03/11/2012
Les sept péchés capitaux des banques
Le site www.pechesbancaires.eu, lancé par le député belge européen Philippe Lambert, a pour but de dénoncer les abus du système financier, par une démarche de pédagogie et d'information du citoyen consommateur.
Dérapage salarial
Les rémunérations hors norme sont la norme dans l'industrie bancaire. Quelle que soit la conjoncture, elles se maintiennent inexorablement. Les chiffres suivants en attestent: en 2011, 15 dirigeants de banques de premier plan aux États-Unis et en Europe ont gagné chacun en moyenne 12,8 millions de dollars (9,9 millions d'euros), soit une augmentation de 11,9% par rapport à 2010. Autre exemple: les quelques 9.000 traders. des quatre plus grandes banques françaises se sont partagés 2,3 milliards d'euros en 2011, soit 27% des bénéfices avant impôt de leurs employeurs. Ces rémunérations stratosphériques sont d'autant plus inconcevables qu'elles sont accordées en pleine crise bancaire. En effet, depuis 2008, les banques enregistrent une baisse à la fois de leurs revenus et de leur valeur en Bourse. En outre, nombre d'entre elles bénéficient d'aides d'Etat ainsi que de subsides publics implicites.
L'argument du talent est généralement invoqué pour justifier les hauts salaires des cadres dirigeants et des traders de l'industrie bancaire. Il est néanmoins fallacieux pour trois raisons principales. Tout d'abord, d'autres secteurs emploient des personnes hautement qualifiées sans pour autant aligner des fiches de paie à sept ou huit chiffres. Deuxièmement, en l'absence de l'infrastructure et du collectif de travail qui les entourent, les dirigeants de banque et les traders ne seraient pas en mesure d'accumuler autant d'argent. Troisièmement, si le talent se mesure à la capacité à créer de la valeur, l'expérience récente démontre combien les cadres supérieurs de la finance en sont totalement dépourvus. Selon le cabinet d'analystes indépendants Alphavalue, les banques européennes ont en effet détruit près de 882 milliards d'euros de valeur pour les actionnaires entre 2007 et 2012 (chute de capitalisation boursière et recapitalisations.
En réalité, loin d'être le reflet de la compétence, les revenus des cadres dirigeants et des traders sont surtout la résultante d'une profitabilité disproportionnée des banques, elle-même liée à la faiblesse des règlementations en vigueur. En effet, l'absence de normes limitant la spéculation financière permet à l'industrie bancaire de dégager des profits élevés totalement déconnectés de la réalité économique et d'en octroyer une part significative à ses traders et dirigeants.
Source: www.pechesbancaires.eu
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