliens ont bombardé pour tuer. Mon voisin est mort dans sa supérette, qui a le malheur d’être située en face d’un commissariat. Un autre a perdu toutes ses portes, ses fenêtres et dort depuis entre quatre murs à la belle étoile. Les commissariats sont en pleines zones habitées. Tout le monde a été touché d’une manière ou d’une autre. Nous sommes en état de choc.

«Au début, ça a été la panique totale, les parents qui cherchent leurs enfants dans la poussière et les décombres… L’hôpital Shifa [le principal de Gaza, ndlr] est débordé. Il n’arrive plus à accueillir de blessés. Même la morgue a dû fermer. Les corps sont entassés dans la cour, à même le sol. Certains sont tellement calcinés qu’ils sont méconnaissables. Les familles viennent là reconnaître un bout de vêtement, n’importe quoi. Les blessés sont allongés jusque dans les couloirs. Il n’y a pas assez de lits, plus d’anesthésiants. Des appels à des dons du sang ont été lancés. La mosquée en face de l’hôpital a été détruite par les bombes.

«Aujourd’hui [dimanche], la ville est entièrement vide. On entend seulement le bruit des drones et le passage des avions de chasse. Les écoles, les magasins, les administrations sont fermés. Il y a la queue devant les rares boulangeries ouvertes et aux stations-service. Certains produits commencent à se faire rares : le riz, le sucre, le lait, l’essence. L’électricité ne fonctionne que six heures par jour, comme d’habitude. L’air est chargé d’une forte odeur de fumée.

«Dans les rues, on ne voit plus de policiers. Toute l’infrastructure de sécurité publique du Hamas a été détruite. Au QG de la police, il y avait une cérémonie de remise de diplômes. C’était juste des pauvres gars qui veulent gagner leur vie et qui devaient faire la circulation, pas des lanceurs de roquettes dans la clandestinité. Ils sont tous morts. Les chefs du Hamas, on ne sait pas où ils sont. A l’abri, probablement. Seuls le chef de la police, Tewfiq Jaber, et celui de la sécurité et de la prévention, Ismaïl Jaabari, sont morts dans les bombardements. Les centres de détention de Saraya et de Machtal [la prison politique du Hamas] ont aussi été bombardés, mais le Hamas a refusé de libérer les prisonniers. Personne ne connaît leur sort. L’immeuble de la télévision du mouvement, la chaîne Al-Aqsa, a été bombardé très violemment. Trois étages ont été détruits, il ne reste plus que le rez-de-chaussée, mais elle continue d’émettre, comme la radio.

«Les gens n’ont plus d’espoir. Après six mois de trêve, notre situation a empiré. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Israël avait détruit le Fatah, puis le Hamas a pris sa place. Si Israël détruit le Hamas, qui restera ? Al-Qaeda ?».

Christophe Ayad

 

Source:  http://www.liberation.fr/monde/0101308202-tout-a-explose-...

 

13:12 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, massacre, sionisme |  Facebook | |

Près de 300 morts à Gaza, Israël mobilise des milliers de réservistes

Israël a poursuivi dimanche ses raids aériens à Gaza, qui ont fait près de 300 morts, et donné son feu vert à la mobilisation de milliers de réservistes en vue d'une éventuelle offensive terrestre.

2386810804-offensive-israelienne-gaza-plus-de-51-morts-civils-selon-l.jpgL'opération dite "plomb durci", d'une violence inédite depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967, vise selon l'Etat hébreu à mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud du pays depuis la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

Les raids déclenchés samedi ont fait près de 300 morts, en majorité des policiers du Hamas, et plus de 600 blessés, selon un nouveau bilan diffusé dimanche soir par les services d'urgence palestiniens.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état pour sa part de plus de 950 blessés.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a autorisé dimanche plus de 100 camions à délivrer de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, a annoncé son ministère.

Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé Israël de "commettre un holocauste au vu et au su du monde entier, qui n'a pas bougé le petit doigt". La "résistance palestinienne se réserve le droit de riposter à cette agression par des opérations de martyre", c'est-à-dire des attentats suicide, a-t-il affirmé.

