22/08/2013
Sofiane, le monstre de Colombes
Sofiane a profité de son régime de semi-liberté pour agresser sauvagement deux femmes. Une affaire qui relance le débat sur les prisons.
Portable collé à l’oreille, Priscillia descend du train à La Garenne-Colombes. Trop absorbée par sa conversation avec Yannick, avec qui elle s’apprête à partir à Bali, pour imaginer qu’elle est traquée. A 31 ans, brillante, curieuse, ambitieuse, Priscillia est responsable du marketing et de la communication d’une entreprise de prestations d’aide à domicile. C’est une jolie fille de 1,70 mètre, aux yeux vert-noisette. Des cheveux noirs, raides, un visage hâlé. Des traits de Méditerranéenne qu’elle doit à des origines italiennes. Rieuse, volubile. Elle bavarde encore avec Yannick, un ami et collègue, à 21 h 49, quand elle sort de la gare. Dans son ombre marche un homme en fureur.
Il ne faut que sept minutes à Priscillia pour rejoindre son domicile, un studio de 35 mètres carrés, au 238, rue des Voies-du-Bois, à Colombes. Immeuble banal, dans une ruelle déserte. Pas de gardien. La résidence est protégée par un grillage médiocre et un portillon électrique, équipé d’un Digicode. Priscillia compose son code machinalement, en continuant sa conversation. Elle entre, emprunte l’allée de graviers, passe devant le local des poubelles dont la porte est entrebâillée, gagne le hall sombre, s’approche des boîtes à lettres… C’est là que l’homme la saisit. A l’autre bout du fil, Yannick entend « un cri étouffé de surprise » et « des bruits sourds, confus, indistincts ». Puis c’est le silence. La communication est coupée. Il tente de rappeler, à deux reprises. Il envoie un texto. Cinq minutes s’écoulent. « J’ai prévenu la police à 22 heures. »
A 22 h 15, les policiers et les secouristes découvrent l’horreur : Priscillia agonise dans une mare de sang. Son pouls est faible, sa respiration difficile. Des coups de pied et de poing ont ravagé son visage. On ne distingue plus ses yeux, ni son nez, ni aucun de ses traits délicats, massacrés par la rage de son agresseur. L’homme s’est acharné contre elle pour tenter de la violer : il y a encore les empreintes ensanglantées de ses mains d’ogre sur le pantalon de la jeune femme, entre ses cuisses et sur sa braguette. Priscillia, dans un état très critique, s’accroche, résiste à la mort… Les agents de police, pourtant habitués, sont frappés par l’extrême violence de l’agression. Ils suspectent d’abord une vengeance. Ils sont penchés sur ce corps inerte quand, à quelques rues, une jeune fille de 19 ans est agressée avec la même furie. [...]
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