05/08/2009
Nouvelle polémique sur les bonus
BNP Paribas a avoué avoir provisionné dans ses comptes près d’un milliard d’euros de plus que l’an dernier pour rémunérer ses traders au titre de 2009.
Nouvelle polémique sur les rémunérations des traders. BNP Paribas a confirmé mardi avoir provisionné dans ses comptes près d’ un milliard d’euros pour rémunérer ses traders au titre de 2009, suite aux informations publiées sur le site internet de Libération.
Selon le journal, lors du premier semestre de son exercice, les frais de gestion du pôle Corporate and Investment Banking (CIB) de la banque ont représenté 3,237 milliards d’euros, contre 2,208 milliards à la même période de l’exercice précédent. Cela représente une différence de 1,029 milliard d’euros et une progression de 46,6%. Laquelle s’explique selon le journal par l’évolution des bonus.
Selon le quotidien, «l’enveloppe à distribuer aux 17.000 salariés de sa filiale (Corporate and Investment Banking, banque de financement et d’investissement du groupe, ndlr) devrait dépasser sans problème le milliard», précise le journal soit «59.000 euros en moyenne par personne».
La banque applique les recommandations du G20
Si le groupe a confirmé que le chiffre d’un milliard d’euros calculé par Libération était proche de la réalité, la banque a néanmoins précisé que les provisions pour bonus effectuées en cours d’année étaient virtuelles, les bonus n’étant décidés qu’à la fin de l’exercice, en fonction des résultats effectifs.
La banque s’est défendue en arguant qu’elle avait été l’une des premières à appliquer les recommandations du G20. «En matière de rémunération des opérateurs de marché, nous avons été l’une des premières banques mondiales à respecter scrupuleusement dès 2008 les recommandations du G20 qui prévoient par exemple l’étalement des bonus sur plusieurs années et leur corrélation aux résultats, non aux revenus» a indiqué Baudoin Prot dans une interview à La Tribune. «Nous allons également appliquer ces principes en 2009» a-t-il précisé.
Suite à cette nouvelle polémique, le PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa, a affirmé, mercredi, en commentant les résultats semestriels de son groupe, que sa banque tiendra compte «des comportements» des traders et pas seulement «des résulats» lors du calcul de leurs rémunérations en fin d’année. «On prendra aussi en compte des paramètres comme le risque», a-t-il ajouté. Le numéro 1 de la Société Générale, a également expliqué que ces rémunérations pourraient ne pas être payées en une seule fois et qu’«une partie significative pourra être versée plus tard.»
Mettre un terme aux «rémunérations excessives»
En février, les banques françaises s’étaient notamment engagées à encadrer les bonus des traders pour limiter les prises de risques excessifs, en contrepartie des garanties de l’Etat. BNP Paribas avait reçu pour sa part 5,1 milliards d’euros d’aide de l’Etat dans le cadre du plan français de soutien au secteur bancaire. Jusque très récemment, la ministre de l’économie Christine Lagarde avait d’ailleurs mis en garde contre le retour de ces «vieilles pratiques» qu’elle qualifiait alors de «honte absolue».
De son côté, le médiateur du Crédit, René Ricol, a rappelé ce matin sur RMC, l’exigence de «transparence pour savoir si on a bien mis un terme aux errements et aux rémunérations excessives (...) qui poussent toujours à des prises de risques excessives.» Et d’ajouter «ce qui m’interesse, c’est de savoir si on a à nouveau des errements de rémunération, des rémunérations à 30, 40 millions d’euros. C’est ça que je veux savoir.»
Source: JDF
13:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bonus, abus, racket, finance | Facebook | |