PARIS (Reuters) - L'affaire de l'accident dans lequel aurait été impliqué Jean Sarkozy, fils cadet du chef de l'Etat, qui occupe assurances, police et justice depuis deux ans et demi, a connu un nouveau rebondissement avec les réticences d'un expert judiciaire, apprend-on de source judiciaire.
Désigné par le tribunal correctionnel de Paris le 3 décembre dernier, fait exceptionnel dans un litige de ce type portant sur 260 euros, l'expert devait dire si les dégâts constatés sur le véhicule du plaignant, M'Hamed Bellouti, étaient ou non compatibles avec un choc avec un scooter.
Dans une note envoyée aux parties, Michel Gilabert lance une mise en garde sur les limites de sa mission car, dit-il, les faits sont très anciens - octobre 2005 - et il n'est donc plus possible de voir les véhicules dans leur état initial, a-t-on précisé de source judiciaire.
Cependant, contrairement à ce qu'écrit Le Parisien vendredi, l'expert n'a pas jeté l'éponge et confirme dans sa note qu'il réalisera bien le travail pour lequel il est mandaté.
L'affaire sera plaidée le 25 juin prochain avec un rapport de l'expert, concluant ou pas. Jean Sarkozy est accusé d'avoir pris la fuite après avoir endommagé une voiture avec son scooter le 14 octobre 2005, place de la Concorde à Paris.
Son avocat, Thierry Herzog, dit qu'il s'agit d'une affaire montée de toutes pièces et a produit à l'audience de décembre les résultats d'une expertise privée selon laquelle le scooter n'avait pu produire les dégâts allégués par le plaignant.
Ce dernier, qui se dit militant UMP, réclame à Jean Sarkozy 260,13 euros pour les réparations de sa voiture et 4.000 euros de dommages et intérêts.
M'Hamed Bellouti explique avoir saisi le tribunal parce que le commissariat du XVIe arrondissement n'a donné aucune suite à l'affaire et que trois courriers envoyés par son assureur à celui de Jean Sarkozy sont restés sans réponse.
Jean Sarkozy avait déjà attiré l'attention des médias début 2007 quand il est apparu que la police avait eu recours à une recherche d'empreintes génétiques pour retrouver son scooter qui avait été volé. La gauche avait estimé qu'il faisait l'objet d'un traitement de faveur, la recherche d'ADN étant normalement réservée aux affaires importantes.
Thierry Lévêque