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13/12/2009

Paul-Marie Couteaux: "On se fiche de l'opinion des peuples"

02:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, europe |  Facebook | |

08/06/2009

Europe politique : illusions perdues

30 ans après les premières élections au Parlement européen, on annonce un taux d'abstention record dans un climat de désillusion assombri par la crise économique et l'absence de renouvellement du personnel dirigeant impliqué dans les échecs passés...

L'Europe ne fait plus recette. Faut-il incriminer l'incivisme des électeurs ? Les leaders politiques avant tout préoccupés par leur carrière nationale ?...

Les causes du désintérêt sont bien plus profondes et bien plus graves si l'on veut bien se souvenir qu'en 1992 (référendum sur le traité de Maastricht) comme en 2005 (référendum sur le traité constitutionnel), les citoyens français (et hollandais) se sont passionnés comme jamais pour les enjeux européens avec des taux de participation exceptionnels et des résultats à l'arraché.

Scrutin peu démocratique

La première explication au désintérêt des citoyens tient au scrutin de liste à la proportionnelle (avec quelques variantes autorisées par la décision européenne de 1974 : proportionnelle intégrale comme en France ; panachage et sélection partielle des candidats comme en Allemagne).

En théorie, ce mode de scrutin est parfaitement démocratique car il permet à toutes les sensibilités d'être représentées au Parlement. Dans les faits, c'est une entrave majeure à l'expression démocratique ! Voir à ce propos notre article : Quel mode de scrutin pour nos députés ?

Il n'est pas difficile de s'en apercevoir, en particulier en France où le scrutin se déroule à la proportionnelle intégrale (chaque parti impose l'ordre dans lequel seront désignés ses candidats) : on connaît à l'avance le nom de 80% des futurs élus, l'incertitude tenant aux imprécisions sur les scores des différents partis (ainsi Benoît Hamon, 3e sur la liste socialiste en Île-de-France n'est-il pas encore certain de son élection).

Les candidats n'ayant aucun effort à fournir ni aucune compétence à démontrer, leur désignation (et leur élection) relève du seul bon vouloir des appareils des partis. Élue d'office car 2e sur la liste UMP (droite) de l'Île-de-France, Rachida Dati peut ainsi se permettre d'afficher son mépris pour sa future fonction ; 3e sur la même liste, Jean-Marie Cavada sera lui aussi inévitablement élu alors qu'il a été deux fois défait lors d'élections nationales au scrutin uninominal.

Le déclin de la participation aux élections européennes est très sensible dans tous les pays où le vote n'est pas obligatoire, y compris ceux qui appliquent une proportionnelle tempérée par le panachage (faculté de choisir les députés sur les listes des partis). En Allemagne, le taux de participation est tombé de 66% en 1979 (France : 61%) à 43% en 2004 (France : 43%). Le mal ne tient pas seulement au mode de scrutin. Il est bien plus profond...

Mainmise de l'oligarchie

Le plus inquiétant est la rupture entre les élites dirigeantes de l'Europe et les citoyens. Celle-ci remonte assez clairement aux années 1990.

Après la chute du mur de Berlin et en pleines guerres de Yougoslavie, tandis que triomphe en Europe l'idéologie néolibérale, la Communauté économique européenne (CEE) engage au forceps une nouvelle étape de la construction européenne. Plutôt qu'un acte politique fort, les dirigeants européens font le choix d'une intégration économique accrue et de la mise en place d'une monnaie unique. C'est le traité de Maastricht.

Les réticences sont fortes chez les citoyens qui craignent que les États ne soient dépossédés de leur pouvoir en matière sociale et économique. Beaucoup jugent qu'une initiative politique eut été mieux appropriée aux circonstances (guerres yougoslaves, éclatement du bloc soviétique).

En France, où le président François Mitterrand se risque à un référendum, le traité de Maastricht est approuvé d'extrême justesse après que l'on eut assuré les citoyens sceptiques que les domaines de compétences des États seraient préservés selon le «principe de subsidiarité» inscrit à l'article 3 du traité. Le mot, emprunté au vocabulaire ecclésiastique fait florès.

Mais la Commission européenne va retourner comme un gant ledit principe et s'en servir pour intervenir tous azimuts dans les domaines les plus dérisoires et les plus inattendus, au gré des sollicitations des lobbyistes qui hantent les administrations de Bruxelles. Dans le même temps, elle va fermer les yeux sur les dérives sanitaires (crise de la vache folle) et ranger au placard la «préférence communautaire» inscrite dans le traité de Rome.

