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03/06/2008

Prison avec sursis en Algérie pour des chrétiens évangéliques

TIARET, Algérie (Reuters) - Quatre chrétiens évangéliques algériens ont été condamnés mardi à de la prison avec sursis et à des amendes pour avoir cherché à convertir des musulmans.

1428257988.jpgDes récentes fermetures de lieux de culte et des poursuites judiciaires pour prosélytisme ont suscité des protestations à l'étranger et dans les milieux libéraux d'Algérie, qui dénoncent une vague de répression contre les chrétiens.

L'Algérie compte 33 millions d'habitants, en quasi-totalité musulmans, et seulement 10.000 chrétiens.

Le gouvernement se défend de mener une politique de persécution religieuse et le Haut Conseil islamique, chargé du contrôle de la pratique religieuse, a mis en cause le "prosélytisme agressif" des chrétiens évangéliques, des protestants accusés de chercher à semer la division entre les Algériens et de vouloir "coloniser" le pays.

Mardi, le tribunal de Tiaret, dans l'ouest du pays, a condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 200.000 dinars (environ 2.000 euros) Rachid Seghir, un informaticien de 36 ans, pour avoir violé la loi de 2006 qui interdit à des non-musulmans de chercher à convertir des musulmans.

Trois autres prévenus - Djillali Saïdi, Abdelhak Rabih et Chaabane Baikel - ont été chacun condamnés à deux mois de prison avec sursis et à 100.000 dinars d'amende.

Tous ont annoncé leur intention de faire appel.

Deux prévenus - Mohamed Khan et Abdelkader Hori - ont été acquittés.

"DANS LE RESPECT DE LA LOI"

Larbi Drissi, avocat représentant le ministère des Affaires religieuses, s'est dit satisfait du jugement "qui fait que chacun pratique sa religion, quelle qu'elle soit, en conformité avec la loi".

Khelloudja Khalfoun, avocat de la défense, a dénoncé pour sa part "une atteinte à la liberté de conscience".

1032623385.jpg"Nous sommes chrétiens et nous n'avons pas honte de le proclamer", a déclaré Rachid Seghir à la sortie de l'audience.

Le mois dernier, le procureur de Tiaret a requis une peine de trois ans de prison ferme contre une musulmane convertie au christianisme, Habiba Kouider, accusée de pratiquer sans autorisation une autre religion que l'islam. Ce procès se poursuit.

La loi de 2006 impose la célébration des cultes religieux dans des locaux reconnus et approuvés par l'Etat, une mesure qui a conduit ces six derniers mois à la fermeture d'une dizaine d'églises ainsi que de plusieurs mosquées.

Elle prévoit des peines de prison et des amendes contre toute personne "qui incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion".

"Ce que la loi demande aux chrétiens et aussi aux musulmans est d'exercer leurs cultes religieux en toute transparence dans un endroit réservé à cet effet et d'appartenir à un établissement religieux agréé", a déclaré la semaine dernière Abou Amrane Cheikh, président du Haut Conseil islamique.

"Il n'y a pas de mouvement opposé aux chrétiens comme le prétendent certains esprits tendancieux. Il s'agit seulement de respecter l'islam dans un pays musulman, tout comme on doit respecter la religion chrétienne dans un Etat chrétien."

16:16 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, danger |  Facebook | |

15/02/2008

La Serbie exhorte le Conseil de sécurité à s'opposer à l'indépendance du Kosovo

Par Edith M. Lederer AP - Vendredi 15 février

NATIONS UNIES - Le ministre serbe des Affaires étrangères a exhorté jeudi le Conseil de sécurité des Nations unies à s'opposer à la déclaration d'indépendance attendue de la province du Kosovo, appelant le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à ordonner l'invalidation de toute proclamation de la sorte de la part de Pristina.

S'adressant au Conseil de sécurité lors d'une réunion d'urgence à huis clos, Vuk Jeremic a averti qu'une déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo constituerait un précédent qui aurait des conséquences dans le monde entier, menant à un "cascade incontrôlée de sécessions".

e565bd66fed342339b14d8ef11416229.jpgIl a par ailleurs estimé que la Serbie n'est pas de l'avis que l'option des pourparlers est épuisée, contrairement à ce que soutiennent notamment les Etats-Unis et de nombreux pays européens, favorables à l'indépendance de la province. M. Jeremic a appelé Pristina à revenir à la table des négociations afin de trouver une solution pacifique au dossier, avec l'aval du Conseil de sécurité.

"Nous ne reconnaîtrons jamais l'indépendance du Kosovo", a-t-il martelé. "Pas maintenant. Pas dans un an. Pas dans 10 ans. Jamais. Car le Kosovo et Metohija resteront une partie de la Serbie pour toujours".

