NKM est une vraie peste ! (BdVoltaire)

 

S’exprimant sur le sexisme à l’occasion de la journée de la femme, Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré : « Ségolène Royal en est à attendre que son ex la nomme quelque part, c’est très rude. » Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas très gentil. D’ailleurs, Najat Belkacem s’est immédiatement indignée, dénonçant la « misogynie » du propos.

Qu’en conclure ? Que NKM ressemble trop à Nellie Oleson pour ne pas être une vraie peste. Que Najat Belkacem devrait entamer une cure de sommeil de tout urgence, son boulot commençant à lui taper sérieusement sur le système : doit-on lui rappeler — même si, de nos jours, on n’est jamais sûr de rien — qu’il y a un fort faisceau de présomptions pour que NKM soit elle-même… une femme ? Toute insulte fashion n’est pas forcément appropriée en toutes circonstances. « Delanoë homophobe », par exemple, compliqué à caser.

Que lorsque l’on aura fini d’émasculer tout ce qui porte caleçon, on ne rigolera pas nécessairement plus pour autant. Voire nettement moins. Si l’homme est un loup pour l’homme, que dire de la femme pour la femme…

Que d’ailleurs, si dame Ségolène en est là où NKM dit qu’elle en est, ce n’est peut-être pas tant à cause d’un homme — son ex —, qu’à cause d’une autre femme — celle qui l’a remplacée —, jalouse comme une tigresse, qui a veillé jusque-là, le fameux tweet n’étant sans doute que la partie émergée de l’iceberg, à ce qu’aucun ministère digne de ce nom ou tout autre poste prestigieux ne soit confié à sa rivale.

Que le 8 mars est traditionnellement le jour où l’on renifle dans les mouchoirs, où l’on sanglote dans les micros et où l’on profite de la présence des journalistes pour régler sournoisement ses comptes. François Hollande, par exemple, s’est débrouillé lors de l’inauguration de la Journée internationale des droits des femmes à la Cité des sciences et de l’industrie pour répondre aux critiques de Nicolas Sarkozy quant à l’intervention militaire au Mali. Et comme il ne voulait pas être tout à fait hors-sujet, cela a donc donné, en touillant le tout : « Si certains s’interrogent pour savoir pourquoi la France est au Mali, c’est parce qu’il y avait des femmes qui étaient victimes de l’oppression et de la barbarie. Si certains s’interrogent, c’est qu’il y avait des femmes à qui l’on mettait le voile sans qu’elles ne l’aient elles-mêmes demandé, qu’il y avait des femmes qui n’osaient plus sortir de chez elles, qu’il y avait des femmes qui étaient battues parce qu’elles voulaient être libres. »

Wahou ! Si c’est effectivement pour cela que la France est intervenue au Mali, il reste du taf. Il va falloir veiller à augmenter drastiquement le budget de la Défense. Commander, à la louche, un ou deux porte-avions supplémentaires, plusieurs escadrilles d’hélicoptères tigres, une bonne centaine de chars Leclerc, des avions rafales comme s’il en pleuvait, rouvrir quelques régiments dissouts de fantassins, multiplier les drones… Engagez-vous, rengagez-vous ! Car oyez bonnes gens, qu’on se le dise, une fois le dossier Mali réglé, l’armée française renfile ses rangers pour réinvestir l’Afghanistan, mettre au pas le Pakistan et toute la péninsule arabique, mais également le reste de l’Afrique subsaharienne, en faisant une petite incursion en Inde, bref tous ces coins où « il y a des femmes victimes de l’oppression et de la barbarie », « des femmes à qui l’on met le voile sans qu’elles ne l’aient elles-mêmes demandé », « des femmes qui n’osent plus sortir de chez elles », « des femmes qui sont battues parce qu’elles veulent être libres » sans oublier l’Egypte et la Tunisie où Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, vient de nous révéler que les droits de la femme sont en profonde régression.

Alors les filles, si pour ce 8 mars, on arrêtait de se crêper le chignon et de s’échanger les kleenex pour dire enfin quelque chose de positif ? Merci petit Jésus de m’avoir faite femme en terre chrétienne.

Gabrielle Cluzel, le 9 mars 2013

BdVoltaire