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22/10/2009

Procès Clearstream: "Dominique de Villepin est innocent"

La défense de Villepin s'est attachée, ce mercredi, à démontrer qu'il n'y avait aucun élément matériel contre l'ex-Premier ministre dans le dossier Clearstream et que la "complicité de dénonciation calomnieuse par abstention" requise par le parquet ne tenait pas la route.

"C'est le coeur lourd" que Me Metzner, l'un des quatre avocats de Dominique de Villepin, a plaidé dans la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, ce mercredi après-midi. "On veut nous faire croire que c'est un procès comme les autres, mais toutes les parties civiles sont-elles Nicolas Sarkozy? Sont-elles l'homme qui nomme les magistrats qui ont jugé et les procureurs qui ont requis?" Tourné vers Me Thierry Herzog, l'avocat du président de la République, Me Metzner a fait, avec brio, une plaidoirie à la tonalité très politique.

"Pendant son intervention, Me Thierry Herzog a parlé de Dominique de Villepin mais pas d'Imad Lahoud ni de Jean-Louis Gergorin", a explique Me Metzner.

REUTERS/Gonzalo Fuentes

"Pendant son intervention, Me Thierry Herzog a parlé de Dominique de Villepin mais pas d'Imad Lahoud ni de Jean-Louis Gergorin", a explique Me Metzner.

"Voilà ce qu'est ce dossier: on a une cible, on en déduit une origine et on essaye de tracer une ligne entre les deux", a affirmé Me Metzner pour qui "la rivalité politique n'est pas un élément constitutif d'infraction pénale". "Si je (Me Metzner s'identifie alors à son client Dominique de Villepin, ndlr) l'avais commis", ce délit de complicité par abstention, "je ne serais pas le seul: il y aurait aussi Michèle Alliot-Marie (alors ministre de la Défense, ndlr), (son directeur de cabinet) Philippe Marland, le général Rondot -car s'il y en a un qui en sait plus que moi, c'est bien lui-, la DST et même Bercy". Or, poursuit-il, "qui est ministre de l'Economie alors? Nicolas Sarkozy. Et pourtant il ne dit rien jusqu'en 2006".  "Mme Alliot-Marie s'est abstenue. Nicolas Sarkozy s'est abstenu", a dit l'avocat, avant de poursuivre: "Bien sûr, ils ne sont pas poursuivis et c'est normal car il n'y a pas d'infraction pénale qui leur soit reprochable". Il n'y a donc, selon son avocat, aucune raison d'accabler Dominique de Villepin de "complicité de dénonciation calomnieuse par abstention".

"Il a eu besoin de quatre heures pour convaincre personne même pas lui!"

Puis Me Metzner, vieux routier des tribunaux, s'est attelé à démonter la plaidoirie très technique de Me Herzog, jusqu'à tourner l'avocat en ridicule. "Pendant son intervention, Me Thierry Herzog a parlé de Dominique de Villepin mais pas d'Imad Lahoud ni de Jean-Louis Gergorin", a-t-il dit avant de préciser: "Il a eu besoin de quatre heures pour convaincre personne même pas lui!" Sous cette pluie de critiques, Me Herzog a feint de dormir. "Je n'ai pas bien entendu la plaidoirie de Me Metzner", dira-t-il à la presse à la fin de l'audience.

Ce dossier, "le scandale du siècle" commente Me Metzner, est victime d'une "paranoïa aiguë". "Il n'y a aucun élément matériel" à l'encontre de mon client, a-t-il répété. Quant à "l'arme du crime, les listings, poursuit-il, comment savoir qu'ils sont juridiquement faux puisqu'il n'y a ni entête, ni signature, ni date..." Rires dans le prétoire. "Si la culpabilité de Dominique de Villepin était si évidente, pourquoi vouloir le 'pulvériser' et le 'pendre à un crochet', a-t-il demandé au tribunal, si ce n'est pour créer un mobile qui n'existe pas".

"Nicolas Sarkozy...euh...Dominique de Villepin est innocent"

Privilège de l'expérience, Me Leclerc, autre avocat de l'ancien Premier ministre, qui succède à Me Metzner, est le seul à s'exprimer sans micro. "Mes prédécesseurs ont déjà dit ce que j'avais dans le coeur et la tête", a-t-il dit, ému de plaider dans cette salle qu'il affectionne depuis 50 ans. "Nicolas Sarkozy...euh...Dominique de Villepin est innocent", a scandé l'avocat qui avait annoncé dès le début de sa plaidoirie qu'il était sujet aux lapsus. "La vérité, c'est que non seulement il n'a rien fait mais qu'il n'y avait rien à faire", a-t-il ajouté. Avant de rappeler au procureur, lui qui le connaît si bien, qu'il avait requis une relaxe avant de se raviser en décembre. Sous-entendant, donc, que Jean-Claude Marin s'est soumis à sa hiérarchie pour écrire ses réquisitions...

Les quatre avocats ont demandé la relaxe de Dominique de Villepin, à l'exception de Me Leclerc qui, victime d'un autre lapsus, a demandé l'acquittement de son client.

Source: l'Express

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