C'est le triomphe des grandes entreprises et en particulier de la grande distribution, dans l'électronique, le textile, l'équipement de la maison, les jouets... Au nom de l'ouverture des marchés et de la libre concurrence, ces entreprises se détournent de leurs fournisseurs européens qui leur proposent des produits à 40 euros qu'elles revendent 100 euros ; elles préfèrent acheter en Chine des produits équivalents mais de médiocre qualité qui ne leur coûtent que 10 euros et qu'elles revendent 90 euros (ces chiffres sont des ordres de grandeur relatifs mais vraisemblables et attestés par de nombreux exemples).

L'Europe commence de la sorte à se désindustrialiser cependant que les instances européennes, au lieu de revoir leur pratique, mettent le pied sur l'accélérateur en invoquant les grands principes («une Europe ouverte sur le monde est facteur de paix», «la libre concurrence est garante de la baisse des prix»,...).

À cette première tromperie sur le «principe de subsidiarité» et la «préférence communautaire» viennent s'ajouter en 2003 la question de la Turquie et en 2005 celle du traité constitutionnel.

Pas besoin de débattre sur le cas de la Turquie : la question a été résumée par Michel Rocard, ancien Premier ministre socialiste, qui assure que «l'intégration politique de l'Europe n'étant plus d'actualité, rien ne s'oppose à l'admission de ce pays au sein de l'Union». Tout est dit. Pour l'oligarchie européenne, l'Union a vocation à devenir une simple zone de libre-échange et, dans cette perspective, il n'y a pas de raison d'en exclure aujourd'hui la Turquie, demain le Maroc et Israël, la Libye et l'Algérie,... Beaucoup de citoyens, cependant, ne se résignent pas à la fin du rêve européen et souhaitent, par-dessus des États forts, une Union qui les protège contre les menaces extérieures, aussi bien le dumping économique de la Chine que les conflits du Moyen-Orient, Turquie incluse.

Dès 2004, nous avons subodoré sur Herodote.net que les atermoiements de la classe politique à propos de la Turquie pourraient entraîner un rejet du traité constitutionnel. Il a été effectivement rejeté par les Français le 29 mai 2005 à cause de cela mais aussi de ce que nombre de citoyens doutaient de la justesse de la vision néolibérale en filigrane dans le traité («concurrence libre et non faussée», ...).

La crise économique qui a frappé la planète en 2007-2008 a révélé au grand jour l'ineptie et la dangerosité de ce néolibéralisme, aussi éloigné du libéralisme des Lumières que le socialisme soviétique de la social-démocratie scandinave. Or, rien n'a changé en Europe, sinon que l'on a transféré sur le dos des contribuables les dettes impunément accumulées par les banquiers.

Les dirigeants politiques qui ont porté à bout de bras la politique néolibérale n'ont pas résigné leur fonction et même pas amorcé un mea culpa. Plus fort que ça, ils ont recyclé mot pour mot, sous le nom de «traité modificatif» ou traité de Lisbonne, le traité constitutionnel rejeté par deux des trois peuples qui se sont exprimés à son propos.

La palme de la désinvolture appartient à la chancelière allemande et au président français qui, à leur électorat, tiennent un discours vigoureux sur la Turquie mais se gardent à Bruxelles de freiner le processus d'intégration. Difficile dans ces conditions de faire reproche aux citoyens de mettre peu d'enthousiasme à se rendre aux urnes...

Joseph Savès

Source: Herodote http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=560

15/05/2009

Philippe de Villiers juge que Sarkozy joue de la "flûte turque"

Le souverainiste Philippe de Villiers reproche à Nicolas Sarkozy de jouer de la "flûte turque" en pratiquant un double langage sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et sur la préférence communautaire.

Faute d'un débat avec le chef de l'Etat, le président du Mouvement pour la France "met au défi" Michel Barnier, chef de file des listes UMP, d'accepter de débattre des élections européennes du 7 juin en public ou sur une chaine de télévision.

de villiers 1.jpg"Cette campagne est bâillonnée, c'est l'omerta de la pensée unique", dit-il dans une interview à Reuters, jugeant que les partis traditionnels, comme l'UMP, le PS et le MoDem, "n'ont absolument pas envie de débattre de la crise et de l'Europe."

