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15/02/2015

«La société française n’aspire nullement à la mixité sociale »

Interview de Laurent Chalard, docteur en géographie (extraits)

Q: Malgré les moyens financiers importants alloués à l’objectif du vivre ensemble, le résultat est très mauvais et la ségrégation n’a fait que se renforcer (…) Pourquoi ?

La réponse est d’ordre sociologique. L’être humain a tendance à préférer vivre avec ses semblables, c’est-à-dire les personnes de niveau social et d’origine ethnique identiques.

C’est valable en France comme dans les autres pays du monde. En conséquence, les gens essaieront toujours par tous les moyens d’arriver à leur objectif.

Dans une société démocratique, peut-on objectivement forcer les gens à vivre avec des personnes avec qui ils ne veulent pas vivre ? La réponse est négative, nous ne sommes pas dans un état communiste. On peut éventuellement le regretter, mais les politiques se doivent de gérer la réalité.

Les bailleurs sociaux font preuve d’un pragmatisme certain en évitant de mélanger des populations qui, l’expérience le montre, ne souhaitent pas vivre ensemble.

Q: Existe-t-il une demande de mixité sociale au sein de la population française ?

En-dehors d’une minorité de la population, appartenant à une gauche dite progressiste, qui apprécie la mixité sociale et ethnique dans certains contextes spécifiques, le reste de la société française n’aspire nullement à la mixité sociale.

La mixité sociale est très mal vue dans une large frange de l’opinion publique, même si tout le monde ne l’exprime pas forcément ouvertement.

La mixité sociale relève du mythe plus que de la réalité.

Q: Encourager la mixité sociale est-il vraiment le moyen le plus efficace de préserver le vivre ensemble ?

C’est un faux problème, le vivre ensemble ne passe pas par la mixité sociale. Au contraire, cette dernière peut dans certains cas avoir plutôt tendance à exacerber les tensions.

Le moyen le plus efficace pour assurer le vivre ensemble dans les grandes métropoles est de pouvoir donner les mêmes chances de réussite à tout individu, quelle que soit la sociologie du quartier où il habite, ce que l’on appelle la justice spatiale. Pour résumer, il faudrait que la qualité des services publics (éducation, sécurité, santé…) soit la même dans les beaux quartiers que dans les quartiers pauvres à forte proportion d’immigrés.

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