Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/02/2010

La crise grecque a mis en lumière les astuces très rentables de la finance

Les récentes révélations sur le rôle joué par la prestigieuse banque américaine Goldman Sachs dans la crise grecque ont mis en évidence certaines astuces de la finance, fondées sur des failles de la réglementation et des produits opaques, pour générer des profits colossaux.

D'après les journaux américains New York Times , Risk Magazine, et le quotidien allemand Der Spiegel, Goldman Sachs, conseil d'Athènes, a permis à l'Etat grec de maquiller la réalité de sa dette. En 2002, sur les conseils de la banque, Athènes a emprunté un milliard d'euros en usant d'un produit financier complexe qui lui a permis de ne pas inscrire cette opération dans ses comptes. En clair, la banque a déguisé un emprunt à long terme. Cet artifice, jugé légal, a permis non seulement à Athènes de répondre aux exigences du pacte de stabilité de la zone euro, mais aussi de repousser les échéances de remboursement de ses créances.

Selon le quotidien Financial Times, selon l'accord entre Goldman Sachs et Athènes, cette transaction devait rester secrète et n'être reportée dans les comptes que l'année suivante. "Goldman Sachs a recommandé à la banque grecque d'utiliser des produits dérivés pour essayer d'échelonner les déficits", explique Sophie van Straelen, spécialiste des Hedge Funds chez Asterias, société d'analyse de ces fonds spéculatifs. Pour elle, la banque "a en quelque sorte maquillé une partie de la dette grecque".

Les méthodes de financement des dettes souveraines en question

"Ce sont des pratiques extrêmement répandues. Ces opérations n'ont pas été faites pour masquer la dette, mais pour reporter celle-ci à plus tard", estime pour sa part Pierre Antoine Dusoulier, président de Saxo Banque France. Selon lui, il est "normal de rendre la mariée plus belle avant de faire une opération".

Pour le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, l'opération était "légale à l'époque", même si elle ne l'est plus aujourd'hui. Mais d'après le porte-parole du parti chrétien-démocrate allemand d'Angela Merkel, "Goldman Sachs a violé l'esprit du traité de Maastricht, bien qu'il ne soit pas certain qu'elle (la banque) ait violé la loi".
Contactée, la banque américaine n'a pas souhaité faire de commentaires.

Au-delà de Goldman Sachs, sont visés les différents produits financiers conçus par les banques d'investissement contre de juteuses commissions pour permettre aux États d'embellir la situation de leurs finances. Nombre de pays en Europe ont recours à divers subterfuges, qui ne violent pas la réglementation européenne, pour financer leur endettement. Les banques proposent par exemple aux États un procédé qui consiste à utiliser des actifs publics pour garantir des obligations d'Etat, ce qui permet de ne pas faire apparaître celles-ci dans la comptabilité nationale. Une banque peut par exemple encourager un pays à adosser ses obligations à de futures taxes d'aéroport à percevoir. "De telles opérations sont légales et ont été réalisées par des pays partout en Europe avec le concours des banques de Wall Street", confie une source financière, sans citer de noms.

Source

20:07 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.