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12/10/2016

Deux France (article du journal Présent)

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Oui, deux France : celle de Vincent, 28 ans, qui était fier de porter l’uniforme et qui le paye de sa vie. Et celle de la Grande Borne, l’un des endroits les plus dangereux du pays, 3 600 logements pour environ 12 000 habitants, le quartier d’enfance d’Amédy Coulibaly, notamment, le tueur de l’Hyper Cacher.

Vincent est entre la vie et la mort. Brûlé à 30 % au visage, aux mains et aux poumons, ce jeune adjoint de sécurité a été grillé vif dans son véhicule de police samedi par des assaillants de la cité de la Grande Borne qui ont bloqué les portières tandis qu’il hurlait à l’intérieur. Ces tueurs hyperviolents, aux mœurs de barbares, Cazeneuve les a qualifiés de « sauvageons », il est dans les aventures de Fripounet et Marisette. Toujours cette volonté de minimiser, ce déni, ce handicap à ne jamais nommer ni identifier l’ennemi et finalement à ne jamais le combattre à la hauteur de ce qu’il est. Que fait-on de « sauvageons » ? On les renvoie chez eux après leur avoir tiré les oreilles ?

Vincent travaillait chaque jour pour passer son concours de gardien de la paix. Ses collègues disent qu’il était particulièrement fier de porter l’uniforme de la police française. Face à lui une autre France : celle des cités, gangrenées par les trafics et l’islamisme. La France de la Grande Borne.

« Ces individus ont voulu tuer vos collègues, je vous l’atteste », a déclaré Manuel Valls sur les lieux de l’agression, comme pour contrebalancer l’effet désastreux des déclarations de Cazeneuve. Avant d’avancer cette réplique digne du Père Noël est une ordure : « Il n’y a pas de zone de non-droit, il y a des territoires particulièrement difficiles » (cf. : « Thérèse n’est pas moche, elle n’a pas un physique facile. »)

Si vraiment il n’y a pas de zones de non-droit, pourquoi plutôt que de surveiller une caméra de surveillance régulièrement attaquée à la meuleuse, la police en force (et avec des ordres clairs) n’est-elle pas allé chercher les racailles qui frappent et dépouillent les automobilistes à ce carrefour depuis des années ? Puis qui foncent se réfugier dans la cité avec leur butin sans qu’il n’y ait jamais d’interpellation. « Aucune interpellation » a rappelé la mairie centriste. Pourtant tout le monde sait qui ils sont.

Mais pour cela il faudrait entrer dans les quartiers et déranger les trafiquants de drogue de la Grande Borne parfaitement connus des services de police, qui dealent des centaines de kilos de stupéfiants chaque semaine. A tel point qu’on nous prévient que malgré la gravité des faits, la tâche des enquêteurs de police « s’annonce d’ores et déjà délicate », dans un quartier « sensible », « où prévaut la loi du silence ».

Les deux syndicats policiers affiliés à la CFDT, le SCSI et Alternative-Police rappellent qu’« il existe toujours des zones de non-droit en France, aux mains de gangs délinquants et criminels ». Eux-mêmes se demandent « si les forces de l’ordre ont vraiment les moyens de pénétrer ces quartiers pour y rétablir la sécurité ».

Caroline Parmentier

Article paru dans Présent daté du 11 octobre 2016

via Novopress

Commentaires

Par décrets du 26 décembre 1996, il existe un atlas des zones urbaines sensibles (ZUS) au nombre de 750, dont 416 sont aussi classées en zones de redynamisation urbaine (ZRU). Mais contrairement à ce que l'on voudrait croire par facilité, il ne suffit pas de ravaler la façade pour supprimer la délinquance, avec les plans de rénovation de l'ANRU.

Ces quartiers difficiles sont pudiquement dénommés: territoires à forte conflictualité. En effet, elle est même devenue explosive! Liste par départements sur: VILLE.GOUV.FR

- Pierrette PONCELA. Délinquances des jeunes. Quels actes? Quelles réponses juridiques? L'HARMATTAN.

Écrit par : Coriolan | 13/10/2016

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