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15/05/2009

Philippe de Villiers juge que Sarkozy joue de la "flûte turque"

Le souverainiste Philippe de Villiers reproche à Nicolas Sarkozy de jouer de la "flûte turque" en pratiquant un double langage sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et sur la préférence communautaire.

Faute d'un débat avec le chef de l'Etat, le président du Mouvement pour la France "met au défi" Michel Barnier, chef de file des listes UMP, d'accepter de débattre des élections européennes du 7 juin en public ou sur une chaine de télévision.

de villiers 1.jpg"Cette campagne est bâillonnée, c'est l'omerta de la pensée unique", dit-il dans une interview à Reuters, jugeant que les partis traditionnels, comme l'UMP, le PS et le MoDem, "n'ont absolument pas envie de débattre de la crise et de l'Europe."

En outre, selon le président du MPF, Nicolas Sarkozy dit une chose à Paris et son contraire à Bruxelles : "Je veux que ma main droite ignore ce que fait ma main gauche."

"Nicolas Sarkozy joue de la flûte turque puisque candidat à l'élection présidentielle, il déclare : 'mon premier geste sera de stopper la négociation avec la Turquie.' Et une fois élu, il l'accélère", affirme-t-il.

Le souverainiste, qui conduit les listes "Libertas", demande donc au chef de l'Etat, qui a récemment réaffirmé à Berlin son hostilité à l'adhésion turque, de clarifier sa position en arrêtant les négociations.

De même, Philippe de Villiers reproche à Nicolas Sarkozy de "jouer de la flûte à bec" en prônant dans ses discours la préférence communautaire "alors qu'à Bruxelles, il a signé tous les traités qui l'ont démantelée."

EUROPE DES DIFFÉRENCES

Crédité d'environ 6% dans les sondages, il appelle les Français à "mettre un carton rouge à l'Europe de Lisbonne lors du match retour le 7 juin".

Défenseur de la "France des terroirs" - il s'est allié avec le mouvement Chasse, Nature, Pêche et Traditions (CNPT) de Frédéric Nihous, il prône "une Europe des différences, des libertés et des nations" mais peine pour le moment à se faire entendre.

Philippe de Villiers espère néanmoins progresser dans les sondages en fin de campagne, rappelant qu'en 1999 et 2004 tout s'était joué dans la dernière ligne droite. Il avait alors obtenu respectivement 13,05% et 6,67%.

Il estime pour l'heure que le fait que Nicolas Sarkozy se comporte en "chef de campagne", et que le traitement "inéquitable" des petites formations fausse le débat.

"La France du 'non' (au projet de constitution lors du référendum de 2005), on ne l'entend presque pas", déplore-t-il.

Philippe de Villiers s'indigne de voir que deux ministres en exercice, Michel Barnier (Agriculture) et Rachida Dati (Justice), conduisent la campagne de la majorité.

"Ce sont des têtes de liste qui voyagent aux frais de l'Etat et qui disposent de fonds considérables lorsqu'il s'agit d'acheter un électorat", dit-il.

Michel Barnier s'est défendu vendredi sur France Info de faire campagne sur les fonds de l'Etat. Mais Philippe de Villiers évoque les 400 millions d'euros récemment accordés par le ministre aux marins-pêcheurs.

"Lorsque Michel Barnier se déplace, est-ce le ministre qui se déplace ou le candidat ? Qui paye ?", demande-t-il.

Edité par Yves Clarisse

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