30/05/2010
Accord pour un Proche-Orient dénucléarisé
La conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) est parvenue vendredi à un accord, le premier depuis 10 ans, portant notamment sur le désarmement et sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Proche-Orient.
La conférence a adopté par consensus une déclaration finale de 28 pages qui prévoit quatre plans d’action sur chacun des trois piliers du Traité — désarmement, vérification des programmes nucléaires nationaux pour assurer qu’ils sont pacifiques et usage pacifique de l’énergie atomique — ainsi que sur le Proche-Orient dénucléarisé.
Sur ce dernier point, le document prévoit l’organisation en 2012 d’une conférence internationale, «à laquelle tous les Etats de la région sont censés participer et devant mener à l’établissement» d’une telle zone, ce qui implique la présence d’Israël et de l’Iran.
La déléguée américaine, la sous-secrétaire d’Etat chargée du contrôle des armements et de la sécurité internationale Ellen Tauscher, a déclaré que les Etats-Unis s’engageaient à oeuvrer au succès de cette conférence.
Mais elle a aussitôt ajouté un bémol: «Nous notons toutefois que notre capacité à y parvenir se trouve sérieusement amoindrie du fait que le document final singularise Israël dans sa section consacrée au Proche-Orient, ce que les Etats-Unis regrettent profondément.» Une nuance reprise par le président américain Barack Obama, qui a salué, dans un communiqué, un accord «équilibré et réaliste» tout en se disant «fortement» en désaccord avec le fait de singulariser Israël.
Le document affirme qu’«il importe qu’Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l’AIEA» (Agence internationale de l’énergie atomique).
En revanche l’Iran n’est pas mentionné nommément, alors que les Occidentaux souhaitaient qu’il soit montré du doigt pour être en violation de résolutions de l’ONU exigeant qu’il suspende ses activités nucléaires sensibles et prouve le caractère civil de son programme nucléaire.
L’Egypte et l’Iran avaient mené campagne pour qu’Israël soit spécifiquement invité à rejoindre le TNP, ce qui signifierait que l’Etat hébreu renonce à son arsenal nucléaire, et pour qu’il accepte la création d’une zone sans armes nucléaires au Proche-Orient.
Un responsable américain a émis des doutes sur les chances que la conférence sur le Proche-Orient dénucléarisé voie le jour.
«Je ne sais pas si la conférence aura jamais lieu», a déclaré Gary Samore, conseiller à la Maison Blanche sur la non-prolifération. Les Etats-Unis ne veulent pas qu’elle échoue, mais ne la co-parraineront, comme ils l’ont promis, que «si les conditions sont réunies», a-t-il dit.
Selon M. Samore, le vice-président américain Joe Biden et le conseiller pour les affaires de sécurité nationale, le général Jim Jones, avaient dit aux ambassadeurs arabes à Washington que s’ils insistaient pour mentionner nommément Israël dans la déclaration du TNP, cela «rendrait beaucoup plus difficile pour Israël de venir à cette conférence.» Israël, qui s’oppose à la création d’une zone sans armes nucléaires au Proche-Orient tant que la paix n’y règne pas, n’a jamais reconnu posséder l’arme atomique. Les Etats non nucléaires l’accusent d’échapper injustement aux mécanismes de vérification prévus par le TNP en n’en étant pas signataire.
L’ambassadeur d’Egypte à l’ONU, Maged Abdelaziz, a salué la conférence TNP pour «avoir enclenché un processus concret de mise en oeuvre de la résolution de 1995 sur le Proche-Orient». La conférence TNP de 1995 avait pour la première fois appelé à la création d’une telle zone.
Entré en vigueur en 1970, le TNP a servi de directive mondiale pour limiter la prolifération des armes nucléaires.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a salué le «succès» de la conférence.
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03/06/2008
L'Iran dément vouloir l'arme nucléaire
TEHERAN - L'ayatollah Ali Khamenei, chef suprême de l'Iran, a déclaré mardi que son pays poursuivrait son programme nucléaire, mais a écarté toute visée militaire.
"L'Iran souhaite un usage pacifique de l'énergie nucléaire et va la rechercher en dépit de la convoitise de nos ennemis", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie en l'honneur de feu l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique.
