19/12/2012
Gauche au pouvoir: l'explosion de la délinquance se poursuit
INFOGRAPHIE - L'explosion des crimes et délits se poursuit en novembre, avec 15.000 victimes de plus qu'à la même époque l'an dernier. Le Figaro a analysé les chiffres.
Le Figaro a eu connaissance des tableaux de bord mensuels de la police et de la gendarmerie. Ce sont ces chiffres que l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) rend publics et commente d'ordinaire. Mais, depuis quelques mois, leur publication est de plus en plus tardive. À croire que cette institution a perdu sa boussole depuis le départ du criminologue Alain Bauer, qui en assurait la présidence jusqu'au changement de majorité en mai dernier.
Il faut dire que le bilan statistique de novembre n'est guère réjouissant. La délinquance générale a augmenté de 5,6%, avec près de 15.000 victimes de plus en un mois (295.000 faits constatés contre 280.000 en novembre 2011).
Derrière ce «chiffre unique», trop général pour être significatif, se cache une dégradation tous azimuts. Les atteintes volontaires à l'intégrité physique, principalement des coups et blessures volontaires, ont augmenté de 5% (40.500 faits enregistrés), les atteintes aux biens, essentiellement des vols, de 6,8% (191.600 faits) et les infractions économiques et financières, véritables plaies en ces temps de crise, de 13,2% (27.000 faits).
Dans le détail, les vols dans les résidences principales et secondaires, qui constituent toujours une priorité, ont explosé de 17,2% (plus de 24.000 faits), les vols par effraction dans des commerces de 12,7% (près de 6000 faits). Quant à la criminalité organisée, on lui attribue une hausse des crimes et délits de 5,5% (2600 faits). Une évolution somme toute assez logique, à en juger par la chronique des faits divers entre Marseille, les banlieues et la Corse.
En octobre dernier, déjà, les faits enregistrés témoignaient d'une dégradation de la délinquance et d'une relative perte d'efficacité des forces de l'ordre au niveau national. Le Figaro avait révélé une hausse des crimes et délits de 8%, ce mois-là. Un mois «atypique», expliquait l'ONDRP, car tous les jours n'avaient pas été enregistrés. Son directeur, Christophe Soullez, relevait par ailleurs une bizarrerie inexpliquée dans les tendances annoncées par les gendarmes, avec 25% de hausse des violences en un mois dans les zones rurales et périurbaines dont ils ont la charge.
Polémiques sur les chiffres
Mais, en novembre, l'explication sur le mois «atypique» ne tient plus. Les violences ont encore augmenté, ce mois-là, de 19% dans les zones gendarmerie (9300 faits), tandis que les vols dans les habitations (10.400 faits) ont grimpé de 21,7%. La maréchaussée assurait en octobre que ces hausses statistiques hors norme correspondaient à l'utilisation d'un nouvel outil informatique qui ne peut pas se tromper. Mais voilà: «L'envolée des crimes et délits a commencé en juin chez les gendarmes, alors que le fameux logiciel est entré en fonction au début de l'année», fait-on remarquer à l'ONDRP. «Impossible, dans ces conditions, de ne pas imaginer une hausse objective de la délinquance», commente Bruno Beschizza, ancien syndicaliste policier devenu conseiller régional UMP de Seine-Saint-Denis. Et l'élu de rappeler que «Manuel Valls avait annoncé imprudemment sur i-Télé le 29 novembre une baisse des violences aux personnes pour novembre, alors que le mois n'était pas encore terminé».
Face aux polémiques sur les chiffres, l'hôte de Beauvau avait vertement réagi à l'Assemblée, le 14 novembre dernier, se laissant aller à un dérapage verbal. «Le retour du terrorisme en France, c'est vous!», avait-il lancé, furieux, aux députés UMP qui, comme Éric Ciotti, l'interpellaient. Le ministre a regretté depuis ces propos, après un recadrage amical du président de la République en personne.
Au premier janvier prochain, l'outil statistique du ministère de l'Intérieur va changer. Il est censé être plus complet. Beauvau annonce même la généralisation des préplaintes en ligne pour les victimes. Autant de réformes imaginées sous Sarkozy, mais qui avaient singulièrement pris du retard en plein combat présidentiel…
Manuel Valls veut désormais aller jusqu'au bout du processus. Enfin la vérité statistique? Son modèle Georges Clemenceau le disait, en son temps: «Ce que nous dénommons vérité n'est qu'une élimination d'erreurs.»
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