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02/11/2015

Qui peut croire que nous sommes encore une démocratie ?

Manuel Valls

Lundi, le gouvernement presqu’au complet (de toutes façons, personne ne pourrait nommer les absents, tant ils sont populaires) s’est rendu aux Mureaux, en banlieue parisienne, pour soutenir et expliquer son projet de mixité sociale, indispensable selon lui pour instaurer le bien-vivre-ensemble qui manque tellement sur notre territoire.
Le premier ministre a offert à la vindicte publique une liste de 36 communes, dont les retards manifestes en matière de logements sociaux vont conduire l’État à une mise sous tutelle.
Sur chacune d’entre elles, les préfets seront habilités à préempter des terrains ou des logements à la place des maires ou encore à délivrer des permis de construire en lieu et place des communes afin d’accélérer l’implantation de logements.
Ces mesures coercitives s’appliquent dès à présent. Sont concernées, dans notre région :
Carqueiranne (83), Carry-le-Rouet (13), Contes (06), Eguilles (13), Fréjus (83), Gémenos (13), La Crau (83), Le Cannet (06), Le Castellet (83), Les Pennes-Mirabeau (13), Lorgues (83), Mimet (13), Pégomas (06), Pernes-les-Fontaines (84), Plan-de-Cuques (13), Saint-Saturnin-lès-Avignon (84) ; Solliès-Toucas (83). Ainsi sur les 36 communes « non citoyennes », 17 se trouvent en Région Provence Alpes Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard puisque la Région, selon tous les sondages, s’apprête à « mal » voter les 6 et 13 décembre prochains.
 
Dès le lendemain, ledit premier ministre en remet une couche dans le Bondy Blog en nous gratifiant d’une déclaration factieuse qui pourrait servir d’exemple dans n’importe quel cours de sciences politiques : « Il est “hors de question” de laisser le FN “gagner une région”, il faut absolument tout faire, tout, pour empêcher le FN d’avoir “une” région, même une ! »
 
En deux journées seulement, M. Valls, qui est — convient-il de le rappeler ? — le Premier Ministre de tous les Français, a montré une nouvelle fois son visage d’antidémocrate profond en nous assénant deux leçons que nous n’avons plus qu’à nous greffer dans le cerveau :
 
1) l’État doit remplacer les élus qui ne se conforment pas aux orientations gouvernementales,
2) l’opposition n’a pas de place dans notre pays, où un parti légal et légitimiste, largement représenté par les urnes, n’a pas le droit de gouverner une seule Région, même une.
 
Les Français vont-ils encore accepter cela longtemps ?
 
Patrice LEMAÎTRE