04/05/2012
Marion, le nouveau visage du clan Le Pen
Marion Maréchal-Le Pen lors de la fête de Jeanne d'Arc l'an passé. Crédits photo : BERTRAND LANGLOIS/AFP
PORTRAIT - La jeune étudiante de 22 ans va être candidate aux législatives dans le Vaucluse pour «laver l'honneur» de son grand-père, Jean-Marie Le Pen.
La rumeur courait à Carpentras depuis le mois de novembre. Elle est désormais officielle: Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille de Jean-Marie et nièce de Marine, sera candidate pour le Front national dans la 3e circonscription du Vaucluse. La jeune femme de 22 ans, étudiante en master de droit à la faculté de Paris-Assas, n'est en pas à son premier combat politique. En 2010, elle s'était présentée aux élections régionales en Ile-de-France pour le parti familial, sans réussir à se faire élire.
L'annonce de l'entrée en politique de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen avait suscité un fort intérêt médiatique. Peu connaissaient jusque-là l'existence de la fille de Yann Le Pen et de Samuel Maréchal, ancien cadre du parti. L'étudiante expliquait alors «avoir été voir ailleurs, pour se faire sa propre opinion», avant de «revenir au bercail». À 18 ans, elle prend sa carte au Front national et réussit à convaincre certains camarades de fac de faire de même. «Je suis dans un TD avec Marion, et j'ai été très touché par sa personnalité», expliquait à Mediapart un membre du Front national de la jeunesse.
«Une carrière en politique ne fait pas parti de mes objectifs»
Alors qu'elle est en seconde année à Assas, le parti lui propose de figurer en deuxième position sur la liste FN Ile-de-France aux régionales. Elle accepte pour «donner une nouvelle image au FN». «Il est assez naturel que les enfants suivent la voie de leurs parents, cela n'a rien d'étonnant», répondait Jean-Marie Le Pen face aux accusations de népotisme du parti. «Ce n'est pas la succession du royaume de France, c'est la soumission face à un corps électoral», ajoutait-il.
Le corps électoral d'Ile-de-France n'a pas permis à Marion Maréchal-Le Pen d'être élue. Elle disparaît alors du devant de la scène et ne se laisse apercevoir qu'en coulisses des meetings du parti. Quelques semaines avant le verdict des urnes aux régionales, elle affirmait sur France 3 qu'une carrière en politique ne «faisait pas parti de ses objectifs». «Pour l'instant, ce n'est vraiment pas mon but. Si je fais des études, ce n'est pas pour m'enfermer dans un carcan politique. J'ai aussi envie d'avoir un métier qui ne me déconnecte pas de la réalité», expliquait-elle alors.
«J'aimerais que tu laves mon honneur»
Deux ans plus tard, son grand-père lui propose un nouveau combat. «J'aimerais que tu laves mon honneur», lui aurait demandé Jean-Marie Le Pen à l'automne dernier. Le patriarche vise la troisième circonscription du Vaucluse, qui englobe une grande partie de Carpentras. En 1990, le Front national avait été indirectement accusé d'avoir participé à la profanation d'un cimetière juif de la ville. «Cette candidature, c'est un peu une façon de le réhabiliter. Son honneur a été sali avec cette affaire, mais on ne l'a jamais lavé sur la place publique», explique aujourd'hui Marion Maréchal-Le Pen.
«C'est une grosse responsabilité. Au début, j'ai eu un peu peur de me sentir seule. Mais j'ai fait quelques allers-retours dans le Vaucluse qui m'ont entièrement rassurée», confie-t-elle au Parisien. Le département est réceptif aux messages du parti, avec pas moins de 27,03% des voix pour Marine Le Pen lors du premier tour de la présidentielle. La leader du FN y fait quasi jeu égal avec Nicolas Sarkozy (27,44%). Quant à Carpentras, Marine Le Pen y a obtenu dimanche 28,53% des voix, contre 29,09% pour Nicolas Sarkozy. Une victoire aux législatives est donc envisageable et pourrait faire de Marion la plus jeune députée de l'Hémicycle.
Source: Le Figaro et France 3
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