Plus tôt jeudi, le gouvernement serbe a adopté une résolution qualifiant par avance d'"invalide et nulle" toute proclamation unilatérale d'indépendance des dirigeants albanophones du Kosovo, qui pourrait intervenir dès dimanche prochain. Le gouvernement serbe a déjà adopté un "plan d'action" secret qui doit être appliqué si le Kosovo déclare son indépendance.

Le ministre serbe des Affaires étrangères a cependant précisé depuis le siège de l'ONU à New York que Belgrade, membre potentiel de l'Union européenne, "ne recourra pas à l'usage de la force, car la violence ne peut mener à une résolution pacifique de la crise du Kosovo".

Le Kosovo, où 90% des deux millions d'habitants sont albanophones, est administré par l'ONU, avec le soutien de l'OTAN, depuis 1999, quand l'Alliance Atlantique a mené une guerre aérienne pour faire cesser la répression serbe contre des séparatistes albanophones.

En avril 2007, l'émissaire spécial des Nations unies pour le Kosovo, Martti Ahtisaari, avait présenté un plan proposant une indépendance de la province sous supervision internationale. Il avait buté sur le refus de la Serbie et de la Russie, qui possède un droit de veto au Conseil de sécurité et a réitéré son opposition à l'indépendance du Kosovo jeudi.

Selon l'ambassadeur britannique auprès de l'ONU, John Sawers, les 15 membres du Conseil sont "également partagés entre ceux qui reconnaissent que le processus est arrivé à son terme, et ceux qui auraient préféré une poursuite des efforts". L'ambassadeur russe Vitali Churkin s'est inscrit en faux, déclarant qu'aucun des pays du Conseil sauf les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne n'a "exprimé de soutien tranché" sur la fin des négociations.

Alors que la Serbie a clairement souligné que ses réactions n'auraient aucune implication militaire, M. Churkin a averti le Conseil jeudi contre "un réel danger de violences inter-ethniques renouvelées et une hausse des activités extrémistes au Kosovo et dans les Balkans en général" si la province venait à déclarer son indépendance. AP

Moscou évoque les conséquences en Géorgie du Kosovo indépendant

MOSCOU (Reuters) - La Russie annonce qu'elle modifiera sa politique à l'égard des deux régions séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, si l'indépendance du Kosovo est reconnue.

"Nous tiendrons sans aucun doute compte de la déclaration et de la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en liaison avec la situation en Abkhazie et en Ossétie du Sud", note le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

53f5b8f16674bbb66283a1922ee8ef70.jpgLa Russie a déployé des forces de maintien de la paix dans ces deux régions séparatistes de Géorgie qui ont combattu les forces du pouvoir central de Tbilissi au début des années 1990 et vivent depuis en quasi-autonomie avec le soutien de Moscou.

La déclaration ne mentionne pas une éventuelle reconnaissance diplomatique de ces deux régions séparatistes.

Citant un peu plus tôt le ministère des Affaires étrangères, l'agence Interfax écrivait que la Russie "ajusterait" sa politique à l'égard de ces deux régions séparatistes de Géorgie. Elle a par la suite rectifié ses informations, retirant toute référence à cet ajustement.

Le Kosovo doit proclamer son indépendance dans les tout prochains jours, sans doute dimanche, avec le soutien des grandes puissances occidentales qui devraient rapidement la reconnaître.

La Russie, qui soutient Belgrade, s'oppose à cette évolution de la province à majorité albanophone du sud de la Serbie, y voyant un "précédent" pour d'autres régions séparatistes du monde.

DEUX POIDS, DEUX MESURES

Jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle, le président Vladimir Poutine a déclaré que la Russie avait un plan tout prêt pour réagir à l'indépendance de la province sécessionniste serbe du Kosovo.

"Nous n'allons pas singer (l'Ouest). Si quelqu'un prend une décision idiote et illégale, cela ne veut pas dire que nous ferons de même", a-t-il dit. "Nous n'allons pas les singer mais ce sera évidemment un signal pour nous, et nous réagirons afin de préserver notre sécurité."

Moscou accuse l'Union européenne de faire deux poids, deux mesures en approuvant l'idée d'un Kosovo indépendant alors qu'elle rejette les aspirations d'autres régions à l'émancipation.

Dans la déclaration diffusée vendredi, le ministère des Affaires étrangères évoque en particulier un renforcement de l'assistance financière et de l'aide humanitaire apportées à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud.

Moscou fournit déjà une aide financière à ces deux régions dont la majorité des habitants disposent d'un passeport russe.

Mais elle s'est abstenue de reconnaître leur indépendance par crainte, avancent des analystes, des répercussions qu'un tel geste aurait sur les mouvements séparatistes actifs sur le sol russe.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a rencontré vendredi le dirigeant séparatiste abkhaze, Sergueï Bagapch, et le président de l'administration séparatiste d'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïti, précise le ministère.

Version française Henri-Pierre André