09/11/2009
Après Jean, l'Elysée se met au service de Pierre Sarkozy
Un conseiller est intervenu auprès de la Société civile des producteurs phonographiques, après le refus de cette dernière d'attribuer au producteur de rap Pierre Sarkozy une aide pour un projet musical.
Pierre Sarkozy et son père reçus par le président brésilien Lula lors d'une visite d'Etat le 6 septembre 2009. (AFP/GERARD CERLES)
Après Jean, Pierre? Suite au refus par la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) d'octroyer une aide à Pierre Sarkozy, producteur de rap (il a notamment produit Doc Gynéco), pour l'un de ses projets, un conseiller de l'Elysée serait intervenu auprès de cette dernière pour qu'elle revienne sur sa décision et apporte son soutien au fils du président.
Selon le site Electronlibre.info, qui a révélé cette affaire samedi, la SCPP aurait alors promis de tout arranger et que, «lors de la prochaine commission, l’affaire serait réglée dans le sens qu’il convient».
Ce coup de pouce de l'Elysée pour aider l'un des fils du président en intervenant auprès d'un organisme indépendant survient quelques semaines après la bronca entourant l'arrivée de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement public de la Défense.
Présidée par le patron d'Universal Music France Pascal Nègre, la SCPP regroupe plusieurs dizaines de producteurs, dont les quatre majors (Universal, EMI, Sony-BMG, Warner). Elle est chargée de collecter la rémunération de ses membres auprès des utilisateurs de leurs catalogues (sites web, radios etc.) La loi lui impose de réserver une partie de ces sommes au soutien à la création, et c'est le rôle de la commission des aides, justement, de choisir les projets parmi les dossiers qu'elle reçoit.
Contacté par Rue89, le directeur général de la SCPP, Marc Guez, a confirmé avoir reçu un appel de l'Elysée suite au refus, fin septembre, de la commission chargée d'attribuer les aides d'apporter son soutien au projet de Pierre Sarkozy, évalué à 80.000 euros au total. «Nous avons préféré privilégier les membres de notre association. Il est très rare que nous versions des aides à des non-membres, même si c'est déjà arrivé», a-t-il expliqué, indiquant que Pierre Sarkozy n'est pas adhérent de la SCPP. Marc Guez se défend pour autant d'avoir subi des pressions et affirme que «ce conseiller ne [lui] a pas demandé de faire en sorte que cette aide lui soit versée».
Une affirmation répétée dimanche après-midi par un communiqué officiel de l'organisme expliquant que, si «la SCPP a été interrogée», ses services ou sa direction n'ont, à «aucun moment, directement ou indirectement, (...) été sollicités pour accorder un traitement de faveur» à la société dont Pierre Sarkozy est actionnaire (Mind's corporation), «sous quelque forme que ce soit, pour le présent comme pour l’avenir.»
Sur ce point, Electronlibre.info, site spécialisé dans l'information sur les médias et la culture réputé fiable, assure qu'au contraire la SCPP a apporté toutes les «garanties» pour que cette aide soit in fine débloquée.
«Cela n'arrivera pas», assure le président de la société de production Abeille Musique et membre de la SCPP, Yves Riesel, contacté par Libération dimanche. Lui-même a longtemps siégé à la commission, et il la décrit comme «très formaliste et cherchant toujours à distribuer les sommes de façon équitable». Il confirme qu'avec la crise du disque et l'augmentation du nombre de dossiers, «cela fait des mois et des mois que les aides sont réservées aux membres» de la SCPP. Et que rien n'empêche Pierre Sarkozy d'adhérer.
«Si ce petit garçon n'est pas capable de téléphoner lui-même à la SCPP pour demander des explications comme n'importe quel producteur et qu'il demande à l'Elysée de le faire, ça le regarde», dit Yves Riesel.
Dans la soirée de dimanche, le conseiller culture et communication de Nicolas Sarkozy, Eric Garandeau, a précisé à l'AFP qu'il avait effectivement demandé des explications à la SCPP, affirmant qu'il était «sollicité en permanence par des producteurs à qui on a refusé une subvention et [qu'il] demande systématiquement les raisons du refus». Cette fois, il aurait en plus «pris deux précautions: j'ai mentionné par oral et écrit que l'Elysée ne demandait aucun traitement de faveur et je n'ai pas cité le nom de Pierre Sarkozy».
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23/10/2009
Nicolas Sarkozy, les paroles et les actes
Avec l'affaire Jean Sarkozy et l'éloge de la méritocratie prononcé mardi 13 octobre à l'Elysée par le président à l'occasion d'un discours consacré la réforme des lycées, nous atteignons sans doute la limite acceptable de la distorsion entre les paroles et les actes. Nicolas Sarkozy fait-il preuve d'un cynisme sans borne? Ou bien est-ce son discours, en général, qui n'a plus de prise sur la réalité?
