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24/08/2009

Meurtre des fêtes de Nay : trois gitans écroués

Hier matin, à Nay, l'hommage des amis de Jérémy (en médaillon) et de centaines de Nayais, sur le pont Claracq, où le jeune Gersois a succombé, frappé de trois coups de couteau. (Photo Mireille Caille)
Hier matin, à Nay, l'hommage des amis de Jérémy (en médaillon) et de centaines de Nayais, sur le pont Claracq, où le jeune Gersois a succombé, frappé de trois coups de couteau. (Photo Mireille Caille)

Trois suspects ont été placés en détention provisoire cette nuit, suite au meurtre qui a endeuillé les fêtes de Nay samedi au petit matin.

Parmi les personnes écrouées figure l'auteur présumé des coups de couteau mortels, un mineur domicilié à Nay.

Deux autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire.

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Homicide volontaire, violences aggravées et soustraction de preuves - en l'espèce le couteau qui a donné la mort à Jérémy Censier, 19 ans, de Saint-Cricq, samedi vers 2 h 15, à Nay : les cinq jeunes gens, de 23 à 28 ans, placés en garde à vue samedi, suite au meurtre du jeune Gersois, ont été mis en examen vers 21 heures, hier soir.

Le juge des libertés et de la détention de Pau devait décider de leur incarcération, réclamée par la magistrate du parquet. Celle-ci a également prononcé la mise en examen d'une jeune fille, qui n'a certes pas participé activement à cette rixe mortelle.

Un sixième auteur présumé est recherché et l'enquête des gendarmes est loin d'être close. Les protagonistes sont tous de la plaine de Nay, hormis un Tarbais.

Des doutes demeurent quant à l'auteur du coup de couteau fatal, porté en plein thorax, qui a causé la mort de Jérémy, également lacéré à la joue droite et à la lèvre.

Au terme du bal des fêtes de Nay, ouvertes la veille et prévues jusqu'à mardi, le jeune homme regagnait la maison de la famille nayaise qui l'accueillait, les Cazaux, quand il a été agressé par le groupe, au milieu du pont enjambant le gave de Pau. « Il était alors seul parce qu'il était fatigué et voulait rentrer se coucher », témoigne Armand Cazaux, ami de Jérémy, qu'il avait déjà invité l'année dernière pour les fêtes.

Tout Nay bruissait, hier matin, du nom de l'un des agresseurs présumés, encore mineur, lié à ce meurtre. Ce jeune Nayais, connu pour son comportement agressif, figure bien au nombre des inculpés.

Une histoire de cigarettes

Mais le bouche à oreille colportait aussi le motif, sordide et dérisoire, qui a, sinon déclenché l'acte insensé, du moins donné prétexte à l'agression : une histoire de cigarettes. Alors que Jérémy ne fumait pas.

Dans la rixe fulgurante, parmi le tumulte de centaines de Nayais refluant vers l'extérieur de la petite ville, deux autres jeunes gens de 18 ans ont été légèrement blessés par des coups, l'un de Coarraze, Matthieu, l'autre de Maubourguet (65), Guillaume. Jérémy ne les connaissait pas.

L'extrême confusion a fait croire à deux jeunes témoins, deux Lourdais de 18 ans qui se sont portés à son secours sur le pont Claracq, que Jérémy saignait de la tête : « Il y avait du sang partout, mais je n'ai pas vu de couteau », dit Clément Cadillon. Un couteau dont s'est débarrassé son propriétaire et qui restait introuvable, hier soir.

L'hommage des Nayais

Alors que se prolongeait la garde à vue, hier matin, plusieurs centaines de Nayais ont rendu hommage à la victime. Le maire, Guy Chabrout, a fustigé la « lâcheté » de cet acte collectif. « Jérémy était notre invité ; il a croisé le démon sur le pont de Nay », a-t-il dit. Avant qu'un cortège ne se forme silencieusement sur les 2 à 300 mètres séparant la place centrale de Nay du lieu du drame.

C'est là qu'Armand Cazaux et Camille, une copine de Jérémy, ont ajouté leurs fleurs à celles de nombreux anonymes. Le maire de Nay ne cachait pas hier soir son soulagement que les auteurs présumés de cette tragédie aient été identifiés avant les obsèques de la jeune victime.

Consternation à Saint-Cricq (32)

Il y a huit jours encore, Jérémie faisait gentiment ronfler le moteur de sa nouvelle moto dans les allées du lotissement de l'Arcadèche. « Il n'était pas du genre à frimer en faisant des dérapages dans le hameau, se rappelle Serge Cettolo, le maire de Saint-Cricq. Il venait d'avoir son permis moto, il était content comme tout, mais c'était un garçon pondéré. Pas solitaire, mais réservé. Ce qui est arrivé est un drame incompréhensible et insupportable, pour sa famille, bien sûr, à laquelle nous pensons, mais aussi pour tout le village. ». À l'aune du maire, qui s'avoue être « abattu », ses 400 administrés sont consternés depuis l'annonce du décès de Jérémie Censier, 19 ans.

Installé depuis une dizaine d'années à Saint-Cricq avec son père, fonctionnaire de police à Auch, sa mère, assistante maternelle, sa soeur Carole, employée dans un cabinet dentaire, et son frère Christophe, étudiant à Toulouse, Jérémie était le benjamin de la famille. « Un garçon discret qui s'était impliqué pendant quelque temps dans le comité des fêtes du village », se souvient le maire.

L'an dernier, Jérémie avait passé son bac avec succès, après une scolarité sans embûche au lycée Joseph-Saverne de L'Isle-Jourdain. C'était une force de la nature de plus d'un mètre quatre-vingt-dix qui avait longtemps pratiqué le judo au sein du club de L'Isle-Jourdain.

Un sport qu'il avait délaissé depuis peu pour se concentrer sur les concours qu'il envisageait de passer pour entrer dans la gendarmerie. Son bac en poche, il pouvait désormais tenter le concours de sous-officier. Ses obsèques devraient avoir lieu en toute discrétion, selon les voeux de la famille, qui n'a pas souhaité que soit sonné le glas samedi dernier à Saint-Cricq. Elles seront vraisemblablement organisées en fin de semaine, une fois l'autopsie achevée et le corps du jeune homme rendu à ses parents.

Source: Sud-Ouest

http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/685874/mil/5019676.html

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