Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen a jugé samedi "extraordinaire de voir des foules immenses se déplacer de façon quasi permanente" contre le projet de loi instaurant le mariage pour tous.
"Que les gens manifestent contre un projet qu'ils rejettent, c'est normal, mais c'est un phénomène surprenant, y compris pour les gens qui sont au pouvoir, que cela réunisse des centaines de milliers de personnes. C'est assez exceptionnel", a déclaré M. Le Pen lors d'une conférence de presse à Lyon.
M. Le Pen, qui participait à Lyon à une réunion de militants pour les 40 ans de la fédération du FN du Rhône, a jugé cette mobilisation d'autant plus extraordinaire qu'elle se déroule "à l'appel de Mme (Frigide) Barjot".
Rappelant que son père, Jacques Merle, était "un ami" et qu'il avait connu Frigide Barjot (de son vraie nom Virginie Merle, ndlr) "petite fille", il a ironisé sur ses "talents d'organisatrice". "Il arrive que le diable porte pierre", a-t-il ajouté, faisant un parallèle entre les mobilisations contre le mariage homosexuel et les "pogroms en Russie" qui rassemblaient des foules immenses "à l'appel de popes fous".
Il a également dénoncé la présence de Mme Barjot au rassemblement annuel de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), moquant son souhait de "voir des femmes en burqa défiler avec des paroissiennes de Saint-Nicolas du Chardonnet".
M. Le Pen a toutefois considéré que les manifestations contre le mariage homosexuel étaient une "réaction contre la désintégration des valeurs qui ont fait la France", ajoutant: "Prenons ce qui est bon."
Le président d'honneur du FN a par ailleurs estimé que si "la France est en pleine tempête, nous ne sommes qu'au début du cataclysme". "La situation va s'aggraver au cours des mois à venir et le seul espoir de ce pays ce sera le vaisseau du FN", a-t-il déclaré, se réjouissant de "la faveur qu'il connaît dans l'opinion".