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15/05/2010

Racisme anti-blanc à Genève: lynché "sans raison" dans le préau d'une école

Un groupe de quatre personnes agresse un Genevois "sans aucun motif apparent" (sic). La victime souffre d'une commotion cérébrale

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Son seul tort: avoir voulu traverser le préau de l'Ecole des Grottes à Genève jeudi soir vers 21 h 30. «Du coin de l'oeil, j'ai remarqué un groupe de quatre hommes, peut-être des ressortissants du Proche-Orient, âgés entre 30 et 40 ans, assis sur un banc et qui buvaient des bières. L'un d'eux m'a lancé en anglais: «Va te faire f..., homme blanc.» Serge Cabrito, un prothésiste dentaire de 38 ans, actuellement au chômage, passe son chemin sans réagir. Mais, bien vite, il sent une présence sur sa gauche. L'un des buveurs de bière tente de lui cracher à la figure, mais la déjection atterrit sur le toboggan du préau. «Ce n'est pas malin de salir ainsi un jeu destiné aux enfants», lance encore le Genevois, sans s'être rendu compte que les trois autres compères étaient déjà dans son dos. «Ils se sont mis à me frapper à coups de poing, puis une fois à terre ils m'ont roué de coups de pied.» Pour éviter les coups, Serge Cabrito se met en position foetale et tente de se protéger le visage avec les bras, autant que possible. Mais, alors que l'agression baisse d'intensité, la victime découvre avec horreur que l'un des attaquants a sorti un couteau. «J'ai réagi avec l'énergie du désespoir. J'ai réussi à me lever et à m'enfuir.» La course de Serge Cabrito aurait dû s'achever dans un restaurant espagnol de la rue de la Servette. Sauf que les occupants, au lieu d'écouter ses appels à l'aide, l'éjectent du local. «Mes agresseurs se trouvaient à ce moment de l'autre côté de la rue. Quand ils ont compris qu'ils pouvaient encore m'atteindre, ils ont repris leur poursuite.»

«Personne n'a réagi»


Blessé, avec les forcenés sur ses talons, Serge Cabrito tente une nouvelle fois de se réfugier à l'intérieur d'un autre restaurant. Mais l'accueil n'est guère plus aimable. «Imaginez les agresseurs qui tentent de forcer la porte du restaurant pendant que j'essaie de les en empêcher. Malgré mes appels à l'aide, personne n'a réagi dans un premier temps.» Finalement, alors que la situation empire, une jeune femme brandit son téléphone portable devant la porte d'entrée vitrée. Le stratagème réussit, les agresseurs prennent peur et s'enfuient enfin. «Le piquant de l'affaire, c'est que cette femme, qui m'a peut-être sauvé la vie, m'a alors demandé d'appeler la police: elle ne connaissait pas le numéro de téléphone d'urgence 117!»

Serge Cabrito, sous le choc, va passer le reste de la nuit chez un cousin. Avec un mal de tête carabiné et des douleurs sur tout le corps, il se rend hier après-midi chez son médecin traitant: «Mon patient souffre d'une commotion cérébrale avec suspicion de fractures du crâne et d'un os de la main droite, souligne le médecin, qui préfère garder l'anonymat. Des radios doivent encore appuyer le diagnostic. De plus, j'ai constaté la présence d'une trentaine d'hématomes et de nombreuses suffusions, ces lignes où le sang arrive à fleur de peau. Si les douleurs à la tête persistent et s'aggravent, mon patient devra se rendre au service des urgences et il sera hospitalisé.»

Une affaire révélatrice


De cette affaire, Serge Cabrito a retenu une triste leçon. «Au-delà de cette agression, le comportement des gens qui ont refusé de me venir en aide me choque profondément. C'est à vous dégoûter du genre humain.»

Pour le secrétaire général du MCG, appelé sur les lieux par la victime, cette affaire est révélatrice. «Elle démontre la montée de la violence à Genève et son déplacement dans des quartiers autrefois épargnés», souligne François Baertchi.

Un constat de police effectué par la gendarmerie de la Servette va servir de base à une plainte pénale que Serge Cabrito veut déposer lundi.

Victor Fingal - le 14 mai 2010, 21h05




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