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29/11/2015

Attentats de Paris : le silence de la résignation

Tribune libre de Paysan Savoyard

La foule des grandes villes n’a pas du tout réagi aux attentats qui viennent de se produire comme elle l’avait fait après ceux de janvier. Les attentats contre Charlie et l’Hypercacher avaient donné lieu à un déluge de manifestations, de déclarations, de proclamations, d’envolées verbales et de slogans : « Nous n’avons pas peur. Ils ne nous intimideront pas. Nous sommes tous Charlie… ». Tout le monde y était allé de son Sms, de sa pancarte ou de son affichette « Je suis Charlie ». De très importantes manifestations avaient eu lieu dans de nombreuses villes. Il n’était question que de Charlie dans les conversations. Et tout cela avait duré des semaines.

Rien de tel cette fois. Le gouvernement a interdit les manifestations pour des raisons de sécurité et les quelques rassemblements qui ont eu lieu quand même n’ont réuni que quelques centaines de participants. Ni slogans, ni affichettes, ni Sms « de résistance » à faire passer en chaîne. Pas de déclarations bien senties ou de proclamations bravaches. Pas de queue devant les kiosques pour pouvoir arborer Charlie sur la table du salon. Pas de logorrhée comme en janvier. Cette fois-ci les conversations de café ou à de cantine évitent soigneusement le sujet.

L’état d’esprit des Français de la rue s’est spectaculairement modifié. Plus de grands discours cette fois. Plus de bavardage. Cette fois ce qui domine c’est le silence. Que s’est-il passé ? Pourquoi cette différence de réaction ?

  • Le silence des bobos

Première raison. Les attentats ont touché directement et massivement les « bobos », les jeunes bourgeois de gauche. Ce sont eux qui au moment de Charlie étaient les plus bavards, les plus militants, les plus impliqués dans les manifs, les plus inventifs, les plus créatifs. Ce sont eux qui sont les plus favorables au « vivre ensemble », à la diversité, à la société multiculturelle, à l’accueil de l’Autre. Cette fois-ci ils sont muets. Les attentats ont bousculé leurs convictions et les ont déstabilisés.

Déjà, en manifestant massivement en janvier, les Charlie exprimaient avant tout, en réalité, leur peur de voir remis en cause à la fois leurs convictions universalistes et leur mode de vie (voir ici). Avec le 13 novembre, la peur s’enracine et provoque le silence.

Le régime continue certes à dérouler sa propagande. On nous appelle comme d’habitude à ne pas faire d’amalgame entre terroristes et musulmans ; à bien vouloir admettre que les attentats n’ont rien à voir avec l’immigration ; à reconnaître les responsabilités de la société française, qui ne se montre pas assez accueillante et ouverte envers la diversité. Mais les bobos sont moins enthousiastes que d’habitude à reprendre à leur compte et à relayer la propagande bien-pensante.

Les bobos probablement reprendront la parole bruyamment dans quelques temps : il faudra encore beaucoup d’attentats avant qu’ils n’ouvrent les yeux. Mais pour l’heure, comme sidérés, ils se taisent.

  • Le silence de la défiance

Le silence qui suit les attentats a une deuxième explication : la défiance. Les gens de la rue ont pris conscience, davantage qu’avant le 13 novembre manifestement, que les terroristes potentiels et ceux qui les soutiennent sont très nombreux. On parle de 10.000 islamistes radicaux fichés. Chacun voit bien que les visages des terroristes publiés dans les journaux sont très semblables à ceux que l’on côtoie par milliers dans les transports, très semblables également à ceux de certains chauffeurs de bus, de vigiles de supermarché ou de flics de la Ratp.

De même, au vu du nombre des femmes voilées et des barbus salafistes que l’on croise dans la rue, chacun est amené également à se demander dans quelle mesure les immigrés qui nous entourent ne sont pas plus ou moins d’accord avec les terroristes. [...]

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