Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2008

Déficit commercial record en octobre

Le déficit du commerce extérieur de la France a atteint en octobre un nouveau record à plus de sept milliards d'euros, sous le coup d'un plongeon des exportations notamment vers l'Europe, selon les données provisoires publiées mardi par les Douanes. Lire la suite l'article

 

La chute de 4,5% des exportations par rapport à septembre, alors que les importations n'ont baissé que de 1%, fait craindre de mauvais chiffres de la production industrielle mercredi et une contraction du produit intérieur brut sur l'ensemble du quatrième trimestre, estiment des économistes.
Le chiffre de 7,1 milliards d'euros communiqué par les Douanes est nettement plus élevé qu'attendu puisque les experts interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un déficit réduit à 5,65 milliards en octobre, pour cause d'allègement de la facture énergétique.

Le déficit de septembre, précédent record, a été revu en baisse à 5,961 milliards d'euros au lieu de 6,25 milliards annoncé en première estimation il y a un mois.

L'effet positif de la décrue des cours du pétrole a été largement contrebalancé par l'effondrement des exportations, qui ont totalisé 32,6 milliards d'euros - contre 34,1 milliards en septembre - alors que les importations ne fléchissaient que légèrement à 39,63 milliards contre 40,1 milliards.

"Les exportations sont à leur plus faible niveau depuis novembre 2006," s'alarme Alexander Law, chef économiste à l'institut de recherche Xerfi.

"Dans un environnement international récessif, le entreprises françaises voient leurs débouchés se restreindre un peu plus chaque jour," remarque-t-il en ajoutant que la France aura du mal à éviter un recul du PIB au quatrième trimestre.

Interrogée sur ces chiffres, la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est contentée de répondre : "On peut mieux faire."

L'Allemagne qui, contrairement à la France, est en récession technique avec deux trimestres consécutifs de croissance, a à l'inverse annoncé un excédent commercial accru et supérieur aux attentes en octobre, à 15,8 milliards d'euros.

Mais ce bon chiffre s'explique par un recul de 3,5% des importations, à 68,7 milliards d'euros, qui a été supérieur au tassement de 0,5% des exportations, lesquelles se sont montées à 84,5 milliards d'euros - près du triple des ventes françaises.

Et l'annonce vendredi d'une chute de plus de 6% des commandes à l'industrie en Allemagne en octobre laisse craindre de nouvelles baisses des exportations dans les mois à venir.

PLONGEON DES EXPORTATIONS VERS L'UE

Le détail des chiffres français montre une forte baisse des exportations de biens intermédiaires (sidérurgie notamment) à destination de l'Union européenne.

Les exportations vers l'Allemagne, en baisse de 7,7% à 4,6 milliards d'euros, sont tombées à leur plus bas niveau depuis juillet 2007 et le déficit vis-à-vis de l'ensemble de l'UE s'est creusé de près d'un milliard d'euros à 3,19 milliards.

L'Union européenne absorbe 65% des exportations françaises et l'Allemagne quelque 15% à elle seule.

"Pas besoin d'aller bien loin pour constater l'ampleur du désastre, la majorité de nos voisins sont en récession et ne passent plus commande à nos entreprises," analyse Alexander Law en ajoutant que la dépréciation de l'euro n'est évidemment d'aucun secours dans le cas de pays qui ont la même monnaie.

La baisse des exportations automobiles, à l'oeuvre depuis plusieurs mois vers les marchés espagnol, britannique, italien ou polonais, a quant à elle gagné la Russie, l'Amérique et l'Asie. Le déficit des échanges automobiles passe ainsi de 438 millions en septembre à 598 millions en octobre.

Pour l'ensemble de l'industrie civile, le déficit a plus que doublé en deux mois, passant de 1,4 milliard en août à 2,59 milliards en septembre puis 3,35 milliards en octobre.

La France a pourtant vendu en octobre 27 Airbus, sept de plus qu'en septembre, qui lui ont rapporté 1,5 milliard d'euros.

VERS LES 60 MILLIARDS DE DÉFICIT

Sur les dix mois de janvier à octobre, le déficit cumulé de la France atteint 46,25 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières contre 30,32 milliards au cours de la même période de 2007.

Dans sa loi de finances rectificative présentée le mois dernier, le gouvernement prévoit pour 2008 un déficit de 55,2 milliards d'euros, qui dépasserait de loin le record de 39,4 milliards établi en 2007.

"La barre des 60 milliards d'euros sera certainement atteinte dans les tout prochains mois", pronostique Marc Touati, économiste chez Global Equities.

Il s'attend cependant à ce que la baisse de l'euro, la diminution de la facture énergétique et le ralentissement des importations - pour cause de déprime du consommateur - permettent de "stopper l'hémorragie" vers la mi-2009, mais avec un déficit qui restera autour des 50 milliards.

Le gouvernement, lui, table sur un déficit ramené à 42,3 milliards en 2009.

