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19/09/2012

Une étude confirme un lien entre le bisphénol A et l'obésité infantile

Une étude menée aux Etats-Unis fait pour la première fois le lien entre le bisphénol A (BPA) et l'obésité chez les enfants. Des travaux susceptibles de relancer le débat sur cette substance chimique fortement controversée.


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Alors que le gouvernement réfléchit encore à une interdiction du bisphénol A dans les contenants alimentaires, c'est une étude d'importance que vient de dévoiler la revue Journal of the American Medical Association (JAMA). Celle-ci révèle que la plupart de la population américaine aurait dans les urines des traces de ce composé chimique utilisé pour fabriquer des plastiques et des résines. Plus sérieux encore, cette recherche indique que les enfants ayant les niveaux les plus élevés auraient deux fois plus de risques d'être obèses ou en surpoids que ceux ayant les concentrations les plus faibles.

Les travaux menée de 2003 à 2008, ont porté sur 2.800 jeunes âgés de 6 à 19 ans. Ils ont notamment consisté à comparer le taux de BPA dans les urines et le poids des participants, qui en fonction des résultats, ont été divisés en quatre groupes distincts. C’est ainsi que les chercheurs ont constaté qu’environ 22% des enfants avec le taux le plus élevé de BPA étaient obèses contre seulement 10% chez ceux ayant les niveaux les plus faibles. "C'est la première fois qu'une substance chimique dans l'environnement est liée à l'obésité chez des enfants dans un important échantillon national représentatif", souligne le Dr Leonardo Trasande, professeur adjoint de pédiatrie à l'Université de New York et principal auteur de l'étude.

"Ces résultats montrent une fois de plus la nécessité d'élargir notre approche pour lutter contre l'épidémie d'obésité" en augmentation depuis plus de dix ans aux Etats-Unis, explique-t-il à l'AFP. Il est clair qu'"un régime alimentaire malsain et le manque d'exercice contribuent à accroître la masse de graisse dans le corps mais, clairement, ce n'est pas tout", indique-t-il encore. Pour lui, "l'étude laisse ainsi penser qu'il faut aussi prendre en compte des causes environnementales potentielles, particulièrement chimiques, qui pourraient être un facteur de plus contribuant à l'obésité". D’autant que des études réalisées sur des animaux en laboratoire ont révélé des liens entre le BPA, soupçonné d'être un perturbateur endocrinien, et l'obésité.

Des résultats rejetés par les fabricants

"Nous avons besoin de mener une étude qui examine la possibilité que le BPA perturbe l'équilibre hormonale chez les enfants encore plus jeunes car nous savons que de telles perturbations tôt dans le développement peuvent laisser des séquelles permanentes", commente le Dr Trasande. De son côté, le groupement professionnel américain représentant les fabricants de conteneurs alimentaires, l'American Chemistry Council (ACC), a rejeté cette dernière étude affirmant que "des dizaines de recherches sur des animaux de laboratoire exposés au BPA n'avaient révélé aucun lien entre cette substance chimique et leur poids". Pourtant, une étude chinoise avait récemment abouti à une conclusion semblable.

Par ailleurs, cette recherche met également en évidence le fait que seuls les enfants blancs ont un risque accru d'être obèses avec le taux le plus élevé de BPA dans leurs urines. Ce phénomène n’a pas encore trouvé d’explication mais M. Trasande avance la possibilité "de causes génétiques". Aujourd'hui, l'agence américaine des médicaments (Food and Drug Administration, FDA) a récemment reconnu les effets néfastes du bisphénol A et a interdit cette substance dans la fabrication des biberons mais a refusé de la bannir dans les cannettes en aluminium et autres conteneurs alimentaires. Seules certaines mesures pour diminuer l'exposition humaine à cette substance plastique ont été adoptées.

 

Source: Maxisciences

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