Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/06/2008

Florence Cassez: prise entre mafia, corruption et services secrets israéliens...

Mexico.jpgMEXICO. - À son arrivée à l'aéroport Benito-Juarez, une voiture blindée aux vitres teintées attendait Frank Berton, avec un chauffeur et un garde du corps. C'est le consul général de France qui l'a voulu ainsi. Dans un pays où la criminalité fait rage, l'affaire Cassez a explosé la semaine dernière avec la parution d'un article sulfureux dans « Proceso », un hebdomadaire d'opposition.

L'avocat français de Florence Cassez était attendu de pied ferme. Trois jours avant son arrivée, Proceso, hebdomadaire de gauche à fort tirage, racontait en quatre pages l'histoire de sa cliente. On y comprenait que Florence ne s'est pas fait que du bien, le soir où elle a mis Edouardo Garcia Luna (ancien directeur de l'AFI, aujourd'hui secrétaire d'État à la Sécurité) dans l'embarras, en dénonçant en direct à la télévision le montage de son arrestation.

Mais il y a pire : ce fameux Eduardo Margolis, dont les policiers parlaient à Florence dès le jour de son arrestation. «  Ils disaient qu'il allait me détruire, je ne comprenais pas. » Margolis, réputé proche de la police, proche des gangs, proche du Mossad - le service de renseignements israélien -, est aussi puissant qu'inquiétant. «  Il était en affaire avec mon frère Sébastien, ça s'est mal passé. » Florence comprend mieux, aujourd'hui. Ici, personne ne rit de cela : Margolis fait peur.


En plein polar

L'avocat d'Israel Vallarta est d'ailleurs plus catégorique encore que les journalistes : «  Il y a la marque de Margolis derrière tout cela. Il cherche à la fois à se venger de Sébastien Cassez et d'Israel Vallarta, qui venait de prendre ses distances avec lui.  » On nage en plein polar et tout le monde n'est pas convaincu, ici. En tout cas, Vallarta, après avoir spontanément reconnu dix enlèvements et un meurtre, est revenu sur ses aveux. «  Il est aussi innocent que Florence », dit son avocat.


Policiers kidnappeurs

Toute cette histoire est évoquée dans Proceso avec des ombres mafieuses en filigrane, ce qui a considérablement tendu l'ambiance autour de Florence Cassez. Et personne ne semble avoir confiance dans les capacités de la police ou de la justice à rassurer la population. Dans un pays où on a compté cent dix exécutions le mois dernier (dont une demi-douzaine de policiers), les enlèvements se pratiquent au quotidien. «  Trois pour cent d'affaires criminelles sont résolues. Sur la totalité des kidnappeurs arrêtés l'an dernier, onze pour cent étaient des policiers, quarante-quatre pour cent l'année précédente », raconte un journaliste mexicain.

Dans la rue, chacun sait que sur les cent mille Coccinelle vertes qui font taxi, dix pour cent sont des pirates. «  Si vous tombez sur un de ceux-là, vous avez une chance sur dix de vous faire racketter ou enlever, c'est un véritable business... » Des magistrats eux-mêmes, sous couvert d'anonymat, reconnaissent que leur profession est majoritairement corrompue. «  Et parmi ceux qui sont honnêtes, beaucoup ont peur. » Ils pensent ouvertement que le dossier de Florence est «  très sensible », que des instructions ont été données, et qu'il faudra aussi compter avec cela. Du fond de sa prison, la jeune Nordiste semble tellement frêle, face à tout cela...

http://www.bonvote.com/?linkb=2315597

 Source: http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Regio...

 

Les commentaires sont fermés.