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18/07/2013

Immigration et islamisation à Marseille : un médecin témoigne

Installée dans le quartier de la Belle de Mai, une médecin raconte son quotidien, où les exigences de soins se heurtent à une précarité et à un intégrisme galopants.

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 « Jamais je n’aurais imaginé qu’en 2013 je serais séquestrée dans un appartement au milieu d’une dizaine de personnes qui me demandent d’établir un certificat de virginité pour l’une de leurs filles. » D’un sourire à peine gêné, et malgré le silence que lui impose le secret médical, Marie* distille les anecdotes qui rythment son quotidien de médecin dans l’un des quartiers les plus sensibles de l’Hexagone. Chanté par Renaud, lieu de naissance du sculpteur César et des fines fleurs du banditisme (Francis le Belge en tête), ce quartier du 3e arrondissement de la cité phocéenne s’est abîmé. Il est désormais à l’image des appartements insalubres aux volets désespérément clos qu’il abrite. Tout juste si les façades colorées témoignent de la douceur d’antan, lorsque les bals populaires rythmaient le quotidien d’une forte communauté italienne qui avait fui la Toscane.

Depuis son arrivée à la Belle de Mai, Marie apprend à faire avec la violence, souvent verbale, parfois physique. « Au départ, on vous demande avec insistance des ordonnances et puis un jour cela dérape et on se retrouve face au canon d’une kalachnikov », poursuit-elle. Un épisode d’une rare violence survenu après qu’elle eut refusé de fournir des prescriptions de complaisance. « J’ai arrêté les visites à domicile pour des raisons de sécurité. L’épisode du certificat de virginité m’a convaincue », souffle-t-elle. Elle raconte s’être rendue au domicile d’une famille qui l’avait contactée au prétexte qu’une jeune fille était malade. « Sur place, j’ai compris que les personnes présentes attendaient de moi que je délivre un certificat de virginité pour la future mariée. Sans doute une façon pour eux d’assurer leur honneur », précise-t-elle.

Lorsqu’elle n’en est pas la victime, Marie est témoin de cette violence. « Il m’arrive d’être confrontée à des situations de violences intrafamiliales sordides, touchant des enfants maltraités et des femmes séquestrées », confie-t-elle. Elle révèle ainsi le cas d’épouses venues directement de pays du Maghreb, ne parlant pas le français, transformées en « esclaves » par leurs maris, qui justifient ce traitement par la religion. « La plupart d’entre elles ne se confient pas directement. Parfois, elles viennent me voir à l’insu de leurs époux. J’apprends qu’on leur a confisqué leurs passeports et que certaines sont venues en France contre leur volonté », précise-t-elle.

Le Point

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