08/06/2015
A Meaux, le voile intégral ne se cache plus
Quatre ans après son entrée en vigueur, la loi interdisant le port du voile intégral sur la voie publique, initiée par Jean-François Copé, n’est quasiment pas appliquée. Y compris à Meaux.
En 2014, une seule femme y a été verbalisée pour port du niqab.
Dans cette ville tranquille de banlieue, dirigée depuis 1995 par le député UMP, la moitié des 54 000 habitants vit en quartier sensible. La rénovation urbaine, plutôt réussie, a réduit le taux de logements sociaux à 40 % et distillé la mixité sociale dans les quartiers Beauval et Dunant. Mais l’intégrisme musulman y est de plus en plus visible. Les femmes intégralement voilées se promènent dans les parcs publics, au marché du dimanche matin, entrent dans les supermarchés. Sans être verbalisées.
A la pharmacie du quartier Dunant, des hommes refusent d’être servis par les pharmaciennes et préfèrent attendre qu’un préparateur soit disponible. L’été 2012, une librairie musulmane a ouvert dans ce quartier. Elle vend des niqabs qu’on ne trouvait jusqu’alors qu’au marché. A Beauval, un kebab a installé, durant un an et demi, des cabines équipées de rideaux pour que les femmes en niqab, cachées du regard des autres, puissent déjeuner en retirant leur voile. Le patron vient d’enlever les rideaux, tout en défendant le port du niqab. « Il faut juste le retirer dans les écoles et les banques ». Des ados voilées n’hésitent plus à traiter de « putes » des jeunes filles en short. Plus grave, l’été dernier, des hommes en djellaba ont arpenté le service psychiatrie de l’hôpital de Meaux pour y recruter des candidats au jihad.
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