Au total, une vingtaine de roquettes ont été tirées dimanche depuis la bande de Gaza sur le sud d'Israël, sans faire de victimes. L'une d'elles, de type Grad, a atteint pour la première fois Gan Yavné, près du port d'Ashdod, à plus de 30 kilomètres au nord de Gaza, selon les secours israéliens.

Laissant planer la menace d'une offensive terrestre à Gaza, Israël a mobilisé 6.500 réservistes, a annoncé un haut responsable à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement.

L'armée israélienne "élargira et approfondira ses opérations à Gaza autant que nécessaire", a averti le ministre de la Défense Ehud Barak. "Cela ne sera pas de courte durée et ne sera pas facile".

Israël a commencé à masser des chars et des troupes à la lisière de la bande de Gaza, selon des photographes de l'AFP.

L'aviation a dans le même temps poursuivi ses raids contre ce territoire, visant notamment le "Saraya", un complexe abritant la principale prison de Gaza et un quartier général des services de sécurité du Hamas, et en soirée des ateliers de fabrication de roquettes.

Une mosquée du camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, a été touchée par un bombardement et deux personnes, dont un bébé, y ont été tuées, a annoncé dimanche soir le chef des services des urgences du territoire, Mouaouiya Hassanein.

Dans l'après-midi, l'aviation a dit avoir mené des raids contre "40 tunnels" de contrebande dans le secteur de Rafah à la frontière du territoire avec l'Egypte. Ces souterrains permettent au Hamas d'introduire des armes dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien.

De l'autre côté de la frontière, la police égyptienne a tiré des coups de feu en l'air pour empêcher des dizaines de Palestiniens d'entrer en Egypte au nord du terminal de Rafah. Le Caire a déployé de nouveaux renforts dans ce secteur.

En soirée, un policier égyptien a été tué par balle et un autre blessé à Rafah par des tirs en provenance de la bande de Gaza, selon les services de sécurité égyptiens et des sources médicales, qui ignoraient qui était à l'origine de ces tirs.

Rafah cristallise des tensions de plus en plus palpables entre l'Egypte et le Hamas.

Le mouvement islamiste qui a accusé l'Egypte de complot avec Israël, a réclamé dimanche l'ouverture permanente du terminal de Rafah.

Et le secrétaire général du parti chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé le peuple égyptien à descendre "par millions" dans la rue pour forcer l'ouverture de Rafah.

"La police égyptienne peut-elle tuer des millions d'Egyptiens? Peuple d'Egypte, vous devez ouvrir le terminal de Rafah avec la force de vos corps", a déclaré le chef d'un mouvement auréolé dans la rue arabe du prestige lié à ses succès contre l'armée israélienne lors de la guerre de 2006 au Liban.

Pour la seconde journée consécutive, de nombreuses manifestations de soutien ont été organisées en Cisjordanie, dans les villes arabes et ailleurs dans le monde.

Conséquence des raids israéliens, la Syrie a estimé que ses négociations indirectes de paix avec Israël, lancées en mai par l'intermédiaire de la Turquie, ne pourraient pas se poursuivre.

"C'est l'agression israélienne contre Gaza elle-même qui ferme la porte à toute action dans le processus politique", a déclaré à l'AFP un responsable syrien.

Au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a affirmé à l'issue d'un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas que l'Egypte tentait négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui pourrait être suivi d'une trêve similaire à celle qui avait expiré le 19 décembre après avoir été tant bien que mal respectée six mois durant.

Selon l'armée israélienne, environ 230 cibles du Hamas ont été visées en 24 heures à Gaza. Un porte-parole du gouvernement israélien a affirmé que "97%" des victimes des raids appartenaient au Hamas.

10:22 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza, massacre, sionisme |  Facebook | |

16/12/2008

"Les juifs n'ont pas d'avenir dans une société multiculturelle", selon Alain Finkielkraut

Reprise d'article - 30 mars 2007

 

Alain Finkielkraut était en Israël la semaine dernière pour tenir une conférence à l'université de Tel-Aviv et présenter la traduction en hébreu de son livre L'Avenir d'une négation (1982). Dans son édition du mercredi 28 mars, le quotidien Haaretz rapporte des propos qu'il a tenus, en petit comité, à des hommes politiques locaux et des intellectuels, réunis par l'Institut de planification d'une politique pour le peuple juif (JPPPI).