Véronique Tison, édité par Yves Clarisse

Source: http://fr.news.yahoo.com/4/20081209/tts-france-commerce-d...

 

17:01 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deficit, economie |  Facebook | |

05/04/2008

Le dérapage des déficits français inquiète la zone euro

BRDO, Slovénie (Reuters) - Les partenaires européens de la France l'ont sommée de lui fournir des détails sur ses intentions en matière de réduction des déficits, dont l'ampleur actuelle ne laisse pas de les inquiéter.

Les ministres des Finances des Vingt-Sept se sont réunis à Brdo, en Slovénie, au lendemain de la présentation par Nicolas Sarkozy de mesures d'économies pour enrayer une spirale négative.

1444606778.jpgLa France, qui avait prévu de ramener son déficit français à 2,3% du PIB en 2008, vise désormais un objectif de 2,5% en raison du ralentissement économique, mais devra pour cela procéder à une cure d'amaigrissement de l'Etat.

Tous les économistes interrogés par Reuters estiment que même ce chiffre, qui ferait déjà de la France le cancre de la classe euro, ne pourra être atteint et que la barre fatidique des 3% du PIB pourrait être dépassée en 2008.

Quant à l'objectif français de parvenir à l'équilibre des finances publiques en 2O12 - au lieu de 2010 comme décidé par l'Eurogroupe -, il paraît de plus en plus compromis.

La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, s'est montrée confiante à Brdo.

"Les engagements qu'on prend vis-à-vis de nos partenaires européens, c'est d'être sur la ligne de 2,5% (en 2008) et on maintient la trajectoire de 2012 et il n'est pas question d'aller au-delà de 3%", a-t-elle dit vendredi.

Mais ses partenaires européens se montrent circonspects.

"LA PRÉOCCUPATION EST LÀ"

La Commission européenne, comme à son habitude, reste prudente sur des mesures qui viennent à peine d'être annoncées, mais a exigé des précisions des autorités françaises.

"Pendant les prochains jours, bien entendu, j'aurai des discussions avec Mme Lagarde, en fait plus particulièrement pour préparer la présidence française (de l'UE, au second semestre de 2008), mais j'espère avoir l'occasion d'apprendre de sa bouche plus de détails", a dit Joaquin Almunia, commissaire aux Affaires économiques et monétaires, lors d'une conférence de presse.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s'est montré plus abrupt: "On a demandé des détails sur les mesures et le calendrier de mise en oeuvre. Mais la préoccupation est là."

Le grand argentier belge, dont le pays présente un budget en équilibre, a rappelé une règle d'or en matière de déficits.

"Un déficit, ça se creuse très facilement, mais ça se résorbe très difficilement", a-t-il expliqué à Reuters.

La France, a-t-il dit, part de 2,7% de déficit en 2007 et, au rythme où vont les choses, "il lui faudra 27 ans pour revenir à l'équilibre", a-t-il ironisé. "Quand on part de 2,7%, on est quand même très proche de la barre des 3%".

La France ne respecte pas son engagement de réduire son déficit de 0,5% du PIB par an, a-t-il poursuivi.

"La tendance doit être plus nette", a indiqué Reynders, qui a rappelé que Nicolas Sarkozy avait pris un "engagement très fort" en juillet dernier en assurant que la France serait au rendez-vous de 2012. "L'objectif n'est pas respecté."

MANSUÉTUDE?

Il reste à savoir si les autorités françaises bénéficieront encore de la mansuétude de leurs partenaires européens.

La situation est en effet totalement différente de ce qu'elle était en 2003, lorsque le pacte de stabilité de l'euro a été mis entre parenthèses pour donner aux pays qui dépassaient le seuil de 3% du temps pour rentrer dans les clous.

L'Allemagne, qui était à l'époque dans la même barque que la France, dégagera cette année un excédent de 10 milliards d'euros et tous les pays font des efforts importants pour respecter leurs engagements de réduction des déficits budgétaires.

Mais les partenaires de Paris hésitent à entrer dans une confrontation avec la France alors que ses réformes sont saluées et qu'elle va assumer dans quelques mois la présidence de l'UE.

1324987689.jpg"Cela ne fait aucun sens de réagir de manière excitée à chaque commentaire", a sobrement dit le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, tout en maintenant l'objectif 2010.

En février dernier, cette obligation avait déjà été atténuée par les ministres des Finances de la zone euro, qui avaient décrété que l'échéance de 2010 devrait être respectée "si les conditions cycliques le permettent", c'est-à-dire si la croissance économique dépasse 3% du PIB par an, un scénario écarté par les économistes de la Commission européenne.

Ces derniers prévoient au mieux une croissance de 1,7% pour la France en 2008 et cette estimation devrait être revue à la baisse lors des prévisions qui seront présentées fin avril.

La Commission hésite également à adresser à la France une "avertissement précoce", ce qu'elle pourrait pourtant faire.

Le contexte politique ne s'y prête guère, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ayant besoin du soutien de la France pour un nouveau mandat en 2009, explique-t-on de source diplomatique.