PARIS (Reuters) - Marine Le Pen s'est présentée jeudi en championne de la réindustrialisation et d'un "protectionnisme intelligent" face à ses adversaires à la présidentielle, qu'elle juge impuissants face à la crise.
La présidente du Front national a estimé lors de ses voeux à la presse que Nicolas Sarkozy et François Hollande, tenants du "oui" aux traités de Maastricht et de Lisbonne, n'avaient "aucune crédibilité" sur les questions de réindustrialisation.
"Je suis et je serai la seule et unique candidate de la Nation, du protectionnisme et de la réindustrialisation", a-t-elle scandé, à un moment où l'actuel chef de l'Etat UMP et son adversaire socialiste arpentent le terrain social.
Elle a mis en avant la "cohérence" de son projet face à des candidats qui "se contentent d'un catalogue de mesurettes défraîchies".
Marine Le Pen, qui présentera le 12 janvier le chiffrage de son projet, dit vouloir faire d'un protectionnisme "intelligent" et "pragmatique", celui qui règle le problème de la concurrence déloyale", le coeur de son projet de réindustrialisation.
Selon elle, de très nombreux pays, notamment en Amérique du Sud, ont choisi cette voie et la France "ne doit pas rester isolée dans une politique et une idéologie du libre-échange".
La chef de file du FN a ainsi fait la proposition "très concrète" de taxer de 35% les prestations des services délocalisés. Il s'agit du taux maximal autorisé par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-elle dit.
"A l'instar de la production, les prestations immatérielles, les prestations de services, n'ont ainsi aucune raison d'échapper au protectionnisme nécessaire pour protéger les salariés de ces secteurs", a-t-elle estimé.
Sur le thème de l'immigration, autre priorité du FN, Marine Le Pen a affirmé qu'on assistait à "une explosion des chiffres".
Disant avoir obtenu grâce à des "fonctionnaires patriotes" un bilan établi à la fin novembre 2011, Marine Le Pen a fait état d'une hausse sur un an de 0,9% de l'immigration familiale.
Sur l'immigration professionnelle, spécialement ciblée par le gouvernement depuis des mois, elle a annoncé une hausse de 3,34%, et pour les étrangers bénéficiant du droit d'asile de 23,14%.
"Voilà la vérité et le bilan sarkozyste en matière d'immigration : une explosion des chiffres, comme jamais", a-t-elle dit.
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