"Les juifs de France n'ont d'avenir que si la France reste une nation ; il n'y a pas d'avenir possible pour les juifs dans une société multiculturelle, parce que le pouvoir des groupes antijuifs risque d'être plus important", a-t-il confié, selon le quotidien israélien.

finkielkraut photo.JPGEvoquant "la réduction simpliste de la politique en un système de forces bipolaire", Alain Finkielkraut estime qu'"en France, c'est la bourgeoisie contre les immigrés, et quiconque dit quoi que ce soit contre les immigrés est considéré comme raciste. Ainsi, le christianisme peut constamment être attaqué, mais il est interdit de dire quoi que ce soit de négatif au sujet de l'islam, parce que c'est la religion des opprimés et que si vous la critiquez, c'est que vous êtes raciste."

Selon Haaretz, Alain Finkielkraut n'a pas souhaité dévoiler pour qui il entendait voter à l'élection présidentielle. Le succès de M. Sarkozy, a-t-il souligné, tient au fait qu'"il n'a pas le sens du politiquement correct", que le philosophe définit comme "le refus d'accepter les faits". Le problème, c'est qu'"il est décrit par la gauche, et maintenant par le centre, comme un fasciste. Il sera peut-être élu, mais peut-être battu à cause de son image de fasciste", a-t-il affirmé.

LE PRÉCÉDENT DE 2005

En novembre 2005, une longue interview d'Alain Finkielkraut, elle aussi publiée dans le quotidien israélien de centre gauche, avait soulevé la polémique en raison de propos qualifiés, à l'époque, de "racistes" : "On nous dit que l'équipe de France [de football] est black-blanc-beur… En fait, aujourd'hui, elle est black-black-black, ce qui fait ricaner toute l'Europe", avait-il alors déclaré.

Mais c'est son analyse des émeutes dans les banlieues qui avait cristallisé l'opinion : "On voudrait [les] réduire à leur dimension sociale, y voir une révolte des jeunes contre la discrimination et le chômage. Le problème est que la plupart sont noirs ou arabes, avec une identité musulmane… Il est clair que nous avons affaire à une révolte à caractère ethnico-religieux."

Il reprochait alors aux "bobos" leur indulgence et leur angélisme face à ces "nouveaux damnés de la terre" : "Il y a des déclarations de haine très violentes contre la France. Toute cette haine et cette violence se font à présent jour dans les émeutes. Les considérer comme une réponse au racisme français est être aveugle à une haine plus vaste : la haine de l'Occident, Occident considéré comme responsable de tous les crimes."

"Imaginez que ce soit des Blancs comme à Rostock en Allemagne, poursuivait le philosophe. Aussitôt, chacun aurait dit : le fascisme ne sera pas toléré. Quand un Arabe incendie une école, c'est de la rébellion. Quand c'est un Blanc, c'est du fascisme. Je suis indifférent à la couleur. Le mal est le mal, peu importe sa couleur. Et ce mal, pour le juif que je suis, est totalement intolérable."

Après le tollé provoqué par ses propos, le philosophe avait présenté ses excuses, se disant "victime d''un immense malentendu", et soulignant que ces déclarations étaient "un assemblage où [il] ne se [reconnaissait] pas".

 

Source: Le Monde

 

15/12/2008

Bush échappe à un jet de... chaussures en pleine conférence de presse à Bagdad

George W. Bush, en pleine conférence de presse à Bagdad, a échappé de justesse dimanche soir à un jet de... chaussures le visant à hauteur de tête et provenant d'un journaliste irakien furieux des propos du président américain sur la guerre en Irak.

"C'est un baiser d'adieu, espèce de chien!", a hurlé l'homme en lançant une première chaussure, puis une seconde, en direction du visage présidentiel, avant d'être maîtrisé et plaqué au sol par d'autres Irakiens.

L'homme a ensuite été identifié sous le nom de Muntadar al-Zeidi, correspondant de la chaîne "Al-Baghdadiya", une station de télévision irakienne basée au Caire, en Egypte. Dans la culture irakienne, jeter une chaussure sur quelqu'un est un signe de mépris.

