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30/12/2009

Dette: la France avertie par l'agence de notation Fitch

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Guillaume Guichard (lefigaro.fr)

La France, l'Espagne et le Royaume-Uni font face aux mêmes risques liés à l'endettement, estime l'agence de notation Fitch.

France, Espagne et Royaume-Uni, même combat contre la dette. Selon l'agence de notation Fitch Ratings, Paris est à mettre dans le même sac que ses deux dispendieux voisins : il y a urgence à annoncer un programme de retour à l'équilibre des finances publiques s'ils veulent conserver leur prestigieuse note «AAA». Pour ces trois pays, argumente l'agence, la dette s'élèvera à plus de 90% du PIB en 2011. Or, elle fixe la limite acceptable pour un pays noté «triple A» à 80%.

«L'Angleterre, l'Espagne et la France doivent mettre en œuvre une politique budgétaire crédible dans les prochaines années, étant donné le rythme de dégradation de leurs comptes et les défis auxquels ils devront faire face pour stabiliser leur endettement», écrit Fitch. En cas d'inaction, «la pression sur la note de leur dette s'intensifiera». Traduction: s'ils ne jugulent pas leurs déficits ils verront leurs notes dégradées, ce qui alourdira la charge des intérêts.

L'agence de notation est-elle trop sévère avec la France en la plaçant sur le même plan que ses deux voisins ? «Contrairement à la France, les moteurs de la croissance britannique -l'endettement- et de l'économie espagnole le bâtiment et les fonds européens- ont été très sévèrement touchés par la crise», tempère en effet Jean-Christophe Caffet, économiste à Natixis.

La France est entrée dans la crise avec une dette lourde

De plus, les déficits budgétaires britannique et espagnol, reflet de leur situation économique, se sont creusés beaucoup plus rapidement. Fitch le reconnaît, notant que ces deux pays, avec les Etats-Unis, «ont subi une plus rapide détérioration des finances publiques et font face à un plus grand défi budgétaire en terme de réduction de la dette publique».

Reste que la France a abordé la crise en moins bonne posture. En 2007, alors qu'elle était lestée par une dette représentant 69,9% du PIB, l'Espagne plafonnait à 42,1% et le Royaume-Uni à 46,9%. En 2011, la France sera encore dans la moins bonne position des trois, avec un ratio dette sur PIB de 99,2%, contre 94,1% pour le Royaume-Uni et 74,3% pour l'Espagne.

Surtout, Paris manque de crédibilité, comme Londres et Madrid. «Les investisseurs savent que l'Allemagne fera le nécessaire pour réduire sa dette c'est inscrit dans la loi, mais ils ignorent quelles seront les réactions de la France», décrypte Philippe Waechter, directeur de la recherche économique à Natixis Asset Management. «Habituellement, les gouvernements français se contentent de dire que ça ira mieux demain. C'est peut-être suffisant lorsque tout va bien, mais cela ne l'est plus aujourd'hui, comme le souligne Fitch, vu l'ampleur du dérapage des finances publiques», ajoute Philippe Waechter.

La France va donc devoir redresser ses finances, ne serait-ce que pour disposer de marges de manœuvres en cas de second choc économique.

Source: Figaro

15:03 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dette, france, sarkozy, faillite |  Facebook | |

05/04/2008

Le dérapage des déficits français inquiète la zone euro

BRDO, Slovénie (Reuters) - Les partenaires européens de la France l'ont sommée de lui fournir des détails sur ses intentions en matière de réduction des déficits, dont l'ampleur actuelle ne laisse pas de les inquiéter.

Les ministres des Finances des Vingt-Sept se sont réunis à Brdo, en Slovénie, au lendemain de la présentation par Nicolas Sarkozy de mesures d'économies pour enrayer une spirale négative.

1444606778.jpgLa France, qui avait prévu de ramener son déficit français à 2,3% du PIB en 2008, vise désormais un objectif de 2,5% en raison du ralentissement économique, mais devra pour cela procéder à une cure d'amaigrissement de l'Etat.