"Aucune nation sage ne s'intéresse à l'arme nucléaire" car elle n'est pas logique puisqu'elle n'est pas utilisée, a-t-il ajouté. AP
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17/10/2007
Poutine soutient l'Iran dans son droit pour le nucléaire civil
MOSCOU (AFP) - Le président russe Vladimir Poutine a apporté un puissant soutien à son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad en se rendant à Téhéran mais la Russie poursuit également ainsi ses propres objectifs face à un encombrant voisin qui pourrait menacer sa sécurité.
"Poutine n'est pas seulement allé (mardi) au sommet des chefs d'Etat de la mer Caspienne, il a tout fait pour présenter le leader iranien sous son meilleur jour", commente mercredi le quotidien russe Izvestia, considéré comme étant proche du pouvoir.Le maître du Kremlin a aussi répété que les Etats-Unis ne règleraient pas seuls la crise du nucléaire iranien, suggérant que la Russie, forte de sa puissance retrouvée, pouvait se poser en médiateur.
"Pas une seule puissance, pas même la plus grande, n'est en mesure de régler seule tous les problèmes du monde (...) Les exemples de l'Afghanistan et de l'Irak étayent suffisamment cette thèse", a-t-il dit à Téhéran, comme le relève le quotidien officiel Rossiiskaïa Gazeta.
Pour Alexandre Choumiline, du Centre d'analyse des Conflits proche-orientaux auprès de l'Institut USA-Canada à Moscou, Vladimir Poutine n'a toutefois "pas utilisé cette visite pour jouer le rôle d'intermédiaire", mais s'est au contraire "rangé du côté de l'Iran".
"Il a envoyé un signal minimal à la partie iranienne sur son programme nucléaire, mais un message négatif maximum à l'Occident en déclarant que des mesures militaires étaient inacceptables, qu'aucune ingérence ne serait supportée", note M. Choumiline.
Même son de cloche dans le quotidien des affaires russe Vedomosti, qui analyse en Une : "si l'Occident avait encore l'espoir que Poutine ferait pression d'une manière ou d'une autre sur Ahmadinejad dans le dossier nucléaire, cet espoir est mort hier".
Evgueni Satanovski, expert à l'Institut des Etudes du Moyen-Orient à Moscou, juge pour sa part que si les Iraniens "voulaient" s'assurer du soutien de Moscou, "c'est la dernière chose à laquelle pensait la Russie".
En prônant la poursuite du dialogue avec Téhéran sur le nucléaire, Moscou veut éviter tout "conflit avec l'Iran" qui pourrait conduire à une déstabilisation à ses frontières, dans le Caucase, "tandis que la guerre en Tchétchénie vient à peine de se terminer", analyse M. Satanovski.
"Il est impossible d'arriver à ce que l'Iran arrête son programme nucléaire. Poutine est réaliste. L'idée (en poursuivant le dialogue) est d'arriver à ce que ce programme soit ouvert au maximum, sous contrôle", considère l'analyste.
S'il a réaffirmé le droit de Téhéran à détenir l'énergie nucléaire civile, M. Poutine n'a pas donné de date pour l'achèvement, qui ne cesse d'être reporté, de la centrale nucléaire construite par les Russes à Bouchehr dans le sud de l'Iran, conservant ainsi des moyens de pression sur M. Ahmadinejad.
"La Russie ne donne pas aux Iraniens tout ce qu'ils veulent, elle ne leur donne pas le combustible pour Bouchehr", constate M. Satanovski.
La Russie poursuit aussi d'autres intérêts, purement économiques, dans la région. Dans le domaine du nucléaire civil, très lucratif, elle entend développer sa coopération avec Téhéran. Elle vise de nouvelles ventes d'armements de même qu'une coopération renforcée sur les fronts du pétrole et du gaz, dont Moscou et Téhéran sont de gros producteurs.
"Les avantages économiques d'une coopération avec l'Iran sont importants pour la Russie. C'est pourquoi Moscou est contre les sanctions" dans le dossier nucléaire, souligne le quotidien Vedomosti.
"On peut voir la politique de Poutine vis-à-vis de l'Iran comme un défi à l'Occident (...) Mais l'Occident oublie un détail important, l'Iran est plus proche (géographiquement) de la Russie que des Etats-Unis et de l'Europe", poursuit le journal.
"L'arme nucléaire en Iran sera dangereuse pour la Russie, notamment en cas d'opération militaire américaine contre l'Iran. Moscou a choisi la voie de la prudence et de l'amitié parce que la Russie et l'Iran sont des voisins proches", conclut Vedomosti.
22:16 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poutine, Russie, Iran, nucléaire, Israël, Etats-Unis, guerre | Facebook | |