Au moment de l'incident, George W. Bush donnait une conférence de presse à Bagdad au côté du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à l'issue d'une visite surprise en Irak, sans doute la dernière de sa présidence. Aucun des deux dirigeants n'a été touché.

D'après les images tournées par l'agence APTN (Associated Press Television News), le jet de chaussures visait le président Bush. Ce dernier a esquivé l'objet volant en baissant la tête, un réflexe qu'il a réitéré lors du second lancer. Les deux chaussures ont frôlé sa tête, sans la toucher, avant de finir leur course avec un bruit sourd dans le mur de derrière.

Le président des Etats-Unis a voulu prendre l'incident avec humour. "Tout ce que je peux dire, c'est que c'était une pointure 43", a déclaré George W. Bush en plaisantant.

Au cours de sa conférence de presse, le président Bush venait de déclarer qu'"il y a encore du travail à faire" en Irak. "La guerre n'est pas finie", avait-il constaté, mais "elle est en voie décisive d'être gagnée".

C'est à ce moment que le journaliste énervé s'est levé, a lancé une chaussure, puis très vite une seconde, avant d'être maîtrisé. Dans la mêlée, la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, qui accompagnait le président Bush dans cette visite, a été blessée à l'oeil.

Après l'invasion américaine de 2003, quelques Irakiens avaient frappé à coups de chaussures la statue géante de Saddam Hussein qui venait d'être déboulonnée par les Marines américains à Bagdad. AP

01:37 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bush, irak, chaussures |  Facebook | |

13/12/2008

Shoah : Attali met l'Histoire en pièces

À l'avant-veille de la 70e commémoration de la Nuit de Cristal, Jacques Attali a monté au théâtre du Rond-Point (Paris), du 16 au 28 septembre 2008, une pièce qui met en scène une réunion nazie consécutive à ce drame, le 12 septembre 1938... C'est une grossière mystification historique entérinée sans mot dire par les médias institutionnels.

La pièce de Jacques Attali, Du cristal à la fumée (on appréciera l'humour douteux du titre !), a été publiée au début de l'année (Fayard, 15 €) avec l'introduction suivante de l'auteur :

«Cette pièce raconte, au plus près de la réalité historique, la réunion secrète qui s'est tenue au matin du 12 novembre 1938, deux jours après la Nuit de cristal, à Berlin, entre les principaux dirigeants nazis. C'est d'elle qu'est sortie la décision de la Solution finale, bien avant la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942».

Autant de mensonges et de culot en si peu de lignes dans un ouvrage édité par une maison sérieuse ! Faut-il être Jacques Attali, ancien conseiller «spécial» de François Mitterrand, aujourd'hui rallié à Nicolas Sarkozy, pour se le permettre en toute impunité ?

Je me garderai ici de juger l'intérêt théâtral du texte. Fabienne Pascaud (Télérama) l'a déjà fait avec compétence et vigueur [écouter le commentaire de Fabienne Pascaud] sans d'ailleurs prendre parti sur la pertinence historique du texte. Je m'en tiendrai quant à moi à ce dernier aspect et à ses implications pour nous tous.

Mystification historique

Disons déjà que la réunion du 12 novembre 1938 était si peu secrète que son compte-rendu (celui dont s'est inspiré l'auteur) figurait déjà au procès de Nuremberg. À cette réunion, qui allait déboucher sur la transmission aux SS de la question juive, le Reichsführer Himmler, chef des SS, n'était pas présent, contrairement à ce qu'indique Attali, mais représenté par son adjoint et alter ego Heydrich. Mais il ne s'agit là que de détails...

Le plus grave est de laisser entendre que la Solution finale [l'extermination méthodique des Juifs d'Europe] est issue de cette réunion, soit trois ans avant la date généralement admise par les historiens qui ont consacré des dizaines d'années, sinon leur vie entière, à l'exploration de cette part la plus sombre de l'histoire des hommes.

Pour ne rien arranger, l'amateur Attali explique laborieusement que si les nazis ont eu l'idée de liquider définitivement les Juifs austro-allemands, c'est au principal motif d'éviter des problèmes avec les réassureurs américains au cas où l'État hitlérien aurait interdit que les victimes de la Nuit de Cristal soient indemnisées par leurs assureurs, conformément aux règles commerciales universelles.

