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24/04/2012

Le FN rebaptisé Alliance pour un rassemblement national ?

EXCLUSIF Louis Aliot, le numéro 2 du parti présidé par Marine Le Pen, a discrètement déposé ce nom à l’INPI en janvier dernier.

 

La présidente du FN Marine Le Pen et son compagnon Louis Aliot, numéro 2 du parti. (SIPA)

La présidente du FN Marine Le Pen et son compagnon Louis Aliot, numéro 2 du parti. (SIPA)

Après avoir fait disparaître la flamme tricolore et le nom de son parti sur les affiches électorales utilisées lors de la campagne présidentielle, Marine Le Pen osera-t-elle affronter l’ire paternelle en mettant sous le boisseau les attributs du Front National canal historique ? Pour les législatives, ses proches ont déjà assuré ces derniers jours que le FN créerait une nouvelle bannière "Rassemblement bleu marine" derrière laquelle pourraient se réunir des candidats n’appartenant pas au parti. Un premier pas avant de rebaptiser définitivement le parti ?

Jean-Marie Le Pen y est résolument hostile. Ce lundi encore, le fondateur du FN a redit son opposition à tout changement de nom : "On fonde un autre parti quand on a fait faillite, pas quand on a du succès !". Mais sa fille sait aussi que pour faire venir à elle des personnalités venues d’autres horizons, un changement de label peut être utile. Depuis plus d’un demi-siècle, les partis, notamment à droite de l’échiquier, ont souvent changé de nom à l’occasion d’un changement de chef. Pour rassembler les autres partis de la droite traditionnelle, le RPR a ainsi été rebaptisé UMP sous l’égide de Jacques Chirac.

Jean-Marie Le Pen a mené campagne en 1986 en prônant le rassemblement national 

Marine Le Pen est donc tentée de suivre une stratégie comparable pour rassembler derrière elle les déçus de l’UMP, du moins ceux qui, après une éventuelle défaite de Nicolas Sarkozy, seraient tentés de la rejoindre. Mais aussi les nouveaux électeurs, notamment les jeunes, qui ne se reconnaissent dans aucune mouvance politique mais que l’étiquette Front National gêne.

Le nom choisi pour opérer cette mue reste un secret bien gardé. Sauf que pour protéger la nouvelle marque qu’il souhaite promouvoir, le numéro 2 du parti a décidé de la déposer à l’INPI (institut national de la propriété industrielle). Le 12 janvier dernier, en toute discrétion, Louis Aliot, a déposé le nom "Alliance pour un rassemblement national". Une dénomination qui a le mérite de mettre Jean-Marie Le Pen devant ses responsabilités. En 1986, le fondateur du FN avait mené campagne sous la bannière "rassemblement national" lors des élections législatives de 1986.

Le site internet "rassemblementnational.fr" appartient à un proche de Vanneste

Simple coïncidence ou action concertée ? Le site rassemblementnational.fr a, lui, fait l’objet d’un dépôt officiel le 30 mars dernier. Son propriétaire n’est pas un proche du FN. Il s’agit de François Vaute, un proche du député du Nord Christian Vanneste qui s’est fait élire le mois dernier Président du Rassemblement pour la France (RPF) après que l’UMP eut décidé de lui retirer son investiture pour les législatives.

C’est, officiellement, sous les couleurs du mouvement créé par Charles Pasqua que François Vaute se présente, lui, en juin prochain, dans la 5e circonscription du Vaucluse contre le candidat officiel de l’UMP, Julien Auber. Interrogé par Challenges, ce dissident, désigné porte-parole du RPF, assure avoir déposé son nom de domaine sans savoir que le FN avait préempté la marque. "Le RPF a vocation a être vis à vis des militants ce que la droite populaire est au niveau des élus. Nous sommes pour la politique de la main tendue de la droite républicaine avec la droite nationale". Une alliance qui ne sera pas pour déplaire à Marine Le Pen.

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