En outre, selon le président du MPF, Nicolas Sarkozy dit une chose à Paris et son contraire à Bruxelles : "Je veux que ma main droite ignore ce que fait ma main gauche."

"Nicolas Sarkozy joue de la flûte turque puisque candidat à l'élection présidentielle, il déclare : 'mon premier geste sera de stopper la négociation avec la Turquie.' Et une fois élu, il l'accélère", affirme-t-il.

Le souverainiste, qui conduit les listes "Libertas", demande donc au chef de l'Etat, qui a récemment réaffirmé à Berlin son hostilité à l'adhésion turque, de clarifier sa position en arrêtant les négociations.

De même, Philippe de Villiers reproche à Nicolas Sarkozy de "jouer de la flûte à bec" en prônant dans ses discours la préférence communautaire "alors qu'à Bruxelles, il a signé tous les traités qui l'ont démantelée."

EUROPE DES DIFFÉRENCES

Crédité d'environ 6% dans les sondages, il appelle les Français à "mettre un carton rouge à l'Europe de Lisbonne lors du match retour le 7 juin".

Défenseur de la "France des terroirs" - il s'est allié avec le mouvement Chasse, Nature, Pêche et Traditions (CNPT) de Frédéric Nihous, il prône "une Europe des différences, des libertés et des nations" mais peine pour le moment à se faire entendre.

Philippe de Villiers espère néanmoins progresser dans les sondages en fin de campagne, rappelant qu'en 1999 et 2004 tout s'était joué dans la dernière ligne droite. Il avait alors obtenu respectivement 13,05% et 6,67%.

Il estime pour l'heure que le fait que Nicolas Sarkozy se comporte en "chef de campagne", et que le traitement "inéquitable" des petites formations fausse le débat.

"La France du 'non' (au projet de constitution lors du référendum de 2005), on ne l'entend presque pas", déplore-t-il.

Philippe de Villiers s'indigne de voir que deux ministres en exercice, Michel Barnier (Agriculture) et Rachida Dati (Justice), conduisent la campagne de la majorité.

"Ce sont des têtes de liste qui voyagent aux frais de l'Etat et qui disposent de fonds considérables lorsqu'il s'agit d'acheter un électorat", dit-il.

Michel Barnier s'est défendu vendredi sur France Info de faire campagne sur les fonds de l'Etat. Mais Philippe de Villiers évoque les 400 millions d'euros récemment accordés par le ministre aux marins-pêcheurs.

"Lorsque Michel Barnier se déplace, est-ce le ministre qui se déplace ou le candidat ? Qui paye ?", demande-t-il.

Edité par Yves Clarisse

05/06/2008

Raffarin hostile à un référendum sur l'adhésion de la Turquie

PARIS (Reuters) - L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin demande que l'Assemblée nationale revienne sur l'amendement des députés rendant obligatoire un référendum avant l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

raffarin.jpgL'Assemblée a adopté mardi en première lecture le projet de loi constitutionnel réformant les institutions, dont un amendement prévoit que toute nouvelle adhésion à l'UE sera soumise à référendum "lorsque la population de cet État représente plus de cinq pour cent de la population de l'Union". L'amendement vise directement la candidature de la Turquie.

Invité de l'émission "Face aux chrétiens" de RCF, Radio Notre Dame et La Croix, le sénateur de la Vienne a estimé que la majorité devait être face aux réformes dans un esprit de "fidélité créatrice".

"Fidèle : on doit voter globalement les textes. Créatrice : il faut pouvoir les amender. Je pense par exemple au référendum et à la Turquie (...) L'amendement adopté par l'Assemblée nationale désigne la Turquie. C'est une erreur. Un pays ne doit pas être directement montré du doigt dans la Constitution", a-t-il estimé.

"Nous en avons parlé en réunion du groupe UMP au Sénat : pour le moment, il y a une majorité dans la majorité qui n'est pas favorable au texte sur ce sujet", a ajouté Jean-Pierre Raffarin.

 

Commentaires du PNF:

Si on impose au peuple français l'entrée de la Turquie dans l'Europe, cela signerait la fin totale de la démocratie en France (déjà bien mal en point avce tout un pan de l'opinion qui est marginalisé) et la fin de l'idée d'une grande Europe fière de ses valeurs, de son histoire et de son identité.

Raffarin est un traître, les électeurs doivent le sanctionner aux prochaines élections pour qu'il comprenne que le pouvoir n'est pas à Washington, mais dans les urnes!