C'est faire fi des troubles cheminements de la conscience qui ont mené Hitler, les chefs nazis et leurs subordonnés d'un antisémitisme purement idéologique (comme il s'en trouvait au début du XXe siècle dans tous les pays occidentaux, y compris l'URSS) à l'indicible...

Enjeu idéologique

Le débat ne relève pas seulement des spécialistes. Il nous concerne tous.
1- On peut penser que la Shoah a germé dans l'esprit monstrueux de Hitler, peut-être dès les années 1920 ; on pourrait en conclure que nous sommes a priori immunisés contre le retour d'une semblable tragédie.
2- On peut aussi considérer que l'idéologie antisémite des nazis était potentiellement génocidaire comme bien d'autres idéologies, y compris des idéologies qui ont cours aujourd'hui en Occident ou ailleurs... et qu'elle a abouti à son paroxysme, la Shoah, par glissements progressifs à la faveur de la guerre, contaminant des individus qui, au départ, n'y étaient en rien disposés. On en retient que la lutte contre le Mal est toujours d'actualité ; elle se gagne par un effort constant sur nous-même, l'aptitude au mal comme l'aptitude au bien étant des parties constitutives de chacun d'entre nous (*).

C'est plutôt la deuxième interprétation qui a la faveur des historiens, je veux dire des vrais spécialistes...

En abordant ce sujet très sensible avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, Attali, quand à lui, instille dans l'esprit du grand public, y compris de la classe politique et des médias, si complaisants à son endroit, que les chefs nazis, Hitler mais aussi Göring ou encore Heydrich, étaient des monstres, étrangers à notre monde, des monstres qui plus est rationnels puisque c'est sur la base d'un raisonnement froid (éviter de se mettre à dos les réassureurs américains) qu'ils envisagent l'extermination des Juifs (*).

Presse muette, historiens indignés

La presse écrite est demeurée silencieuse à propos de cette mystification théâtrale. Le Monde, par exemple, se contente de reprendre les assertions de l'auteur sans prendre la peine de les vérifier auprès d'un historien. Il n'y a que sur internet (Rue 89) que l'on peut lire des points de vue critiques...

Interrogée par Judith Sibony (Rue 89), la grande historienne Annette Wieviorka s'indigne : «C'est une contrevérité historique de plus qui circulera en toute impunité». Florent Bayart, chercheur au CNRS, craint un dangereux glissement dans l'idée que la Shoah dériverait d'une affaire d'assurances : «C'est faire comme si le projet d'exterminer les juifs pouvait être le fruit d'une rationalité : un calcul rigoureux, en vue d'un bénéfice matériel tangible. Or, la Solution finale est au contraire purement idéologique : Hitler avait décrété que la mort du juif était la condition de sa victoire».

«Pour traiter un tel sujet, il faut être soit un grand écrivain, soit un historien. Attali n'est ni l'un ni l'autre, et le mélange qu'il propose ici est catastrophique : il ouvre la porte à toutes les dérives, et témoigne d'un grand manque de respect pour les morts», souligne la philosophe Élisabeth de Fontenay... Je crois, pour développer sa pensée, que s'autoriser à publier et dire n'importe quoi sur la Shoah quand on est un personnage officiel est pain bénit pour les négationnistes de tout poil !

L'historien Alain Michel, directeur du bureau francais de l'école internationale pour l'enseignement de la Shoah (Yad Vashem, Jérusalem), enfonce le clou. Il nous déclare : «Qu'il y ait un "saut" vis-à-vis de la politique antijuive au moment de la Nuit de Cristal est une évidence. mais il est autant évident que personne n'envisage à cette date de Solution finale dans le sens d'un massacre organisé. Le débat est clos sur cette question et ce n'est sûrement pas la pièce de théâtre de quelqu'un qui croit tout révolutionner dans chaque question qu'il traite, quelle qu'elle soit, qui va y changer les choses (voir les grandes "découvertes" du même Attali sur la question messianique, il y a presque 15 ans)». Il déplore par la même occasion que les journalistes et enseignants français manquent d'ouverture sur les débats et les évolutions historiographiques qui se font hors de l'Hexagone.

André Larané.