Marion Maréchal-Le Pen, candidate aux législatives dans la 3e circonscription du Vaucluse, a officiellement lancé vendredi sa campagne, revendiquant son "autonomie" sous le regard attentif de son grand-père Jean-Marie Le Pen, décidé à "laver l'affront" fait au FN à Carpentras.
Entourée d'une nuée de caméras et d'appareils photo, la blonde jeune fille de 22 ans a éclipsé les autres candidats du Front national dans le département, lors d'une conférence de presse organisée à Cavaillon sous l'égide du président d'honneur du parti.
"Je ne débute pas réellement en politique car j'ai déjà été candidate, aux municipales à Saint-Cloud et aux régionales en 2010 où j'étais deuxième de liste dans les Yvelines", s'est-elle justifiée d'emblée.
"Adhérente au Front national depuis mes 17 ans, militante de terrain depuis très longtemps (...), je dispose d'une certaine légitimité à être candidate. C'est vrai que la députation, c'est quelque chose de tout nouveau et c'est une énorme responsabilité, donc nous allons battre le terrain au maximum", a poursuivi Marion Le Pen.
Etudiante en droit à l'université Panthéon-Assas (Paris II), elle a déjà pris ses quartiers à Carpentras et commencé à arpenter les marchés où elle a reçu, dit-elle, "un accueil très favorable". "Je suis étonnée de la lucidité des électeurs face à M. Hollande, un simple gouverneur de province à la botte de Bruxelles", a-t-elle relevé, un brin timide.
Sans "fantasmer" sur la fonction de députée, Marion Maréchal-Le Pen a estimé avoir "de grandes chances d'être élue au vu des circonstances actuelles qui nous donnent raison, en particulier dans le Vaucluse qui souffre peut-être encore plus que le reste de la France des maux que nous dénonçons depuis des dizaines d'années".
Interrogée sur son "parachutage" sur des terres qu'elle ne connaît pas, la candidate a assuré être engagée dans "une démarche d'implantation à long terme" et compte s'installer sur place si elle est élue, tout en finissant en parallèle son master.
La petite-fille de Jean-Marie Le Pen a démenti s'engager en politique "par mimétisme". "Je ne suis pas coachée par ma famille, je suis autonome, avec ma personnalité et mon point de vue (...) Je ne suis pas la marionnette de mon grand-père, contrairement à ce que peut dire Jean-Michel Ferrand (le député UMP sortant, NDLR)", a-t-elle insisté, "fière" de son nom mais refusant de parler d'"une dynastie Le Pen".
Prenant ses distances, elle a d'ailleurs dit vouloir privilégier le débat d'idées "au jeu des réflexions personnelles", quand Jean-Marie Le Pen ironisait sur son adversaire ayant "l'âge de la retraite".
Pour ses premiers pas aux législatives, le FN lui a offert une circonscription de choix dans un département sensible aux thèses frontistes, et où Marine Le Pen a réalisé son meilleur score national au 1er tour de la présidentielle (27,03%, juste derrière Nicolas Sarkozy). Et c'est dans la 3e circonscription, qui inclut une partie de Carpentras, que le FN a battu son record national le 22 avril, avec 31,5% des voix.
Surtout, Carpentras évoque pour le FN "une manipulation ignoble": en mai 1990, Jean-Marie Le Pen et son parti avaient été montrés du doigt, après la profanation de 34 tombes et l'exhumation du corps d'un défunt dans le cimetière juif de Carpentras.
Pour le patriarche, "si Marion était élue députée à Carpentras, cela aurait une signification de renaissance particulièrement symbolique".
"Je ne l'ai pas vécu personnellement, mais (...) j'en ai subi des conséquences personnelles car le nom de mon grand-père a été sali", a renchéri Marion Maréchal-Le Pen, qui verrait dans son élection "un petit clin d'oeil à l'histoire".
Source: Yahoo
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