03/04/2012
« Requiem pour les Français : 30 ans de lâcheté politique » de Jean Bothorel
Sous ce titre Jean Bothorel a publié un intéressant petit livre de 130 pages consacré au problème de l'immigration, ou plutôt à la manière dont nos gouvernants ne le traitent pas et le laissent s'aggraver d'année en année.
Jean Bothorel commence par souligner à quel point les courants migratoires contemporains sont différents de ceux qu'a connus la France dans le passé : les effectifs en sont incomparablement supérieurs et l'éloignement culturel, ethnique, religieux des populations en cause rend leur accueil beaucoup plus difficile. Or nos dirigeants refusent de prendre ces particularités en considération.
Et cette attitude les conduit tout naturellement à ne pas affronter le problème. Ils vont, certes, prendre des mesures propres à limiter un peu l'ampleur de l'immigration mais jamais des dispositions aptes à apporter une solution globale et décisive : encore faut-il ajouter que ces mesures sont de sens très variables sinon contradictoires au long des années et soufflent sans discontinuer « le chaud et le froid ».
Ou alors, et c'est une autre manière de ne pas affronter la réalité, nos gouvernants vont accepter le phénomène migratoire.
Nombre d'entre eux justifient leur attitude en jugeant que le phénomène ne constitue en aucune façon une rupture dans le cours de l'histoire de France. MM. Sarkozy et Chevènement voient, par exemple, dans l'afflux d'étrangers le prolongement d'une situation que la France aurait toujours connue. Pour eux, notre pays est le fruit d'un métissage quasi permanent. Jean Bothorel cite des phrases de l'un et de l'autre politiciens : « Le défi du métissage, la France l'a toujours connu » ou « La France marche depuis toujours aux mélanges ». Et Jean Bothorel n'a aucune peine à réfuter ces affirmations, qui ne s'appuient sur aucune analyse historique mais qui, à force d'être répétées comme un article de foi, finissent par acquérir un semblant d'autorité.
Autre manière d'accepter le phénomène migratoire : la discrimination positive « adoptée par le chef de l'Etat » (il s'agit de M. Sarkozy), sorte de compensation offerte aux populations victimes d'une « domination discriminatoire », bientôt suivie par une lutte contre les discriminations fondées sur tous critères et qui tourne, nous dit l'auteur de façon fort convaincante, à la « guignolerie ».
Mais la discrimination positive engendre des conséquences collatérales particulièrement nocives. Elle paraît justifier et suscite les revendications toujours renouvelées des « victimes » et de leurs descendants. Bientôt obligation est faite à la France de se repentir et de rendre compte de sa culpabilité passée. Les politiques « se couchent », écrit Jean Bothorel qui consacre un chapitre bien enlevé à « la repentance » : on y voit des historiens politiquement incorrects, en butte à des procédés « inquisitoriaux » de « Collectifs », pratiquement abandonnés par nos gouvernants qui préfèrent récompenser les plus acharnés des inquisiteurs.
De la même façon Jean Bothorel montre comment, toujours dans la même ligne d'hésitations et d'accommodements, les pouvoirs publics essaient non pas ouvertement mais discrètement d'adapter la règle de la laïcité à l'islam, dont la présence devient de plus en plus prégnante sur le territoire. Et il montre aussi comment la République se trouve progressivement fragmentée en communautés.
Quant aux motivations des hommes politiques, Jean Bothorel semble partagé entre deux explications. D'un côté les détenteurs du pouvoir, dit-il, ont été guidés « par le laxisme, l'émotionnel ou la mauvaise foi mais jamais par la fermeté, la lucidité ou le courage ». Mais, d'un autre côté, il note aussi que pour tel ministre « lutter contre l'immigration c'est lutter contre la France », il attribue au président Chirac le souhait d'une France métissée, il relève la mise sur pied d'une politique d'accueil, autant d'attitudes favorisant les flux migratoires.
Source: Polémia
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