Je pencherais plutôt pour la deuxième hypothèse. Pour Nicolas Sarkozy, le discours politique est l'acte politique par excellence. Le discours politique est, la plupart du temps, performatif. Je dis donc je fais. Quand le président dit qu'il nomme telle personnalité la tête de telle direction de l'administration c'est fait, c'est en soi un acte politique. Mais le champ du discours-action, s'il est très étendu pour un homme politique qui veut le pouvoir (les promesses sont des actes politiques qui changent les donnes), se réduit quand il faut exercer le pouvoir.
Dans l'opposition le verbe est, la plupart du temps action. ne dit-on pas que le leader de l'opposition exerce le «ministère du verbe»? La plus grande partie du champ d'action d'un Président en exercice n'est plus performative: «je veux que le chômage baisse». Il ne suffit pas de le dire pour que cela arrive. Ou alors il faut une autorité naturelle hors du commun. Le général de Gaulle pouvait dire en 1958 aux Algérois: «Je vous ai compris», son discours énigmatique a changé le cours de l'histoire! Ces moments sont rares et ne sont pas le fait du premier président venu.
Nicolas Sarkozy surestime toujours le pouvoir de sa propre parole. Pouvait-il imaginer en affirmant, au début de son quinquennat que chaque classe de CM2 devait adopter symboliquement la mémoire d'un enfant victime de la shoah, pouvait-il imaginer que le dire ne suffirait pas pour que cela se fasse? Moins Nicolas Sarkozy a de prise sur le réel, plus il est péremptoire. C'est exactement ce qu'il se passe, par exemple, pour les questions de sécurité, questions marqueurs du sarkozysme par excellence. L'insécurité ne baisse pas, il ne change pas de politique, il fait convoquer les préfets pour leur tenir un discours. Il leur remonte les bretelles!
Tout le monde comprendra que passer un savon à un préfet sans lui donner l'ordre de changer de méthode ou sans lui donner de moyens supplémentaires ne changera rien! Le préfet enguirlandera les directeurs départementaux de la sécurité qui vont s'empresser de gronder les responsables de la police et de la gendarmerie, qui finiront par essayer de faire du chiffre pour avoir la paix. Le président peut affirmer, sur TF1 et France 2 en marge du G20, sans rire et contre toute réalité: «les paradis fiscaux c'est fini».
Ce n'est pas qu'une simple et banale affaire de promesses non tenues ou de mensonges éhontés, c'est plutôt une mauvaise appréciation de la puissance de son discours ou de la puissance de la réalité face sa propre volonté! Depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il y a un problème d'adaptation de son discours la réalité. On ne compte plus les affirmations qui ne reposent sur rien, les projets ambitieux sans lendemain, les promesses de rupture ensablées, les révolutions annoncées qui n'aboutissent pas. La discrimination positive, la laïcité positive, la réforme de la Françafrique. Travailler plus pour gagner plus... tant d'autres sujets n'ont été que des thèmes de discours sans réalité concrète.
Le Président a l'habitude de dire à son entourage que les Français veulent qu'il mouille sa chemise et qu'il ne se résigne pas. Il se compare toujours à son prédécesseur plan-plan. L'hyper Président se démène. Mais le résultat de cette hyperactivité, de cette multiplication des discours, c'est qu'il n'y a pas plus de résultats. Se différencier de Jacques Chirac commence apparaitre un peu court. C'est peut être Michel Rocard qui avait raison quand il disait que dans notre cinquième République, «les qualités qu'il faut pour être élu ne sont pas celles qu'il faut pour gouverner».
Thomas Legrand
PNF:
En résumé, Sarko = bling-bling et blabla...
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24/02/2008
Nicolas Sarkozy perd son sang froid au salon de l'agriculture
La visite de Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture samedi matin a été marquée par un échange d'invectives entre un visiteur et le président, séquence filmée qui a été diffusée dans la soirée sur le site Le Parisien.fr.
Très entouré, souriant, le chef de l'Etat prenait un bain de foule et serrait des mains quand un visiteur d'un certain âge et portant des lunettes lui a lancé: "ah non, touche-moi pas".
"Casse-toi alors, pauvre con"
"Casse-toi, alors", a répondu M. Sarkozy.
"Tu me salis", a enchaîné le badaud.
"Casse-toi alors, pauvre con", a répliqué le président.
Interrogé samedi soir sur l'incident, l'Elysée s'est refusé à tout commentaire.
Le 6 novembre, une autre algarade avait aussi suscité de nombreuses réactions chez les internautes: elle avait opposé le président à un marin-pêcheur du Guilvinec, "Juju", Julien Guillamet, 21 ans qui, perché sur une terrasse de la criée de ce port breton, l'avait invectivé.
Ce n'est pas une première
M. Sarkozy lui avait demandé de descendre s'expliquer. "Si je descends, je te mets un coup de boule", avait répliqué le jeune homme, sautant une barrière avant d'être arrêté par les services de sécurité.
"Juju" avait ensuite été invité à faire partie d'une délégation de pêcheurs reçue en janvier à l'Elysée.
Le lien vers la vidéo : http://www.dailymotion.com/related/x4hlw9_sarkozy-casse-t...
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