Le président américain Barack Obama a ordonné l'ouverture d'une enquête sur des informations accusant les troupes de l'Alliance du nord, alliées des Etats-Unis en Afghanistan, d'être responsables de la mort de quelque 2.000 talibans lors des premiers jours de la guerre dans ce pays, en novembre 2001.
Dans un entretien diffusé dimanche sur CNN, le chef de la Maison Blanche explique vouloir un compte-rendu précis des faits avant de décider de la marche à suivre.
"Je pense qu'il y a des responsabilités pour chaque pays dans une guerre", déclare-t-il. "Et s'il apparaît que notre conduite a, d'une certaine manière, soutenu des violations des lois de la guerre, alors je pense que nous devons le savoir".
Barack Obama réagissait à un article du "New York Times" publié vendredi qui, citant des responsables gouvernementaux et d'organisations humanitaires, accuse l'administration Bush de ne pas avoir enquêté sur l'exécution de centaines, voire de milliers, de prisonniers talibans en novembre 2001.
Le "New York Times" souligne les liens entre l'armée américaine et la CIA et le général afghan Abdul Rashid Dostum, accusé par certaines ONG d'avoir ordonné ces exécutions. Selon le quotidien, ni le département de la Défense ni le FBI n'ont enquêté sur ces accusations.
Celles-ci remontent à novembre 2001, lorsque environ 2.000 prisonniers talibans sont morts après s'être rendus aux forces de l'Alliance du nord, soutenue par Washington contre les fondamentalistes religieux. Selon des témoins, les soldats de l'Alliance du nord ont placé les prisonniers dans des conteneurs pour les transférer vers la prison de Sheberghan.
Ils les auraient alors étouffés et enterrés dans un charnier à l'aide de bulldozers, selon un rapport du département d'Etat datant de 2002. Des soldats de l'Alliance du nord ont par ailleurs affirmé que certains d'entre eux avaient directement ouvert le feu sur les conteneurs.
Vendredi, des responsables américains ont affirmé que les Etats-Unis n'étaient pas légalement compétents pour enquêter sur ces morts, puisque seuls des ressortissants étrangers étaient concernés, et que les faits s'étaient déroulés dans un pays étranger.
Dans l'entretien diffusé dimanche, Barack Obama a affirmé que son administration prendrait "probablement une décision sur la manière d'agir une fois que tous les faits auront été rassemblés".
Le général Dostum a, par le passé, démenti ces accusations. Soupçonné d'avoir menacé un rival politique, il avait été suspendu de ses fonctions militaires l'année dernière. Mais le président afghan Hamid Karzaï l'a récemment confirmé à son poste. AP
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