10/02/2016
Remigration - Déboutés du droit d'asile: mettre les pays d'origine devant leurs responsabilités
Édito de Nicolas Bay, Secrétaire général du Front National, Député français au Parlement européen
Hier, le ministre autrichien des Affaires étrangères, le conservateur Sebastian Kurz, a déclaré qu’il souhaitait que l’Union européenne puisse couper les aides accordées à certains pays si ceux-ci continuaient de se montrer réticents à accepter le retour sur leur territoire de leurs nationaux s’étant vus refuser l’asile en Europe.
Le ministre a notamment cité le Pakistan, le Maroc, ou encore la Tunisie : « En ce moment, (l’UE verse) par exemple 480 millions d’euros chaque année au Maroc, 414 millions à la Tunisie, et malgré cela ces pays refusent de reprendre les déboutés du droit d’asile ». Une attitude en effet inacceptable, et traduisant en creux la faiblesse constante de l’Union européenne tant dans la maîtrise des flux migratoires que de manière plus générale dans le domaine des relations internationales.
De toute évidence, la lutte contre l’immigration clandestine doit se mener à nos frontières, mais aussi en amont. Une telle politique ne pourra être mise en place qu’à travers le retour à des relations saines et équilibrées avec les nations de l’autre rive de la Méditerranée. Des relations respectueuses, mais fermes s’il le faut : être voisins, dans un immeuble ou un quartier tout comme dans une aire géographique, cela passe par la reconnaissance d’un ensemble de règles communes fondant la relation.
Il serait parfaitement normal qu’à l’instar de la proposition autrichienne, l’aide que les nations d’Europe fournissent à un certain nombre de pays du pourtour méditerranéen et du continent africain soit soumise non seulement à la réadmission des déboutés du droit d’asile dans leurs pays d’origine mais aussi à une lutte accrue (ce qui passe par des moyens policiers mais aussi une volonté politique traduite par une communication claire vers la population) contre l’émigration clandestine.
En allant un peu plus loin, il ne semblerait pas non plus absurde qu’un certain nombre de peines de prison de ressortissants étrangers condamnés en France soient effectuées dans les pays d’origine. Cette « relocalisation » des criminels est d’ailleurs défendue en Suisse par le responsable de la sécurité du canton de Genève depuis l’été 2014. Après que celui-ci ait constaté que 91% des détenus de la prison du canton de Genève étaient étrangers, il avait notamment effectué un voyage au Maroc pour défendre cette idée. Si nous aidons financièrement ces pays à maintenir, ou reconstruire, leur équilibre social, il ne semble pas infondé de leur demander de nous aider en retour à préserver nos sociétés.
Pour qu’un véritable dialogue s’instaure, il faut bien entendu des interlocuteurs stables et légitimes dans les pays amis, mais aussi un pouvoir parlant avec suffisamment de force et de clarté dans notre propre nation. Reconstruire une France qui parle fort et clair, respectée en ses frontières comme au-delà, c’est bien tout le projet du Front National.
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