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22/09/2012

Marine Le Pen demande aux juifs un geste sur la kippa

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen, qui a soulevé un tollé en prônant l'interdiction du port du voile islamique et de la kippa dans la rue en France, a demandé samedi aux juifs français de consentir ce "petit sacrifice", même si leur signe religieux ne "pose pas problème".

La présidente du Front national répondait à La Baule (Loire-Atlantique), où la formation d'extrême droite tient ce week-end son université d'été, aux questions provoquées par ses propos publiés vendredi dans une interview accordée au Monde.

"Si j'avais limité cette interdiction au voile, on m'aurait immédiatement brûlée en place de Grève pour islamophobie et, dans la République que je chéris, eh bien les règles sont égales. Et par conséquent elles doivent également s'appliquer à l'ensemble des religions, même si incontestablement certaines posent plus de problèmes que d'autres", a-t-elle dit.

Marine Le Pen a estimé que ce débat devait être ouvert au moment où la France est "victime de revendications de la part de fondamentalistes" qui cherchent selon elle à exploiter l'émotion provoquée par un film islamophobe et les caricatures du prophète Mahomet publiées dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo.

"Aujourd'hui, je vois que le voile s'est multiplié de manière exponentielle dans notre pays ainsi d'ailleurs que le port de la djellaba, je considère qu'il s'agit d'une pression quasiment civique dans certains quartiers qui est imposée", a-t-elle déclaré sur TF1. "Je demande à ce que la loi de 2004 qui interdit le porte de signes ostentatoires à l'école soit élargie à l'ensemble de l'espace public".

Le voile comme la kippa sont autorisés dans la rue en France, seul le voile islamique intégral (burqa ou niqab) étant interdit dans les lieux publics en vertu d'une loi entrée en application en avril 2011.

La présidente du Front national, dont le parti se fondra dans un "Rassemblement bleu Marine" en vue des prochaines échéances électorales, souligne que "la kippa ne pose pas de problème dans notre pays" mais que le contexte a changé.

"RAISONNABLE", POUR JEAN-MARIE LE PEN

Elle demande donc de l'interdire au nom de l'égalité.

"Je demande à nos compatriotes juifs ce petit effort, ce petit sacrifice sûrement, mais qui permet une égalité entre les exigences que l'on demande aux uns et aux autres. Je suis sûre qu'une grande partie d'entre eux sont tout à fait prêts à faire ce petit sacrifice", a-t-elle expliqué.

Son père, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national, a estimé samedi que la proposition d'interdire le voile et la kippa dans la rue n'était "pas un sujet essentiel" tout en la jugeant "sage" et "assez raisonnable".

Prié de dire si les catholiques seraient concernés, il a répondu à La Baule: "Ils ne portent ni le voile ni la kippa, les catholiques."

Le gouvernement a dénoncé dès vendredi, après la publication de l'interview dans Le Monde, un discours de haine par la voix du ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, pour qui Marine Le Pen est la "première des intégristes".

L'opposition de droite a également pris ses distances avec Marine Le Pen et rappelé le principe de laïcité.

Marine Le Pen "montre qu'elle n'a rien compris à la laïcité. La laïcité n'est pas l'éradication de toutes expressions religieuses dans la société", a déclaré Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, dans un communiqué.

Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a dénoncé vendredi l'amalgame fait par la présidente du Front national entre voile et kippa.

"Les juifs n'ont jamais demandé ou cherché à imposer le port de la kippa dans les lieux publics, donc je ne vois pas à quoi cette injonction répond", a-t-il dit.

Marine Le Pen a par ailleurs déposé les statuts du Rassemblement bleu Marine, dont elle sera la présidente. Le député Gilbert Collard en sera le secrétaire général.

Cette nouvelle structure veut "dépasser" le FN sans le "remplacer" ni "préparer la suite", a-t-elle dit.

"Je le vois (le rassemblement) comme un parti de gouvernement", a-t-elle dit à La Baule.


Source: Yahoo / Reuters

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