Tous les économistes interrogés par Reuters estiment que même ce chiffre, qui ferait déjà de la France le cancre de la classe euro, ne pourra être atteint et que la barre fatidique des 3% du PIB pourrait être dépassée en 2008.

Quant à l'objectif français de parvenir à l'équilibre des finances publiques en 2O12 - au lieu de 2010 comme décidé par l'Eurogroupe -, il paraît de plus en plus compromis.

La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, s'est montrée confiante à Brdo.

"Les engagements qu'on prend vis-à-vis de nos partenaires européens, c'est d'être sur la ligne de 2,5% (en 2008) et on maintient la trajectoire de 2012 et il n'est pas question d'aller au-delà de 3%", a-t-elle dit vendredi.

Mais ses partenaires européens se montrent circonspects.

"LA PRÉOCCUPATION EST LÀ"

La Commission européenne, comme à son habitude, reste prudente sur des mesures qui viennent à peine d'être annoncées, mais a exigé des précisions des autorités françaises.

"Pendant les prochains jours, bien entendu, j'aurai des discussions avec Mme Lagarde, en fait plus particulièrement pour préparer la présidence française (de l'UE, au second semestre de 2008), mais j'espère avoir l'occasion d'apprendre de sa bouche plus de détails", a dit Joaquin Almunia, commissaire aux Affaires économiques et monétaires, lors d'une conférence de presse.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s'est montré plus abrupt: "On a demandé des détails sur les mesures et le calendrier de mise en oeuvre. Mais la préoccupation est là."

Le grand argentier belge, dont le pays présente un budget en équilibre, a rappelé une règle d'or en matière de déficits.

"Un déficit, ça se creuse très facilement, mais ça se résorbe très difficilement", a-t-il expliqué à Reuters.

La France, a-t-il dit, part de 2,7% de déficit en 2007 et, au rythme où vont les choses, "il lui faudra 27 ans pour revenir à l'équilibre", a-t-il ironisé. "Quand on part de 2,7%, on est quand même très proche de la barre des 3%".

La France ne respecte pas son engagement de réduire son déficit de 0,5% du PIB par an, a-t-il poursuivi.

"La tendance doit être plus nette", a indiqué Reynders, qui a rappelé que Nicolas Sarkozy avait pris un "engagement très fort" en juillet dernier en assurant que la France serait au rendez-vous de 2012. "L'objectif n'est pas respecté."

MANSUÉTUDE?

Il reste à savoir si les autorités françaises bénéficieront encore de la mansuétude de leurs partenaires européens.

La situation est en effet totalement différente de ce qu'elle était en 2003, lorsque le pacte de stabilité de l'euro a été mis entre parenthèses pour donner aux pays qui dépassaient le seuil de 3% du temps pour rentrer dans les clous.

L'Allemagne, qui était à l'époque dans la même barque que la France, dégagera cette année un excédent de 10 milliards d'euros et tous les pays font des efforts importants pour respecter leurs engagements de réduction des déficits budgétaires.

Mais les partenaires de Paris hésitent à entrer dans une confrontation avec la France alors que ses réformes sont saluées et qu'elle va assumer dans quelques mois la présidence de l'UE.

1324987689.jpg"Cela ne fait aucun sens de réagir de manière excitée à chaque commentaire", a sobrement dit le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, tout en maintenant l'objectif 2010.

En février dernier, cette obligation avait déjà été atténuée par les ministres des Finances de la zone euro, qui avaient décrété que l'échéance de 2010 devrait être respectée "si les conditions cycliques le permettent", c'est-à-dire si la croissance économique dépasse 3% du PIB par an, un scénario écarté par les économistes de la Commission européenne.

Ces derniers prévoient au mieux une croissance de 1,7% pour la France en 2008 et cette estimation devrait être revue à la baisse lors des prévisions qui seront présentées fin avril.

La Commission hésite également à adresser à la France une "avertissement précoce", ce qu'elle pourrait pourtant faire.

Le contexte politique ne s'y prête guère, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ayant besoin du soutien de la France pour un nouveau mandat en 2009, explique-t-on de source diplomatique.