05/12/2014
Ces Français qui s’engagent dans l’armée israélienne
De plus en plus de jeunes juifs quittent la France et s’enrôlent dans l’armée israélienne. Enquête sur un phénomène qui fait polémique.
Un porte-parole de Tsahal : « Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons accepter de participer à cet article. » Son homologue au Quai-d’Orsay : « Nous n’avons pas d’éléments, ni de statistiques à communiquer. »
Le 26 mai dernier, en fin d’après-midi, un officier de Tsahal a ainsi donné une conférence sur la politique de recrutement à la grande synagogue de la Victoire, dans le 9e arrondissement de Paris.
Simon, 31 ans, a laissé tomber sa 4e année de droit à Assas pour rejoindre une unité combattante à la frontière de Gaza. (Sébastien Leban pour Simon, 31 ans, a laissé tomber sa 4e année de droit à Assas pour rejoindre une unité combattante à la frontière de Gaza. C’est sa dernière soirée à Tel-Aviv. Il a programmé son réveil à 5 heures du matin, préparé son sac à dos, passé un ou deux coups de fil, et maintenant il est assis face à la Méditerranée, une bière à la main, sur une chaise en plastique rouge du Café La Mer. Benjamin (le prénom a été changé) a 20 ans. Il a grandi dans le Val-de-Marne au sein d’une famille juive d’origine marocaine, et passé son bac au lycée confessionnel Ozar Hatorah, dans le 13e arrondissement. Il était à Paris, cet été, au moment de l’opération Bordure protectrice à Gaza.
La plupart font leur alya (en hébreu : « ascension » en Terre sainte), prennent la nationalité israélienne et s’engagent dans Tsahal (voir encadré). D’autres choisissent, comme Benjamin, de ne pas devenir israéliens et de rejoindre l’armée dans le cadre du programme de volontariat Mahal [...].
« Le cocktail Molotov jeté contre une synagogue, les cris de ‘mort aux juifs’, j’avais l’impression que la guerre arrivait en France. Je me suis demandé si ma place était encore là, dans un pays où je ne peux plus descendre dans le métro avec une kippa… » [...]
A l’Assemblée nationale, deux députés viennent d’interpeller le gouvernement. Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine) a demandé si « des poursuites judiciaires seront engagées à l’encontre des Français servant dans une armée de colonisation étrangère » et Pouria Amirshahi (PS) a réclamé des éclairages sur « la démarche de ces jeunes » qui « aliment[e] les tensions entre les peuples et import[e] [...] un conflit qui met en danger l’unité nationale« . [...]
Signe d’un communautarisme de plus en plus fort ? « Chaque génération a ses causes. Aujourd’hui, les juifs défendent un judaïsme identitaire qui veut sauver Israël, conclut Esther Benbassa, chercheuse au Centre Roland-Mousnier et sénatrice EELV. On ne peut pas comparer cet engagement avec les départs pour le djihad. Mais c’est une quête de sens, une recherche de cause forte, où l’on risque sa vie. » [...]
Au ministère de la Défense, on répond que le service des binationaux relève d’une convention signée entre la France et Israël en 1959 et que les militaires non israéliens de Tsahal « sont comparables aux soldats de la Légion étrangère, engagés au Mali avec les autres corps français, sans que cela regarde leur pays d’origine« .
via Fdesouche.com
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